José Gabriel Barrenechea

31 juillet 2025 par Floréal

José Gabriel Barrenechea fait partie de ces Cubains avec lesquels je suis entré en contact depuis que j’évoque ici même, régulièrement, la situation qui règne dans son pays où sévit une dictature depuis maintenant soixante-six années.
Aujourd’hui, c’était son anniversaire. Il a eu 54 ans. Mais il n’y pas eu de fête ni de gâteau avec bougies à souffler. José Gabriel est en effet en prison depuis le 8 novembre dernier. Ce jour-là, les habitants de la ville d’Encrucijada où il réside, dans la province de Villa Clara, excédés par l’une de ces innombrables et interminables coupures d’électricité devenues insupportables dans la vie quotidienne des Cubains, ont manifesté pacifiquement leur ras-le-bol. Cela faisait 48 heures que la ville était privée de courant.
Rien ne dérange davantage le régime cubain que les manifestations publiques. Aussi, pour tenter d’y mettre fin, opère-t-il à chaque fois des arrestations arbitraires, en vue de faire comparaître ensuite devant les tribunaux les manifestants incarcérés, les peines prononcées contre eux étant de nature, par leur lourdeur, à dissuader les citoyens de renouveler leurs protestations publiques.
Après huit mois d’incarcération sans jugement, José Gabriel Barrenechea s’est vu notifier que le ministère public cubain a requis une peine de six ans d’emprisonnement à son encontre, pour délit présumé de « troubles à l’ordre public ».
La requête présentée par le ministère public, qui comprend les noms des autres prévenus accusés d’avoir manifesté contre les coupures d’électricité dans la commune d’Encrucijada, décrit le « crime » de Barrenechea : avoir crié « Mettez le courant, nous voulons le courant ! », en chœur avec d’autres manifestants, et avoir demandé « à haute voix que les personnes présentes ne renoncent pas à leurs actions ». Le document fait également référence à cet écrivain et journaliste indépendant, collaborateur du site d’opposition « 14yMedio », en tant que citoyen sans casier judiciaire, mais qui « fréquente des personnes de mauvaise moralité et de mauvaise conduite sociale ».
Début mai, la mère de José Gabriel, Zoila Esther Chávez Pérez, gravement malade et se sachant mourante, avait demandé à voir une dernière fois son fils, ce qui lui a été refusé. José Gabriel a pu se rendre au cimetière pour les obsèques, sous importante surveillance policière.
Cinq autres manifestants arrêtés en même temps que José Gabriel Barrenechea ont été avisés de leur côté que le ministère public a requis contre eux des peines de neuf ans de prison pour Yandri Torres Quintana et Rafael Javier Camacho Herrera, de cinq ans pour Rodel Bárbaro Rodríguez Espinosa et Marcos Daniel Díaz Rodríguez, et enfin de quatre ans pour Yuniesky Lorences Domínguez, tous accusés de « troubles à l’ordre public ».

https://florealanar.wordpress.com/2025/07/31/jose-gabriel-barrenechea/#respond

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