
À 31 ans du soulèvement zapatiste : un œil dans la longue-vue vers le passé, l’autre dans celle qui vise l’avenir
[Reportage]
paru dans lundimatin#470, le 7 avril 2025
Alors que le Mexique et les familles de disparu·es font face à une nouvelle vague d’horreur et de mensonges dépassant les pires scénarios avec la découverte d’un centre d’extermination et plusieurs fosses communes clandestines liées au narcotrafic et impliquant vraisemblablement l’appareil d’État à tous les niveaux, les collectifs poursuivent l’organisation de leurs résistances et leur volonté de lutter, corps et âmes, pour un autre monde. Il y a quelques mois, à l’appel de l’EZLN, se tenait au Chiapas, la première session des « Rencontres internationales de Résistances et Rébellions – la Tempête et le jour d’Après ». Retour sur cet événement qui a pris la forme d’un partage d’analyses puis d’un festival culturel et qui s’est annoncé comme étant la première étape d’une série de rencontres [1]
[1] Différentes dates de rencontres internationales ont été… auxquelles les communautés zapatistes nous invitent afin de faire face ensemble à la tempête, de préparer le jour d’après et de développer le Commun.
Du 28 décembre 2024 au 2 janvier 2025, c’est au Cideci-Unitierra de San Cristobal de las Casas, au Mexique, qu’a eu lieu la première partie de ces rencontres convoquées par l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN). Devant plus de 900 zapatistes venu·es de tous les Caracoles et « 1079 assistant·es signataires de la Déclaration pour la Vie, 245 groupes, collectifs, mouvements ou organisations, 35 médias libres, autonomes, indépendants, ou quelque soit leur nom » en provenance de tout le pays et de 46 autres géographies du monde [2]
[2] « Échos de la Première Session des Rencontres de…
, les participant·es aux tables de réflexions étaient invité·es à partager leurs réflexions autour du thème « La Tempête : le crime, les bourreaux et les victimes ».
Sous une grande fresque annonçant « Les parties et le tout », les communautés zapatistes nous ont invité·es à réfléchir, à intégrer de nouveaux éléments à une enquête en cours d’élucidation et à nous forger une analyse personnelle de la tempête que traversent l’Humanité et l’ensemble du vivant, avant de nous livrer les avancées de leurs résistances sous le signe du Commun. Pour la première fois, les Tercios Compas [3]
[3] Commission de communication des communautés…
ont intégralement filmé et enregistré les rencontres rendant ainsi disponibles toutes les interventions et activités sur la page officielle de l’EZLN. [4]
[4] « Participations de la Première session des Rencontre…
Lors de ces rencontres, les zapatistes ont souligné à maintes reprises l’importance de la mémoire et de l’héritage de leurs ancêtres tant du point de vue de leurs résistances et de leur organisation que de leurs savoirs. Si aujourd’hui, ils et elles peuvent partager avec le monde une alternative viable et conséquente pour la survie et le vivre ensemble, c’est grâce à celles et ceux tombé·es lors du soulèvement en 1994 mais aussi à celles et ceux qui ont résisté depuis 531 ans de colonisation. Comme elles et eux, il est clair que c’est en connaissant notre histoire et nos origines que nous pourrons envisager le jour d’après et l’avenir au-delà du capitalisme.

Marcos, aujourd’hui Capitaine, a ouvert le bal des prises de paroles. En guise de discours d’introduction, se présentant sous le pronom « zapatista ou « ça » pour ne pas utiliser de -ismes », il a invité les participant·es tout comme les assistant·es à se responsabiliser, à réfléchir, à s’autocritiquer, à réinventer, à répondre, comme toujours, à la question « y tú, qué ? » (qui pourrait se traduire par « et toi, tu fais quoi ? tu en penses quoi ? ») mais cette fois en l’amenant plus loin pour tenter de répondre collectivement à « y nosotros qué ? », « et nous » ? [5]
[5] « Présentation », Capitaine insurgé Marcos, 28 décembre…
Par la suite, le Capitaine Insurgé Marcos a partagé une série de contes [6]
[6] « Le pied-de-pie de la Vigie : une longue vue vers…
intitulés « Le nid-de-pie de la Vigie ». Ils s’inscrivent dans la continuité de onze communiqués publiés précedemment sous le nom de « Sur le thème : La Tempête et le Jour d’Après » et qui avaient annoncé la teneur des rencontres à venir [7]
[7] Communiqués publiés entre octobre et novembre 2024…
. Ses nouveaux récits ont apporté un regard observateur et critique à 360° sur le passé proche et lointain, mais aussi visant un autre avenir. Le 30 décembre 2024, grâce à l’aide des Tercios Compas et des Medios Libres [les médias libres], il a même réussi à connecter l’assemblée via un appel en visioconférence avec le futur. [8]
[8] « Le pied-de-pie de la Vigie : signaux au lendemain »,…
Nous voilà en 2144, 120 ans plus tard. Une petite fille d’environ 7 ans nous répond. Peut-être est-elle la descendante de Dení, dont le sous-commandant Galéano nous avait déjà parlé en 2023. [9]
[9] « Troisime partie : Déni », novembre 2023, Capitaine…
Lorsqu’on lui demande « comment ça va là-bas ? », elle nous répond que « ça dépend ». Mais alors de quoi dépend la vie de cette petite fille ? Eh bien concrètement, sa vie dépend de ce que nous, nous sommes en train de faire dans notre présent… Dans ce futur, les zapatistes se situent « en vie ». En effet, « en tant que communautés zapatistes », ils et elles entendent bien « traverser cette tempête et celles qui arrivent, pour arriver à ce matin dans 120 ans ». En serons-nous nous aussi capables ?

