21 novembre 2023 – Par Contre Attaque
Après 7 semaines de propagande de guerre intensive, de mensonges quotidiens et de médias français qui se couchent comme des paillassons devant les communicants de l’armée israélienne qui massacre la population de Gaza, pour la première fois, un journaliste a fait son travail… de journaliste.
À l’antenne de TV5 monde le 15 novembre, le colonel Rafowicz, porte-parole de l’armée israélienne qui est invité tous les jours par toutes les télévisions françaises. Ce militaire enragé a, par exemple, déjà déclaré dans une autre émission : «Ceux qui aujourd’hui parlent de trêve humanitaire, de cessez-le-feu, ne comprennent pas de quoi il s’agit. […] Au Moyen-orient, les arabes comprennent la force, nous allons utiliser le langage qu’ils comprennent, c’est la force». Il avait aussi colporté les pires mensonges sur la présence de «terroristes» dans les hôpitaux de Gaza, justifié les massacres d’enfants… Bref, un propagandiste extrémiste qui n’avait pourtant jamais été contredit.
Ce 15 novembre, donc, le journaliste Mohamed Kaci lui pose, poliment, quelques questions sur TV5 Monde à propos de l’hôpital Al-Shifa, où les blessés mouraient à cause des attaques et des coupures d’électricité causées par Israël, et où des bébés en couveuse étaient à l’agonie :
«Est-ce que vous allez prendre en compte désormais l’urgence humanitaire dans l’enclave palestinienne ?
– Nous sommes une armée démocratique face au fascisme islamiste le plus horrible. Nous faisons ce que nous faisons au nom de la défense des israéliens […]
– Rentrer dans un hôpital correspond selon vous au respect du droit international et en particulier humanitaire ?»
Réponse agressive du militaire : «-Et pour vous, un hôpital qui est utilisé comme une base militaire…
– Moi je ne donne pas mon point de vue, vous êtes porte-parole de l’armée israélienne je suis journaliste» interrompt Mohamed Kaci qui demande s’il est impossible de faire sortir les civils avant d’attaquer militairement un hôpital.
Réponse du colonel : «Vous connaissez le Hamas, vous connaissez ce qu’ils ont fait. Vous croyez qu’ils se comportent selon le droit international ?»
Mohamed Kaci du tac au tac : «Donc vous vous comportez comme le Hamas ?»
Réponse furieuse de Rafowicz : «Ce que vous me dites est une attaque contre l’État d’Israël et contre Tsahal !»
Mohamed Kaci reprend calmement : «Alors reformulez votre propos pour qu’on le comprenne…
– Non, vous reprenez votre propos !» menace le militaire.
Le représentant d’une armée en guerre menace un journaliste qui fait son travail. La séquence aurait dû émouvoir toute la profession, et Mohamed Kaci aurait dû être soutenu face au soudard agressif qui malmène une interview. Imaginez par exemple un militaire russe qui aurait menacé un journaliste pour justifier les bombardements de civils ukrainiens. Absolument personne n’aurait défendu le militaire. Mais ici, c’est exactement l’inverse qui s’est produit.
La chaîne TV5 Monde a diffusé un communiqué le 20 novembre désavouant son propre journaliste ! Le texte prétend que les «règles journalistiques n’ont pas été respectées» et que «l’entretien ne s’est pas terminé selon les normes en vigueurs». Il faut dire que les «normes», dans les médias français, c’est de faire reluire les bottes des criminels de guerre israéliens. Un journaliste qui ne reprend pas intégralement le narratif des criminels qui tuent des milliers d’enfants, d’un coup, ça peut surprendre.
Cette affaire révèle à quel point les médias français sont sous contrôle des fanatiques pro-Israël. Mais cette propagande totalitaire ne fait plus illusion, et le fait que les moments rarissimes de vérité soient censurés ou sanctionnés ne fait qu’amplifier la démonstration. D’ailleurs, la séquence a été visionnée des millions de fois sur les réseaux sociaux.
TV5 monde, chaîne de service public, sert comme le reste des grands médias français de courroie de transmission à la propagande de guerre d’un pays étranger commettant des massacres de masse relevant de la cour pénale internationale. Quelques rares journalistes tentent encore de faire leur travail. Pour les uns comme pour les autres, l’histoire ne l’oubliera pas.
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