Résumé : Cette thèse se donne comme objectif de rendre visibles les femmes espagnoles réfugiées en France de 1939 à 1942. Il s’agit de proposer une narration au féminin de l’exode sur le sol français de ces femmes restées dans l’ombre de leurs compagnons, pour les faire advenir sur la scène historique. Prises en charge par l’administration française, elles sont tributaires d’images sociales stéréotypées qui influencent les pratiques des autorités à leur égard. Assignées dans des catégories administratives qui évoluent selon les politiques menées à l’encontre des étrangers sur le sol français, les femmes espagnoles réfugiées se voient imposer des cadres de vie à respecter et des comportements à adopter. Sous tutelle administrative, aux prises avec des rapports de pouvoir qui se révèlent genrés, elles séjournent dans des centres d’hébergement, et pour certaines dans des camps d’internement. Le rapatriement en Espagne, l’émigration outre-Atlantique, le regroupement familial ou bien l’emploi conditionnent leur sortie de ces espaces coercitifs. Face aux multiples dispositifs d’assujettissements étatiques, les femmes espagnoles réfugiées se positionnent en résistance, et expérimentent des registres d’actions variés qui leur permettent de prendre conscience de leur « puissance d’agir ». Ce faisant, elles façonnent, en situation d’exil, des identités individuelles et collectives originales et résolument politiques.
Avis de parution et BDC_femmes en exil
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00961467
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