Les zapatistes sont un remède à la fatalité dans lequel l’Humanité semble actuellement sombrer. Le 1er janvier 1994, ils ont déclaré la guerre à l’armée fédérale mexicaine et exigé le respect de leurs droits en tant que peuples en déclarant « Mourir pour Vivre ». Une entreprise qui apparaissait alors insensée pour beaucoup et avec peu de chances de réussite, et pourtant… Aujourd’hui, 31 ans plus tard, les zapatistes revendiquent « la Vie pour la Vie ». Les communautés ont créé leur propre modèle d’auto-gouvernement et mis en place leurs exigences, elles ont traversé l’Atlantique à contre-courant de l’Histoire pour partir à la rencontre de celles et ceux qui luttent de l’autre côté et continuent à nous partager leur capacité à « organiser le désespoir » [10]
[10] « Le pied-de-pie de la Vigie : signaux au lendemain »,…
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Il nous revient donc le pouvoir de décider. Qu’allons-nous faire de cette vie qui nous est donnée ? Allons-nous poursuivre de la même manière ou opérer le changement ? Les zapatistes nous font une proposition concrète, celle de nous organiser et ils nous ont révélé dans cette séquence la naissance des premiers pas de ce qu’ils nomment à présent « Le Commun » et dont ils avaient annoncé la naissance en décembre 2023 [11]
[11] « Vingtième et dernière partie : le commun et la…
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Mener l’enquête ensemble
Comment comprendre l’actualité sans chercher sous les décombres qui sont les victimes ? Ces rencontres ont été une invitation à reprendre ensemble l’enquête depuis le début. Y a-t-il un crime ? Si oui, qui est le criminel ? Quel est son mobile ? Comment opère-t-il ? Qui sont les victimes ? Qui sont leurs bourreaux ? À qui le crime bénéficie-t-il ? Quelques premières pistes de réflexion pour l’investigation. Les zapatistes ont déjà leur déroulé et en ont tiré les conclusions exposées dans la Déclaration pour la vie de 2021 [12]
[12] « Première partie : une déclaration…pour la vie »,…
. Mais ils et elles rappellent que, comme dans toute investigation sérieuse, le doute reste le moteur de la pensée critique. « Et si on se trompait ? », s’interrogent-ils en nous invitant à réfléchir collectivement à la question sans jamais perdre de vue que, entre les débats et les dédales où nous perdent les médias et les réseaux sociaux, « on en oublie l’immédiat : une guerre d’anéantissement d’un peuple entier » et qu’il y a une urgence : arrêter la guerre. « Rébellion et résistance » sont les mots que celles et ceux qui se sont engagé·es à lutter contre l’oubli envoient aux enfants de Palestine, aux mères qui cherchent leurs enfants disparus au Mexique ou ailleurs. [13]
[13] « Présentation », Capitaine insurgé Marcos,…
Plusieurs intervenant·es issu.es de l’académie, de la justice, des peuples originaires en résistance mais aussi des arts ont apporté leurs éléments de réponse. Pas de doute possible. Il y a bien un crime, matérialisé par « la Tempête » et le responsable est le système capitaliste qui exploite, exclut et tue comme le rappelle l’anthropologue Jorge Alonso (par la voix du Capitaine Marcos) qui va jusqu’à parler de « nécrocène » auquel il oppose la perspective de co-construire un biocène, c’est-à-dire un écosystème terrestre viable et désirable pour toutes et tous. Et nous en sommes les témoins. En Palestine, le système capitaliste s’exprime en ce moment-même dans toute sa barbarie, note le sociologue Raul Romero. C’est pourquoi il nous faut « être toujours radicalement anticapitaliste », poursuit l’historien Carlos Aguirre Rojas, et construire nos propres formes de résistances. Et le rire en est une. C’est ce qu’Ivan Prado, porte-parole du collectif Pallasos en rebeldia [Clowns en rébellion], a prouvé dans son intervention sur laquelle nous reviendrons. Alors, si nous rassemblons nos résistances, « le monde pourrait être beau » a rappelé John Holloway, sociologue et philosophe. [14]
[14] « Table I : La tempête : le crime, le bourreau et les…
