S’attaquer aux logiques de guerre

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Par les temps qui courent où le gouvernement recherche 40 milliards d’économies supplémentaires pour 2026, rien de mieux que de jouer sur les peurs d’une guerre à venir. Pour faire passer la pilule d’un budget austéritaire, il suffit juste dire que c’est incontournable, la seule solution et on la répète à l’envi jusqu’à ce que les gens s’en auto-persuadent et disent « on savait que cela nous pendait au bout du nez ». De même pour les retraités, il faut qu’ils mettent la main à la poche, depuis le temps qu’on le dit et il n’y a pas de fumée sans feu… Il y a d’un côté les politiciens qui cherchent des sources de financement, il y a les imbéciles qui se laissent manipuler et un marais qui subit. Heureusement qu’il existe encore des militants pour essayer de limiter la casse à défaut de pouvoir la stopper.

Notre vie est trop courte et on doit se passer du fléau de la guerre. Voilà ce qu’il faudrait ressasser à longueur de journée. Pour profiter de la vie car c’est notre vocation. Vie et liberté.

Alors que les problèmes actuels auxquels le monde entier est confronté nécessitent que toute l’humanité se mette à travailler ensemble sur des solutions humaines pour faire face à la crise économique, sociale et climatique, il faut réagir pendant qu’il en est encore temps et clairement établir le diagnostic : la guerre n’est jamais la solution, elle aggrave tous les problèmes. Une guerre laisse en suspens la suivante à plus ou moins brève échéance.

Il faut s’attaquer avec force à toutes les logiques de militarisation du monde, aux logiques de guerre, au développement d’une culture de guerre. Car c’est de cela dont il s’agit, la culture de guerre, le masculinisme dans sa piètre folie. Ce ne sont pas seulement les centaines de milliards d’euros et de dollars qui sont gaspillés chaque année pour les dépenses militaires mondiales, c’est également une grande partie des ressources de l’humanité. Avec 300 milliards, nous pourrions éradiquer la faim dans le monde. Est-ce une entreprise trop noble pour l’humain ? Nous y perdons aussi en termes de ressources scientifiques, financières, technologiques qui sont détournées  vers des objectifs de destruction massive au lieu de contribuer à la sécurité humaine à travers, par exemple, la réalisation concrète de la défense des libertés, des droits humains et des objectifs du développement durable pour vivre sur une planète unique, la seule que l’on connaisse aujourd’hui.

L’analyse des événements historiques depuis les années soixante confirme la nécessité de lutter pour que l’humanité tourne le dos aux logiques de puissance et de force, donc de guerre. La guerre économique engagée par Trump vise toutes les économies et surtout l’économie chinoise, grande rivale des USA. Taïwan peut être le prétexte à la future déflagration mondiale, les Américains ne voulant pas perdre leur hégémonie économique. Il est plus que temps de mettre en place des logiques de coopération, de résolution des conflits par le dialogue dans le respect des pays et de revaloriser les outils diplomatiques, scientifiques, économiques à notre disposition pour construire la paix. Mais s’il n’y a plus de valeurs que boursières (guerre économique), on constate et on voit que les guerres ont comme fonction économique essentielle, à la place, ou davantage encore que leur fonction politique, de relancer l’industrie. Le capitalisme a toujours fonctionné ainsi. Les industries de haute technologie, les start up, qui sont censées créer des liens entre les gens ont montré leur limites et leur fragilité. Parallèlement, on a constaté à nouveau le recul de Trump sur les droits de douane, le président américain ayant été rappelé à l’ordre par les marchés. Les industries de service ont de même montré leurs difficultés (systèmes de santé et scolaire défaillants, fonds de pension, scandales financiers…), alors on en revient aux industries lourdes, pétrolières, gazières et sidérurgiques, avec un peu de cosmétique et de vernis numérique.

Pour les capitalistes, la guerre est toujours bonne, toujours juste, voire propre. Elle se fait pour le bien de tous et le bonheur de chacun.  C’est le mensonge et l’hypocrisie à tous les étages. Hier mais encore aujourd’hui, le bien se trouve incarné en un dieu; avec l’aide de dieu disent les Juifs, Inch Allah disent les musulmans et  dieu est à nos côtés disent les américains la main sur la bible. Inutile de remonter aux croisades et aux descendants du prophète pour établir le rôle de la religion dans tous les conflits guerriers y compris en Ukraine et en Russie où les orthodoxes se déchirent. Les soldats, au nom du dieu chrétien en Amérique du Sud et centrale, au nom de l’ingérence humanitaire et pour sauver les corps et âmes de ces pauvres Mayas, Aztèques et Incas ont massacré, mis en esclavage…et piller leur or. Les prêtres sont devenus des missionnaires chargés d’aider à détruire un système leur préexistant. Les colons européens ont procédé de la même façon avec les Indiens en Amérique et les aborigènes en Australie. Chaque conquête coloniale a à son actif des massacres et l’éradication de la culture de l’autre. C’est l’abolition de la pensée, la recherche du profit qui permet l’acte de guerre. Le rôle des anarchistes est alors de chercher les façons de sortir de cet engrenage mortifère et surtout des moyens de ne pas y entrer.

Bruno (GLJD)

https://le-libertaire.net/sattaquer-aux-logiques-de-guerre/

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