Posté par 2ccr le 6 mars 2015
toujours plus, ils n’en auront jamais assez, et à les écouter, pour s’en sortir il faut libéraliser encore plus le marché du travail, et pour cela il faudrait entre autre : la fin des taxes et des impôts sur les entreprises, une refonte complète des charges sociales, la fin des marchés de monopoles et bien sûr la fameuse liberté d’entreprendre ! Sans vergogne ils y ajoutent : la fin des « privilèges » et exceptions sociales, Le contrat de travail identique pour tous, et la fin de la protection dans tous les emplois … bien sûr vous l’aurez compris cette « égalité pour tous » ne concernent que les salariés dont il faudrait aligner les « avantages » sur le moins disant social. Bien entendu, cette « égalité » ne concerne nullement les PDG, les actionnaires et tous ceux qui sont choyés par tous les gouvernements successifs depuis trente ans. Quant au contrat de travail unique, il existe : c’est le CDI ! Enfin, on ne s’appesantira pas sur la nouvelle charge « anti-fonctionnaire », véritable obsession du néolibéralisme qui rêve de s’accaparer de tout ce qu’il peut transformer en profit.
En quelques chiffres nous allons donc rafraichir la mémoire à certains. Les privilégiés ne sont pas ceux que l’on croit :
⇒Il y a trente ans, pour 100 euros de salaire les entreprises versaient 7 euros de dividendes. Aujourd’hui, elles en versent 34 euros, soit 5 fois plus …
⇒Il y a trente ans, pour 100 euros de valeur ajoutée les entreprises versaient 5 euros de dividendes. Aujourd’hui, elles en versent 23 euros, soit 5 fois plus …
⇒En 1981, les dividendes versés aux actionnaires représentaient 10 jours de travail par salarié dans les sociétés non financières. En 2012, ils en représentent 45 jours soit 4,5 fois de plus …
⇒ 200 milliards d’euros : c’est le montant de la richesse créée par le travail, détournée chaque année des salaires vers les profits, depuis 30 ans.
⇒ 330 milliards d’euros : c’est le montant des richesses cumulées par les 500 plus grosses fortunes de France en 2013, en progression de 25 % par rapport à l’année 2012.
⇒ 41 milliards d’euros : c’est le montant des dividendes versés aux actionnaires des entreprises du CAC 40 en 2012, en augmentation de 5 % par rapport à 2011.
⇒ 200 milliards d’euros : c’est le montant cumulé des aides publiques, déversées chaque année aux entreprises, sans contrôle ni contrepartie.
⇒ 45 milliards d’euros : c’est le montant des exonérations de cotisations sociales patronales accordées chaque année au patronat.
⇒ 80 milliards : c’est le niveau de la fraude et de l’évasion fiscale… qui n’est ni le fait des salariés ni celui des fonctionnaires !
L’ensemble des cadeaux faits au patronat sous forme d’aides directes et de crédit d’impôt se monte annuellement maintenant à prés de 250 milliards d’euros. Que fait le patronat de cette manne financière accordée sans aucun contrôle ? Il délocalise, pour accroître ses profits dans les pays à bas salaires et dont les contraintes étatiques sont moindres. C’est l’une des causes de la désindustrialisation de la France, près d’un million d’emplois industriels perdus en 10 ans. On est dans une situation aberrante, où les entreprises privées nous coûtent plus cher que la totalité des services et organismes publics ! Un exemple : Le CIR (crédit impôt recherche) destiné à subventionner le développement de la R&D (Recherche et développement) des entreprises privées coûte à l’Etat deux fois plus cher que le budget total du CNRS, qui est une entreprise publique !
Un autre exemple, le budget de l’enseignement est de 65 milliards, mais dans cette somme sont compris tous les marchés qui sont passés avec des entreprises privées comme : la restauration, les fournitures de bureau et d’informatique, les livres des élèves, les divers travaux d’entretiens, de réfections et autres. Et cela est également valable pour le budget de chaque ministère ! Nous pouvons également parler des fameux PPP (Partenariat Public Privé) qui sont des mines d’or pour les entreprises privées. Cette situation n’est pas saine, car elle sclérose le secteur privé qui n’innove plus, et se contente de vivre de marchés et de subventions publics.
Autre problème, les grandes entreprises préfèrent rémunérer les actionnaires au lieu de développer l’investissement. La diminution du nombre d’entreprises et d’emplois, c’est autant de richesses qui manquent à l’État pour financer les infrastructures, les services publics, la santé, l’enseignement, la recherche. Avec comme conséquence une diminution des rentrées fiscales qui conduit les gouvernements à emprunter sur les marchés financiers pour répondre aux besoins du pays. Là est la cause de la dette de l’État qui se monte à près de 2000 milliards d’euros soit 95% du PIB. Chaque année, l’État verse 47 milliards d’euros en intérêts de la dette. Face à cette dette, le gouvernement réduit les dépenses publiques au lieu de contraindre le capital à investir en France. Réduire les dépenses publiques pour subventionner les entreprises privées, c’est rendre la vie encore plus difficile aux salariés, c’est rendre la société encore plus inhumaine.
Cette situation est dangereuse, car la bonne santé des entreprises est indispensable pour le pays ! Mais les grosses entreprises phagocytent le système et pressurisent souvent petites et moyennes entreprises en étant leurs donneurs d’ordre ou en les utilisant comme sous-traitance mal rémunérée. Alors que l’on essaie de monter les salariés du privé contre les salariés du public, le véritable scandale est la différence de traitement entre les grosses et petites entreprises … on ne parle même pas de l’artisan du coin qui a souvent du mal à boucler ses fins de mois ! Dernier point, si une entreprise est en difficulté, ce n’est pas parce que ses cotisations sociales, injustement appelées « charges », sont trop importantes, mais simplement parce qu’elle n’a pas assez de débouchés à cause souvent de la conjoncture économique. Et améliorer la conjoncture économique et sociale d’un pays c’est le rôle de l’Etat, mais il faut y consacrer un budget conséquent, et pour cela il faut qu’il cesse de déverser des milliards d’euros au Medef sans contrepartie !
Lire : LES CAISSES SONT VIDES, IL N’Y A PLUS D’ARGENT … mais ils fraudent des milliards !
« Les individus ne constituent une classe que pour autant qu’ils ont à soutenir une lutte commune contre une autre classe ; pour le reste, ils s’affrontent en ennemis dans la concurrence »…Karl Marx
Commentaires récents