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Dimanche 5 janvier, en plein hiver, en plein mouvement de grève pour la défense des retraites, le Droit au logement (DAL) a réquisitionné un vaste immeuble vide au cœur de Paris. Quarante familles mal-logées portent un autre aspect de la question sociale sur la place publique.
6 janvier 2020 par Redac Web /
Le Droit au logement informe :
Une quarantaine de familles et célibataires sans logis ont commencé à s’installer, discrètement, au 18, rue du Croissant, dans le 2e arrondissement de Paris, dans un immeuble d’environ 2500 mètres carrés. Ce sont d’anciens locaux administratifs appartenant à la chaîne internationale CitizenM Hotels, implantée dans les grandes métropoles mondiales, spécialisée dans le tourisme de luxe et « abordable » (entre 125 à plus de 250 euros la chambre suivant la saison, en France).
CitizenM est détenue à 25% par un fonds souverain de Singapour, ainsi que par un fonds de pension qui gère les retraites des fonctionnaires néerlandais suite à la réforme des retraites aux Pays-Bas.
Le dirigeant-fondateur indo-néerlandais de cette société a dirigé, détenu et revendu la société Mexx, spécialisée dans les produits de luxe (1 milliard d’euros de chiffre d’affaires). Ce bâtiment est vacant depuis plusieurs mois, tandis qu’un permis de construire a été déposé en 2016.
L’immeuble, au 18 rue du Croissant, fut jadis un commissariat. Photo : NnoMan Cadoret/Reporterre
Il est situé dans le 2e arrondissement, dans un secteur en déficit grave de logements sociaux, avec un taux de 6%, tandis que le taux de logements vacants dépasse les 12%. Plus d’un quart des logements sont « inoccupés » (vacants + résidences secondaires ou occasionnelles soit 26,5%).
Sur l’ensemble de Paris, le taux de vacance monte à 8% (soit 110.000 logements vacants) et celui d’inoccupation à 15%, sans compter les locaux et les bureaux vacants (non recensés).
Le 2e arrondissement est durement impacté par le tourisme de masse, avec les locations meublées touristiques et le développement de cette mono-activité, générant nuisances, fuites des habitants, fermetures des écoles, ouvertures de commerces de luxes ou dédiés au tourisme…
Les familles et personnes installées sont les victimes de la crise du logement générée notamment par l’insuffisance de logements sociaux, la cherté des loyers, la spéculation, stimulée par le tourisme international.
Elles ont déposé des demandes de logement social, sont pour la plupart prioritaires DALO (droit au logement opposable), et voient leur droit à un logement décent bafoué.
Droit au logement (DAL) leur apporte son soutien jusqu’à leur relogement, et a rendu publique cette occupation dimanche 5 janvier avec le soutien de personnalités telles que le maire du 2e arrondissement, Marina Vlady, Vikash Dhorasoo et des militantes et militants de différentes associations et organisations.
Droit au logement dénonce l’hypocrisie du gouvernement qui laisse dans la rue, en plein hiver, des dizaines de milliers de personnes, au lieu de réquisitionner les logements et locaux vacants dans notre pays (3,2 millions de logements vides…).
- Relogement des occupants
- Application de la loi de réquisition
- Respect de la loi DALO et du droit à l’hébergement
Un toit c’est un droit !
Droit au logement, le 5 janvier 2020
Photos issues d’un reportage de Reporterre.net.
Photo : NnoMan Cadoret/Reporterre
Photo : NnoMan Cadoret/Reporterre
Photo : NnoMan Cadoret/Reporterre
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Sur-le-front-du-logement-une-grosse-requisition-s-opere
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