« Comment habiter le monde sans le chant des oiseaux ? Comment une pomme se sentira-t-elle en l’absence des abeilles ? » s’est interrogée Inés Durán, chercheuse en sciences sociales, évoquant l’écocide en cours et nous invitant à trouver collectivement des réponses à la barbarie. Le spécialiste en droit pénal Jacobo Dayán a quant à lui souligné que nous nous trouvons dans une crise civilisationnelle caractérisée par l’ampleur de la violence et il rappelle les chiffres officiels des 500 000 personnes assassinées et des 300 000 personnes disparues que comptabilise le Mexique en 18 ans, tout en soulignant l’urgence de retrouver le dialogue, la mémoire et la dignité. L’avocate Barbara Zamora a insisté sur la violence et la discrimination dont souffrent les peuples originaires. « Nous devons parvenir à une justice radicale, pleine, dans l’égalité pour tous », a-t-elle soutenu en dénonçant une justice et des tribunaux agraires séquestrés par le pouvoir de l’argent. Enfin, l’avocat Carlos Gonzalez, membre du Congrès national indigène (CNI), a démontré que le Mexique poursuit sa guerre contre les peuples originaires en donnant continuité aux politiques néolibérales. « Ils cherchent à réordonner les territoires pour imposer des mégaprojets ». [15]
[15] « Table II : La tempête chapitre Mexique : le crime,…

Après ce constat, plus de doute possible, il y a bien un crime, des bourreaux et des millions de victimes. Alors qu’attendons-nous pour organiser nos résistances et stopper l’Hydre Capitaliste ? Par où commencer ? Les femmes et plusieurs membres de l’EZLN ont apporté leurs nombreux éléments de réponses dans la prolongation de ces rencontres avec les tables de « Résistance et Rébellion », des graines que le mouvement zapatiste sème depuis 31 ans de cheminement autonome.
Résistances et rébellions : les femmes
Au Mexique, les résistances sont nombreuses mais l’une d’entre elles force particulièrement l’admiration et le respect : « Las buscadoras », ces femmes, mères, sœurs, filles de disparu·es qui, sans relâche, armées d’une pelle et d’une pioche, cherchent leurs proches. Elles retournent les montagnes, fouillent les terrains vagues, les pentes escarpées et les bois sombres. Elles mettent à jour des centaines de fosses communes, des milliers d’ossements et des corps non identifiés. Parfois, si elles ne sont pas elles-mêmes assassinées par le crime organisé, elles trouvent enfin les restes de leurs proches bien-aimés. Face au silence et à l’inaction du gouvernement, elles crient « Justice et vérité ! ». Et elles sont saluées par les intervenant·es des différentes tables. Le mouvement zapatiste a d’ailleurs toujours témoigné de sa solidarité avec celles et ceux qui cherchent leurs proches disparu·es dans une impunité structurelle, notamment de l’appareil d’État, et cette parole s’est rendue d’autant plus présente au cours des dernières années. [16]
[16] « Sixième partie : Post-sccriptum qui cherche en…
Anselma Margarito fait partie de la communauté Otomi résidente de la Ville de Mexico en lutte pour un toit digne. Elle raconte comment en tant que « femmes, pauvres et indigènes », elles luttent pour leurs droits, comment, grâce à la lutte, les peuples originaires ont récupéré l’INPI (Institut National des Peuples Indigènes) depuis 4 ans [17]
[17] « Logement et racisme à Mexico », 21 octobre 2024,…
et que ce lieu est aujourd’hui ce qu’il doit être : « La Maison des peuples – Samir Flores Soberanes ». La jeune fille raconte la répression, la criminalisation, les groupes paramilitaires, les polices, les arrestations. Et dénonce qu’avec la nouvelle présidente à la tête du Mexique (du parti sortant, MORENA), « non, nous ne sommes pas toutes arrivées », pour reprendre la formule de Claudia Sheibaum lors de son investiture en octobre 2024 et qu’elle ne cesse de répéter depuis. En effet, comme le rappelle Anselma Margarito, il manque « les femmes indigènes, les femmes disparues, les femmes assassinées, les prisonnières politiques, les absentes pour cause de féminicides, les femmes journalistes assassinées, les petites filles enlevées, séquestrées et violées, les femmes trans, les femmes migrantes, les mères qui cherchent, les femmes otomis, les femmes qui luttent et qui résistent » [18]
[18] Participation d’Anselma Margarito à la table…
. Mais elles sont là, en bas et à gauche, et elles ne lâcheront rien.

