Tomás Ibañez. De l’hétérodoxie comme méthode

S’il est une qualité qu’il faut reconnaître à Tomás Ibáñez, c’est bien son penchant pour l’irrévérence. Livre après livre, il la cultive avec constance, pratiquant sans faiblir le paradoxe conceptuel ou la provocation théorique pour tisonner le dogme au feu d’une hétérodoxie érigée en méthode. Le fait est là : il n’est d’autre manière de mesurer la validité d’un discours que de déranger le bel ordonnancement de ses vérités premières en les secouant sans ménagement. Et le champ est d’autant plus vaste, pour Tomás Ibáñez, qu’il embrasse, dans son cas, et la psychologie sociale et la philosophie politique.

En ces temps de faillite des projets émancipateurs et des idéologies progressistes, l’anarchisme demeure, sans doute, une exception. La part d’irréductible rêve qu’il incarne, au-delà du raisonnable et, parfois, contre l’idée même de raison, fait de lui un des derniers territoires où vit encore, dans un espace pour le moins dévasté, le désir de transformation sociale. Cet anarchisme repose, pourtant, sur une histoire débordante de défaites – défaites qui l’ont sûrement préservé du pire : les lendemains qui déchantent – et sur un corps de doctrine élaboré, pour l’essentiel, il y a fort long-temps. Autrement dit, sa permanence tout à la fois comme dissidence active et comme imaginaire social constitue déjà, en soi, un étrange paradoxe. [1]

Enregistrement vidéo de l’intervention « Réflexions, approximativement philosophiques, sur l’anarchie, l’anarchisme et le néo anarchisme » de Tomas Ibanez, le 28 janvier 2011. [2]

Notes

[1] F. Gomez – http://acontretemps.org- 6 juillet 2007

[2] Lire l’article : Réflexions, approximativement philosophiques, sur l’anarchie, l’anarchisme et le néo-anarchisme sur http://rebellyon.info/Reflexions-ap…

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