30 septembre 2016 par Redac Web
Ce n’était pas un canular ! La brigade Henri-Krasucki existe bel et bien, et elle a répondu avec modestie mais fermeté au « démenti » ridicule de la confédération CGT.
« Brigade Henri-Krasucki » est le nom que se s’est donné un groupe de cégétistes français engagés au sein du Bataillon international de libération du Rojava, qui accueille les volontaires venu.es de l’étranger pour participer à la lutte révolutionnaire au Kurdistan. Le bataillon est intégré aux Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance arabo-kurde se battant pour l’instauration du confédéralisme démocratique en Syrie.
Henri Krasucki jeune
Lors de son arrestation, en mars 1943. © coll. Préfecture de Police de Paris
Alors qu’ils avaient publié une photo en soutien aux 16 syndicalistes d’Air France qui passaient en procès le 27 septembre, la confédération CGT s’était fendue d’un communiqué rédigé « avec stupeur et consternation » pour se dissocier de ces dangereux révolutionnaires, s’offusquant qu’ils se soient réclamés de Krasucki, ancien secrétaire général de la CGT.
Le triste bureaucrate paniqué qui a pondu ces quelques lignes craignait sans doute pour « l’image » de la CGT. Il ignorait certainement qu’Henri Krasucki — quoi qu’on pense de sa politique ultérieure à la tête de la CGT — avait lui aussi combattu le fascisme les armes à la main. Résistant sous l’Occupation, membre de la FTP-MOI, arrêté par la gestapo, torturé, déporté en camp de concentration, puis partie prenante de l’insurrection de Buchenwald, le 11 avril 1945, sa mémoire n’est pas déshonorée par l’hommage que lui a rendu ce groupe de miliciens des FDS.
La photo qui a fait trembler la bureaucratie CGT
Ci-dessous, leur réponse à la confédération CGT, publié le 29 septembre 2016 sur la page Facebook du Bataillon international de libération du Rojava :
Camarades et amis,
Nous sommes étonnés du démenti qu’a dû fournir la direction de la CGT suite à notre message de soutien aux syndicalistes d’Air France en procès. La photo prise de la ville de Manbij et notre déclaration n’étaient destinés qu’aux camarades en procès pour leur assurer que, même a l’autre bout du monde, ils avaient du soutien, et aucun cas entraîner la CGT dans une quelconque polémique.
Non ce n’est absolument pas le syndicat qui nous a envoyés combattre en Syrie et ce n’est pas lui qui nous a organisés. Ce n’est pas le but de la CGT. C’est de notre propre chef que nous nous sommes rendu en Syrie pour combattre l’organisation fasciste Daech au côté du peuple kurde.
C’est ici même que nous nous sommes rendus compte que nous étions plusieurs à être syndiqués à la CGT, ce qui a renforcé notre lien, et c’est simplement de camarades à camarades que nous avon voulu apporter notre soutien aux syndicalistes en procès.
Même d’ici nous pouvons suivre l’actualité de notre pays et nous sommes fiers du travail effectué par la CGT, particulièrement lors des dernières grèves contre la loi Travail. Cependant nous n’avons aucun droit à nous exprimer au nom de la CGT. Nous nous excusons auprès de nos camarades si cela les a entraînés dans une polémique.
Cependant nous souhaitons répondre ceci à la direction de la CGT :
tout d’abord nous ne pouvons être considérés comme un « groupuscule » car nous ne sommes pas une organisation politique,
ensuite nous avons choisi le nom du camarade Henri Krasucki pour notre Brigade (ou takim ici) car nous pensons notre combat dans la continuité du sien. Internationaliste il a combattu l’occupant nazi en France dans les rangs des FTP-MOI, puis a continué son combat au sein du Parti communiste et à la direction de la CGT pour défendre les droit des tavailleuses et des travailleurs. Ses valeurs de fraternité et de paix, nous les portons ici contre l’organisation fasciste Daech et pour la liberté des peuples de Syrie écrasés par tant d’années de guerre.
Durant la guerre d’Espagne ce sont par centaines que l’on pouvait compter les membres de la CGT partis combattre le franquisme aux côtés des républicains espagnols.
Nous continuons leur combat.
brigade Henri-Krasucki
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