Puis, Sylvia Marcos, académicienne et féministe reconnue au long parcours, a remercié les femmes zapatistes pour leurs enseignements et salué avec admiration la jeune génération de femmes qui poursuit la lutte. Elle a rapidement laissé la parole aux femmes zapatistes, nombreuses à la table mêlant commandantes du CCRI-CG de l’EZLN et autorités des Assemblées de Collectifs de Gouvernements Autonomes Zapatistes (ACGAZ).
Ces dernières ont relaté leur point de vue « d’en tant que femmes que nous sommes » en rappelant l’histoire et le rôle de leurs grands-mères qui ont lutté tout d’abord contre les patrons des fincas puis au sein de leurs communautés. Ce sont elles qui ont, en 1993, entériné la première grande déclaration zapatiste : la Loi révolutionnaire des femmes, bannissant les inégalités de droits entre les hommes et les femmes ainsi que l’alcool et les stupéfiants. Ce sont elles, les abuelas, leurs grands-mères qui ont permis que les jeunes filles puissent aujourd’hui accéder à un territoire libéré de violence machiste et de féminicides, au respect au sein de leur organisation et à la création de leurs propres groupes de travail.
De nombreuses femmes de tous les âges se sont ainsi succédées à la table en croisant leurs regards intergénérationnels. Elles ont expliqué comment les femmes participent aujourd’hui activement à l’autonomie. Quant aux jeunes filles, cette génération née après le soulèvement et la mise en place des gouvernements autonomes, elles occupent tous les secteurs de la production, de la santé, de l’enseignement, de la communication, participent aux assemblées et aux gouvernements. Ces jeunes filles ajoutent toutefois qu’il reste encore du travail pour que les femmes soient en pleine confiance afin de participer et de prendre la parole et qu’elles sont les premières à se censurer. Mais elles savent aussi qu’elles-mêmes pourront « corriger [leurs] failles et [leurs] erreurs, sans manuel, seulement grâce à la pratique ».
Aujourd’hui, les jeunes filles étudient, toutes savent lire et écrire, très souvent dans deux langues (dans leur langue originaire et en castilla, l’espagnol) et elles participent évidemment aux travaux collectifs. Elles ont grandi dans la lutte, elles organisent leurs propres réunions. Et elles s’interrogent. « Comment utiliser cette liberté ? Chercher du travail ailleurs, partir vers le Nord ? Ça, ce n’est pas la liberté. Participer à l’Autonomie, ça oui. »
Et dans leurs interventions, elles ne laissent pas de côté les femmes « partidistes » [19]
[19] C’est ainsi que les zapatistes font référence aux…
. Elles racontent que, celles qu’elles appellent désormais « nos sœurs », sont en train d’être « contaminées par le Commun » en rappelant l’expérience récente et collective du marathon organisé par les jeunes zapatistes qui a mis à l’honneur le partage et a été un grand succès. [20]
[20] Participation des Commandantes du CCRI-CG de l’EZLN et…

Résistances et rébellions : la santé
À la table des « Résistances et Rébellions » se retrouvaient aussi les promoteurs et les promotrices de santé qui nous ont livré leurs avancées et le chemin restant à parcourir. Si depuis longtemps déjà, on trouve des cliniques et des centres de santé en territoires zapatistes, ils et elles rapportent que toutes les régions ne sont pas à égalité en termes d’accès aux soins, de formation des équipes de santé et d’équipement médicaux. Ils et elles cherchent à y remédier en multipliant les formations et les échanges, ce qui est maintenant plus facile grâce au Commun et aux assemblées qui permettent d’avoir un panorama global de tout le territoire et d’organiser les formations et les équipements de manière plus équitable.
Cependant, les avancées ne sont pas négligeables et il est important de rappeler qu’avant l’installation d’équipement médical par les zapatistes avec le soutien non-négligeable de médecins solidaires, de nombreuses personnes n’étaient pas soignées à cause du racisme institutionnel lourdement présent. Aujourd’hui, il y a des micro-cliniques dans toutes les régions avec un accès à la santé générale et dentaire, à des laboratoires d’analyses médicales, du matériel pour réaliser des échographies, des campagnes de vaccination et surtout de prévention… Les équipes de santé ont été formées par des médecins solidaires et aujourd’hui les zapatistes multiplient les formations de nouveaux médecins grâce à cet apprentissage.

