Élections législatives 2024
samedi 22 juin 2024, par OCL Paris
Les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient, nous le savons toutes et tous. Nous savons aussi que c’est seulement par nos luttes que nous pourrons faire aboutir nos revendications, que nous pouvons avoir une chance de voir respectées celles de ces promesses qui nous intéressent. Mais au-delà de l’illusion électorale, un programme vaut aussi par ce qui n’y figure pas. Et quand on observe les différents collectifs de lutte qui existent ici ou là, pas tant de revendications que ça ne sont reprises par le « nouveau front populaire », que ce soit du point de vue social, du point de vue écologique ou de celui des libertés (l’interdiction de la reconnaissance faciale est dans la partie les transformations, c’est-à-dire plus tard si on a le temps, par exemple). A l’heure où beaucoup se rabattent sur les urnes pour nous protéger de l’extrême-droite, certains collectifs tentent quand même de profiter de l’effervescence pour réaffirmer leurs revendications. Il nous semble que c’est une démarche intéressante, et c’est pourquoi nous publions les appels dont nous avons connaissance. En effet, il n’y a qu’un moyen de résister à l’extrême droite : réaffirmer et renforcer nos luttes.
La victoire du RN aux élections européennes et la décision du Président de la République de dissoudre l’Assemblée Nationale, ont créé un vif émoi dans la partie de la population française qui refuse d’être gouvernée par l’extrême droite. Le sursaut unitaire des partis de gauche et écologistes doit être salué et soutenu. Mais on ne doit pas pour autant mettre sous le tapis nos exigences démocratiques notamment sur un choix très lourd de conséquences à tous points de vue : la poursuite ou l’arrêt de l’industrie nucléaire civile et militaire.
Les partis de gauche et écologistes ne doivent pas esquiver une indispensable clarification.
Que serait en effet un Nouveau Front Populaire qui déciderait de poursuivre la « relance » du nucléaire, à laquelle s’est engagé le Président Macron ? Ou seraient la rupture, la bifurcation, la transformation ? Les entorses à la démocratie, les déficits publics, les dégâts écologiques et sanitaires, la dépendance énergétique, les risques de conflits et de catastrophes, ne feraient que s’aggraver. Et la crise économique, sociale et écologique avec.
Le nouveau Front Populaire doit mettre à l’ordre du jour de son agenda politique l’arrêt de l’industrie nucléaire civile et militaire, pas uniquement de la production d’électricité nucléaire. Et prévoir toutes les mesures nécessaires pour le réaliser dans les plus brefs délais. Il doit aussi s’engager pour l’abolition des armes atomiques et mobiliser tous les moyens diplomatiques français permettant d’y arriver.
La suite du texte dans l’appel à télécharger ci-dessous :
Réuni en Assemblée Générale le 18 juin à la Bourse du Travail de Paris, salle Ambroise Croizat, le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville a lu le programme du Nouveau Front Populaire. Ce dernier donne de l’espoir pour construire une société juste dans laquelle les étranger.es ne seront pas traité.es comme des boucs émissaires, mais comme des sujets politiques ayant des droits.
Ce programme de gauche prévoit d’adopter « immédiatement vingt actes de rupture pour répondre à l’urgence sociale, au défi climatique, à la réparation des services publics, à un chemin d’apaisement en France et dans le monde ».
Nous interpellons néanmoins le Nouveau Front Populaire car nous constatons qu’il manque certains points essentiels sur lesquels nous demandons un positionnement clair en accord avec les droits humains.
Nous sommes des centaines de mineur.es isolé.es oublié.es et discriminé.es par l’État. Nous survivons dans les rues de ce pays, sans aucun statut reconnu par les institutions le temps de notre recours de minorité. Nous sommes abandonné.es à notre sort, sans accès à la santé, à l’école, à un toit et à des conditions de vie décentes. Nous ne comprenons pas pourquoi nous ne sommes pas mentionné.es dans votre programme de « rupture » vers plus de justice alors que notre présence est visible dans les rues, alors que notre Collectif de mineur.es lutte ardemment depuis des mois pour revendiquer le respect du Droit des Enfants adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies. Depuis la création de notre Collectif, nous exerçons notre droit d’expression, le seul qu’il nous reste, pour répondre toujours présent.es à toutes les manifestations en défense des services publics : école publique, travail social, santé, culture …
Mais, parallèlement, nous sommes la cible de discours constants de haine de la part de l’extrême-droite et de la Macronie, qui nous accusent à tort de délinquance ou encore de menace à la sécurité. Nous affirmons que nous ne sommes pas « un problème », ni « un danger » pour la société française ; nous sommes des enfants déraciné.es, en danger, et nous réclamons votre protection sans distinction de nationalité pour nous, qui survivons ici, et pour tous nos frères et sœurs qui vont arriver ici au terme d’un éprouvant et long voyage.
Le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville réclame :
- Le respect de la présomption de minorité
- Le raccourcissement drastique de la durée des recours de minorité
- Des hébergements dignes à Paris où rester jusqu’à épuisement de nos recours, pour que l’on puisse être ensemble et en lien avec les réseaux de solidarité, syndicats et association
- La fin du harcèlement policier et des évictions de campements sans proposition de mise à l’abri pérenne et adaptée à notre statut
- Une couverture médicale digne et la création d’un centre de santé dédié avec accueil de jour, centre de soins, psychologues, laverie, cantine et salles d’eau
- L’accès aux restaurants solidaires de la Ville de Paris pour se nourrir
- L’accès à l’Éducation Publique et à une scolarisation sans condition
- L’accès gratuit à la culture
- L’accès aux transports gratuits comme tous les mineur·es d’Ile-de-France
En somme, nous réclamons les mêmes droits que les mineur.es français.es.
Le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville*
*Notre collectif s’est construit dans la rencontre de mineurs isolés qui dormaient dans un campement de fortune dans le parc de Belleville à Paris et d’un collectif d’habitant.es, le 20ème solidaire avec tou.te.es les migrant.e.s. Notre confiance mutuelle s’est forgée dans les échanges et les actions menées ensemble, à partir de la conviction que la lutte pour le respect de nos droits devait être mené.es par nous-mêmes, qu’il s’agissait d’une lutte pour l’égalité des droits et contre le racisme et d’une lutte politique, car notre sort n’est ni une erreur, ni un manque de moyens, mais le résultat de choix politiques et de lois racistes. Un bon exemple est celui des JOP, pour lesquels la Ville de Paris et l’État français opèrent un “nettoyage social” de l’espace public, avec pour principal objectif de nous éloigner de Paris. Pour lutter contre cette menace, nous occupons la Maison des Métallos depuis le 6 avril.
Soutenez-nous :
Jeudi 20 juin à 8h30 devant le TA de Paris : réquisition de bâtiments vides pour mettre à l’abri les jeunes de la Maison des Métallos
Vendredi 21 juin à 15h00 : manifestation avec les collectifs de sans-papiers de République à la Maison des Métallos
mail : contact.jeunesbelleville chez gmail.com instagram : @belleville.mobilisation
http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4200
Pour télécharger l’appel :
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