Perpignan : Il avait traité un policier de « collabo », un Gilet jaune condamné à 3 mois de prison ferme

Le samedi 5 janvier, le palais de justice de Perpignan avait été envahi par des Gilets jaunes et des policiers avaient été blessés.
  • Le samedi 5 janvier, le palais de justice de Perpignan avait été envahi par des Gilets jaunes et des policiers avaient été blessés. PERPIGNAN

Publié le 27/02/2019 à 15:50 Perché sur les grilles du palais de justice de Perpignan pour haranguer les Gilets jaunes à l’action, lors de l’envahissement du tribunal le samedi 5 janvier dernier, le prévenu avait traité un policier de « collabo ». Puis en garde à vue, il avait refusé de se soumettre au relevé d’empreintes digitales. Ce mercredi, la justice l’a reconnu coupable et condamné à une peine de prison ferme.

La couleur de sa chemise donne le ton. Nasser K., un Perpignanais âgé de 46 ans, arrive ce mercredi matin à la barre en jaune vif. « On ne se présente pas au tribunal dans cette tenue, on n’est pas au rond-point !», fustige immédiatement le président de l’audience correctionnelle en ouvrant le dossier de ce prévenu Gilet jaune.

L’intéressé comparaît libre, poursuivi pour outrages à personne dépositaire de l’autorité publique et refus de se soumettre à un relevé signalétique. En l’occurrence la prise d’empreintes digitales requise lors de sa garde à vue.

Militant anarchiste « revendiqué depuis 1995 à Perpignan, et aguerri », décline-t-il, Nasser K. n’est pas venu faire profil bas. Niant la réalité des infractions reprochées, il tente de les transformer en délits politiques. En vain. Son procès reste un jugement de droit commun, décident les magistrats après avoir examiné les faits. Qui datent du samedi 5 janvier dernier.

 » Le tribunal n’était pas une cible on y est venu innocemment  » 

En cours d’après-midi à Perpignan, les Gilets jaunes quittent le commissariat pour marcher jusqu’au palais de justice. « Le tribunal n’était pas une cible, on y est venu innocemment et les portes étant ouvertes, j’y suis entré naturellement », raconte le prévenu qui ce jour-là en ressort aussi sec. Alors que d’autres protestataires saccagent les lieux et blessent des forces de l’ordre, lui grimpe sur le muret, s’accroche aux grilles et harangue les contestataires. « Je manifestais, c’est mon droit », riposte-t-il en réponse aux témoignages qui le dépeignent comme « un meneur affairé à envenimer la situation ». Un leader ainsi qui n’aurait pas hésité à traiter un policier réquisitionné de « collabo ».

« C’est un mot exécrable, horrible », l’interpelle le président. « Un mot qui ne fait pas partie de mon lexique. J’avais les mains dans les poches, j’étais parfaitement calme et souriant, je n’ai insulté personne », dément Nasser K. en campant dans la posture hautaine du militant politique. Une attitude qu’il adopte également en garde à vue en refusant de se plier au relevé légal de ses empreintes digitales.

« Cet homme est un lâche doublé d’un menteur qui ne respecte ni la loi, ni la police ni la justice », résume Me Castello, avocat de la partie civile. La procureure partage un sentiment identique à l’encontre de « ce délinquant déjà condamné en 2006 pour trouble à la tranquillité par agression sonore, qui se croit toujours au-dessus des lois et récuse toute autorité ». Elle requiert une sanction de six mois d’emprisonnement assortie d’un mandat de dépôt sur l’audience. Autrement dit, la prison immédiate. Peine que Me Geoffrey Codognès réussit de justesse à éviter à son client. Nasser K. est condamné à trois mois de prison ferme, 1 500 euros d’amende et 1 300 euros de préjudice à verser à la victime.

https://www.lindependant.fr/2019/02/27/perpignan-il-avait-traite-un-policier-de-collabo-un-gilet-jaune-condamne-a-3-mois-de-prison-ferme,8040615.php

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