Par ailleurs, les zapatistes ont souligné une fois de plus l’importance de la mémoire et des savoirs ancestraux. Leurs ancêtres se sont soigné·es avec des plantes médicinales et il est important de conserver ces savoirs que les anciennes ont transmis aux hierberas. Les hueseras connaissaient et connaissent le corps et savent réparer les os. Il en est de même pour la santé maternelle, les parteras ont toujours eu une connaissance importante du corps des femmes et des plantes, un savoir qui se transmet de génération en génération et qui, bien souvent, est mis à mal dans le territoire mexicain.
Ainsi, c’est en mêlant les différentes techniques, scientifiques et traditionnelles, qu’une santé intégrale est mise en place. Les zapatistes en appellent aux compañeros et compañeras ayant ces connaissances à venir proposer des formations dans les territoires zapatistes. [21]
[21] Participation du sous-commandant insurgé Moisés, des…
Mais, si aujourd’hui les communautés disposent de personnel formé, il manque encore un bloc opératoire. Celui-ci verra bientôt le jour dans le caracol de Dolores Hidalgo où l’hôpital est déjà en construction. Depuis l’Europe, une campagne de soutien est en cours et elle sera ouverte jusqu’au 10 avril 2025. Nous vous invitons à y prendre part ! [22]
[22] Soutenir la campagne pour la Santé Autonome Zapatiste,…
Repenser l’organisation : le Commun et la non-propriété
« Quel type de transformation existe-t-il au Mexique ? Pour nous, il n’y en a pas », assène le sous-commandant Moisés, porte-parole de l’EZLN. Manuel Lopez Obrador, ancien président issu du parti MORENA et autoproclamé « de gauche », avait pourtant nommé cette nouvelle ère, poursuivie aujourd’hui par l’actuelle présidente Claudia Sheinbaum, la « Quatrième transformation ». Or, la « 4T » et le programme gouvernemental de contre-insurrection « Sembrando Vida » [Qui sème la vie] [23]
[23] « Sembrando Vida » est le nom ironiquement donné par…
, que les zapatistes préfèrent appeler « Sembrando Muerte » [Qui sème la mort], est en passe de réussir ce que les gouvernements antérieurs n’ont pas pu atteindre : la destruction du tissu communautaire et l’accaparement des terres du Chiapas où la violence se sont intensifiés. En effet, une recrudescence des groupes paramilitaires et du narcotrafic et tout ce que cela implique (assassinats, séquestrations, disparitions, enrôlement forcé des populations) fait rage depuis ces dernières années.

Et pour lutter contre ces nouvelles attaques à leur autonomie, les zapatistes ont été amené·es à revoir jusqu’à leur modèle d’organisation. Cependant, l’idée du Commun n’est pas nouvelle. Les zapatistes connaissent leur histoire, celle racontée par leurs ancêtres qui depuis 531 ans résistent et ils et elles savent que durant les décennies précédant le soulèvement, leurs grands-mères et leurs grands-pères se sont enfui·es des fincas et ont fondé des communautés dans les montagnes. Et que ce n’est qu’ensemble, « en bola », en masse, qu’ils et elles ont pu échapper à leurs bourreaux et commencer à travailler en commun pour leur survie. À cette époque aussi, s’en sont suivis légiférations et programmes gouvernementaux dans le but de diviser les communautés et de voler la terre.
Un œil dans la longue vue vers le passé, l’autre dans celle tournée vers l’avenir, les zapatistes, au regard de leur long chemin dans l’autonomie et l’auto-organisation et d’une recherche de démocratie véritable où les peuples commandent et les gouvernements obéissent, ont décidé de renverser leur propre « modèle » basé sur les Municipes autonomes rebelles zapatiste (MAREZ) et les Conseils de bon gouvernement (JBG) qui avaient permis durant ces vingt dernières années la mise en pratique de leur autonomie et la construction d’une structure d’auto-gouvernements. Réflexions en assemblées autour de leurs pratiques, avancées et limites, bilan du Voyage pour la vie et autocritique ont mené à transformer l’organisation pyramidale en plusieurs cercles de prise de décisions : le Commun des terres et des savoirs pour couper l’herbe sous le pied du capitalisme.
Les zapatistes avaient annoncé ce changement radical en octobre 2023. [24]
[24] « Vingtième et dernière partie : le commun et la…
C’est aujourd’hui avec une explication détaillée, alimentée de schémas qu’ils et elles décrivent « la généalogie du commun » et ses « premiers pas ». « Si vous n’avez pas compris aujourd’hui, vous ne comprendrez jamais », lance le sous-commandant Moisés avec des yeux rieurs.


