Ignorant toutes les insuffisances techniques du dossier, le commissaire enquêteur donne un avis favorable pour la construction du stockage des déchets nucléaires activés sur le site nucléaire de Bugey.
Un simulacre de démocratie : tout était joué d’avance …
Communiqué de presse de SDN Bugey suite à l’enquête publique sur ICEDA
Toutes les remarques et demandes concernant la sécurisation du site , les incohérences dans les chiffres donnés par EDF sur les quantités stockées sur les rejets Tout est balayé d’une phrase « vu les remarques déposées… ».
Les 10 personnes qui se sont déclarées favorables au projet sont toutes, directement ou pas, liées à l’industrie nucléaire. 105 personnes défavorables au projet sont venues présenter des remarques et critiques souvent très techniques : L’inventaire quantitatif est contestable, du fait de nombreuses contradictions : en 2006, EDF évaluait les déchets radioactifs produits par le démantèlement des réacteurs nucléaires arrêtés à 300 000 tonnes, mais en 2012 évoque seulement 180 000 tonnes !
D’autre part, le projet, de par sa superficie, ne peut abriter que 2000 colis…or l’Andra évalue le besoin à 1 million de colis, pour le type de déchets concernés ! L’inventaire radiologique lui aussi est contestable : alors qu’EDF limite pour les déchets de graphite une densité radioactive de 704 Bq par gramme, l’Andra la situe à 12 500 Bq/g !
Les rejets radioactifs posent aussi un problème : alors que les commissaires enquêteurs affirment que les rejets atmosphériques d’ICEDA seront négligeables par rapport au CNPE , d’autres documents EDF indiquent que ICEDA rejettera 16 fois plus de tritium et 6 fois plus pour tous radionucléides confondus ! On note aussi qu’EDF n’a pas répondu de façon claire et concrète à l’Autorité environnementale en ce qui concerne l’impact hydrologique.
Au sujet des risques liés à l’inondation, la situation la plus critique serait la rupture du barrage de Vouglans. EDF admet, dans sa réponse à une lettre de Sortir du Nucléaire Bugey, que cela provoquerait une vague de plus de 10 mètres sur la rivière Ain, mais sans inonder le site nucléaire… elle passerait à coté…ainsi EDF affirme que toutes les précautions d’usage pour protéger le site ont été prises (le muret qu’elle a construit pour protéger les réacteurs nucléaires assurerait une marge de sécurité de 13 cm après un parcours de 100 km depuis le barrage, mais pour l’ICEDA aucune protection ne serait nécessaire).
Sur le chapitre du risque sismique, les affirmations rassurantes de l’exploitant ne reposent sur rien de vraiment crédible.
Enfin, point peut être le plus important, concernant les risques liés à la radioactivité des déchets nucléaires stockés, sachant que les containers de béton se fissurent lorsqu’ils sont soumis à une température de l’ordre de 50°.
Le seuil limite pourrait être atteint rapidement du fait du dégagement de chaleur des déchets radioactifs……La concentration de l’hydrogène alors libéré pourra dépasser 4%, il y aura alors risque d’explosion . Comment EDF va gérer ces températures ? Aucune réponse à toutes ces interrogations.
TOUT VA BIEN MADAME LA MARQUISE ?
EDF veut avancer son chantier… et obtient ce qu’elle veut …. des mairies…. des commissaires enquêteurs… Nous nous posons très sérieusement la question de l’indépendance des commissaires désignés … Mais c’est nous tous et les générations qui viendront qui paieront la facture avec leur porte monnaie et surtout leur santé. Attention les pollutions générées par le stockage massif de déchets collectés dans les centrales en démantèlement et dans les centrales en activité et les risques qu’un tel ouvrage fait porter sur toute la vallée du Rhône ce n’est pas du virtuel c’est pour demain ; EDF produit des déchets radioactifs mais ne sait pas les gérer sans nous polluer pour des millions d’années.
Monsieur le Préfet, en signant l’autorisation pour le permis de construire tel qu’il est malgré toutes ces incohérences et insuffisances, engagera sa responsabilité et celle de l’Etat.
Commentaires récents