Ensemble, les zapatistes ont fait le bilan de ces 20 années passées depuis la création des Caracoles et des Conseils de bon gouvernement en 2003 et s’accordent à dire que cette « pyramide » a été une école, un apprentissage de la démocratie et de la justice par la pratique. Mais ils et elles en sont arrivé·es à la conclusion que ce système n’est pas optimal et constatent que l’information était parfois perdue entre les aller-retours de propositions/prises de décision entre communautés, MAREZ et Conseils de bon gouvernement (qui, soulignent-ils, reflétaient la même organisation à trois niveaux que le « mauvais gouvernement »). Dans leur autocritique, les membres de l’EZLN ajoutent que certaines personnes ont pu abuser de leur pouvoir ou devenir plus « spécialistes » que les autres. Ils et elles remarquent aussi une inégalité de genre dans la représentation des autorités, un manque de formation des jeunes et que le fait de changer les représentants tous les trois ans (en raison des mandatures rotatives et de courte durée propre à la politique zapatiste) fait perdre beaucoup de temps et d’énergie. De plus, tous les Caracoles n’étaient pas égaux quant aux ressources de leurs territoires, aux liens qu’ils pouvaient entretenir avec des personnes extérieures ou au soutien financier qu’ils pouvaient recevoir. Bref, les zapatistes ont donc décidé de renverser la pyramide.
« Là où il y avait quelques dizaines de MAREZ, il y a aujourd’hui des milliers de GAL » [25]
[25] « Généalogie du Commun zapatiste », Sous-commandant…
, a expliqué le sous-commandant Moisés en représentant sur un tableau blanc les différentes assemblées par des cercles. Ainsi, l’organe majeur de décision est aujourd’hui local grâce aux Gouvernements Autonomes Locaux (GAL) qui se situent au niveau de la communauté. « Chaque région ou CGAZ [Collectifs de Gouvernements Autonomes Zapatistes] a son conseil de direction qui convoque à des assemblées s’il y a un problème urgent ou qui affecte plusieurs communautés et qui ne peut pas être résolu au niveau local, par le GAL. C’est-à-dire que là où il y avait douze Conseils de bon gouvernement, il y en a maintenant des centaines ». Ainsi, les questions d’éducation, de santé, d’agroécologie, de justice, d’économie peuvent être discutées au niveau de la région. Dans un autre cercle, le sous-commandant Moisés représente les Assemblées de Collectifs de Gouvernements Autonomes Zapatistes (ACGAZ) qui sont basées dans les Caracoles. Mobiles, elles permettent une coordination au niveau de la zone. Enfin, ces ACGAZ peuvent se rassembler dans l’interACGAZ qui permet de rassembler toutes les personnes concernées par un sujet à traiter sur l’ensemble du territoire zapatiste et ainsi aboutir à une gestion zonale de la politique autonome.
« Les discussions se font maintenant de manière commune, en grandes assemblées. Pas comme avant quand seuls les Conseils de bon gouvernement discutaient », poursuit le sous-commandant Moisés le lendemain en développant les premiers pas du commun. Et ceux-ci ne se donnent pas seulement entre zapatistes mais sont étendus à d’autres personnes « sans distinction de partis ou de religions, mais avec celles et ceux qui comprennent le sens du commun, car c’est comme ça que nous allons nous défendre de la tempête qui vient » [26]
[26] « Rébellion et Résistance zapatistes. Partie III. Les…
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Partant du constat que la division et la vente des terres ne mènent qu’à la destruction du territoire et du tissu communautaire, il est urgent de repenser leur distribution. La division lors de l’héritage, les ventes, la migration, les morcellements menés à coups de projets gouvernementaux, l’entrée des grandes entreprises et des mégaprojets, tout cela a conduit à une parcellisation du territoire et des communautés.
Que restera-t-il à cette petite fille qui verra le jour dans 120 ans ? Rien, si les choses restent inchangées. Alors les zapatistes proposent et mettent en pratique. Les terres récupérées en 1994 doivent être travaillées en commun, non seulement entre les communautés zapatistes mais aussi avec tous les habitant·es du territoires, « nos frères et sœurs », en précisant qu’il n’est pas question d’exproprier qui que ce soit mais de travailler certaines terres en commun. « Le Commun ouvre de nouvelles possibilités de nous préparer. » [27]
[27] « Généalogie du Commun zapatiste », Sous-commandant…
Une ouverture à venir de l’initiative du commun dans sa dimension paysanne et agricole aux « peuples frères du monde » a par ailleurs été annoncée, ce qui nous laisse suggérer une possible future participation active de personnes de différentes géographies dans les territoires autonomes zapatistes. [28]
[28] « Vingtième et dernière partie : le commun et la…
Les arts et la culture comme boussole
Lors des prises de parole, Ivan Prado, clown rebelle, a illustré au travers de sept « diapositives » dessinées par son récit, son parcours en territoires fracassés, où l’on pourrait croire que l’espoir, la joie et le rire n’ont plus leur place. Mais c’est sous-estimer le pouvoir des arts que de croire une telle chose. Son intervention a soufflé sur l’assemblée un vent de résistance et de digne rage alors que lui-même se demandait « Que fait un clown à une table de réflexion critique ? » La suite de son intervention a apporté toutes les réponses à cette question.
Le rire comme arme et leur nez rouge pour unique bouclier, les clowns rebelles parcourent la planète, du Brésil au Sahara Occidental, des camps de réfugiés en Grèce à Gaza, de la Cisjordanie au Chiapas. Il a compris en territoire zapatiste, où il traîne ses chaussures rouges depuis 1995, que « la résistance est un art dans lequel tous les arts ont leur place » et c’est en Palestine qu’il a confirmé que « le rire est une arme de construction massive et le meilleur antidote contre la peur » et que « la joie est un droit qui fait peur au système de la terreur ». Ivan Prado nous a raconté l’espoir, la résilience, le rire des enfants qui tissent cet autre monde, celui d’après. Dans la lutte pour la vie, on avance avec nos morts, leurs esprits aussi doivent rire, les arts aident à rêver et à imaginer et pour les victimes, « l’utopie est une arme chargée de futur ».
Si les bourreaux enseignent la mort, les victimes enseignent la vie. « Comment est-il possible que les peuples les plus joyeux soient ceux qui ne savent pas s’ils seront en vie demain ? », s’interroge-t-il. Et il ébauche des tentatives de réponses : « Peut-être que la vie est tissée de possibilités, […] si vous demandez à une petite fille, à un clown et à un fou si l’alternative est possible et viable, ils vous répondront un oui rayonnant en souriant parce qu’il n’y a pas d’autre chemin que celui qu’on fait en rêvant. » [29]
[29] Participation d’Ivan Prado à la table « La tempête :…

Un Festival Culturel pour résister et imaginer
L’année 2024 s’est terminée au cœur des montagnes, dans le Caracol d’Oventik qui a accueilli un festival culturel pour fêter cette fin d’année 2024 et l’arrivée de 2025 et, avec elle, les 31 ans du soulèvement zapatiste. Entre musique et pas de danses, les assistant·es ont vu se dessiner cet autre monde possible. Les signataires de la Déclaration pour la Vie et les communautés zapatistes étaient invité·es à partager leurs arts, à discuter, à se rencontrer, à se retrouver dans un « comedor común », autour d’un café ou d’une tournée de tacos. Et à danser bien-sûr. [30]
[30] « Fragments du Programme Culturel de la Rencontre de…

Mais ce qui a marqué ces journées, c’est l’œuvre de théâtre magistrale de plus de 2h30, divisée en 12 actes et réalisée par les jeunes de tous les Caracoles : « L’effondrement et le Jour d’Après. Les Parties et le Tout ». [31]
[31] « La Tempête et le Jour d’Après. Théâtre zapatiste »,…
L’esplanade du Caracol d’Oventik s’est transformée en un grand théâtre en plein air où les décors et les effets visuels et sonores se sont succédés. Les jeunes hommes, femmes et enfants des communautés zapatistes ont mis en scène de manière pragmatique et réaliste « les actes d’en haut et leurs répercussions sur ceux d’en bas » dans une première partie que les assistant·es ont pu découvrir le 31 janvier 2024.

Le premier acte met en scène les relations de pouvoir lors d’une réunion du G7 : division du monde, accaparement des territoires et des ressources dans un monde fini et épuisable. S’en suivent alors l’habituel schéma de conquête/spoliation : déploiement de guerres totales avec forces aériennes, navales et terrestres, destruction des infrastructures, mépris et anéantissement des populations, journaux télévisés relatant la version occidentale, répression des opposants, répartition des bénéfices et des reconstructions, des ressources de pays en ruines…
La suite de la pièce est tout aussi révélatrice de la violence imposée aux peuples soumis au capitalisme : exploitation et pollution de la terre, de l’eau et de l’air par les grosses entreprises soutenues par les gouvernements au travers de programmes sociaux et qui au besoin recourent aux groupes paramilitaires, destruction du tissu communautaire, migration forcée par la disparition des ressources, assassinats des opposants, soumission des populations… le tout sous l’œil des médias à la recherche de sensationnalisme qui disparaissent quand ces informations ne font plus vendre alors que les médias libres tentent de donner un suivi exhaustif. Cette première partie de la pièce s’achève sur une scène apocalyptique où ne restent que la désolation et les morts du capitalisme. Et vient le jour d’après…



Sur cette terre chaotique, les survivants cherchent à le rester. L’argent n’est plus une solution, les religions non plus. Mais quelques villages organisés ont su conserver les semences, protéger leurs terres et l’eau et maintenir vivants les savoir-faire ancestraux. Armés de vélos et de leur organisation, ces communautés partent à la recherche d’autres villages ayant résisté. Grâce au troc et aux échanges, elles réussissent à reconstituer un semblant de vie. En s’unissant, en travaillant respectueusement la terre ensemble, en s’organisant en assemblées, en échangeant les savoirs de chacun·e, les peuples réussissent à reconstruire un avenir qui ne verra le jour qu’en commun. La pièce se termine par un rassemblement cathartique où les peuples des montagnes et des forêts se retrouvent pour fêter le Commun, les graines millénaires et l’auto-organisation aux cris de « Plus jamais le capitalisme ! », « Plus jamais l’individualisme ! », « Vive le Commun ! », « Vive les peuples originaires ! », « Vive la nouvelle forme de s’organiser ! »
Lors du traditionnel discours du 31 décembre, le sous-commandant Moisés s’est adressé aux zapatistes et aux assistant·es. D’autres commandants et commandantes de l’EZLN ont relayé le discours en tzotzil, tzeltal et chol, langues originaires et vivantes des communautés zapatistes. Il a, lui aussi, invoqué la mémoire des ancêtres et de celles et ceux tombé·es en 1994 pour que nous puissions être là aujourd’hui. Il a à nouveau confirmé que l’EZLN refuse la guerre tout en soulignant cependant que l’armée zapatiste compte de milliers de combattant·es prêt·es à se défendre si nécessaire. Il a réitéré l’invitation à nous retrouver à très court terme afin de poursuivre le dialogue, d’échanger sur nos luttes, non pas pour savoir qui est le meilleur mais pour mettre en commun nos résistances et nos rébellions et envisager collectivement un autre avenir.

Les dates de la prochaine rencontre ont depuis été annoncées. Les artistes et le public en général sont invité·es à rejoindre le Chiapas du 13 au 19 avril 2025 pour célébrer la rencontre « (Rebel et Revel) : Art, Rébellion et Résistance en vue du Jour d’Après ». Plus de 405 artistes de 23 géographies ont d’ors et déjà annoncé leur participation et rejoindront les plus de 500 artistes zapatistes participant·es. Le communiqué précise que « pourra y participer n’importe quelle personne qui ait comme bagage un ou plusieurs des arts, qui soit opposée au système capitaliste, patriarcal, discriminatoire et criminel et, bien sûr, qui se sente invitée. » Il rappelle les modalités d’accueil :
« Il est permis d’insulter le gouvernement de son choix. Mais bien sûr, toujours avec Art. Peuvent être utilisées des formes minimalistes telles que le désormais classique, unanime et mondialisé « Fuck Trump », et/ou ses équivalents dans vos langues, calendriers et géographies.[…] Il vous est rappelé qu’en territoire zapatiste sont interdits la production, la commercialisation, le trafic et la consommation d’alcool et de drogues. De la même façon sont prohibés la traite des personnes, le sexisme, la discrimination, le racisme, l’achat-vente de la dignité, la reddition et la capitulation. » [32]
[32] « Appel zapatiste à la rencontre d’art, de rébellion…
Julia Arnaud
[1] Différentes dates de rencontres internationales ont été annoncées en octobre 2024 par l’EZLN. Elles restent cependant à définir mais nous pouvons avoir une idée du calendrier dans le communiqué suivant : https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2024/10/10/convocatoria-a-los-encuentros-internacionales-de-rebeldias-y-resistencias-2024-2025-tema-la-tormenta-y-el-dia-despues/ La prochaine date est désormais connue et convoque les artistes du 13 au 19 avril 2025 au Chiapas. https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2025/03/11/appel-zapatiste-a-la-rencontre-dart-de-rebellion-et-de-resistance-en-vue-du-jour-dapres/ À ce jour, de très nombreux artistes du monde entier ont déjà répondu à l’appel : https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2025/04/01/mas-de-866-y-23/
[2] « Échos de la Première Session des Rencontres de Résistance et Rébellion. Décembre 2024 et 1-2 janvier 2025. Assistance : quelques parties du tout ? », https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2025/01/08/ecos-de-la-primera-sesion-de-los-encuentros-de-resistencia-y-rebeldia-diciembre-2024-y-1-2-de-enero-2025-asistencia-algunas-partes-del-todo/
[3] Commission de communication des communautés zapatistes.
[4] « Participations de la Première session des Rencontre de Résistance et Rébellion. 28, 29 et 30 décembre 2024, Cideci-Unitierra, San Cristobal de las Casas, Chiapas, Mexique », https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2024/12/27/transmision-en-vivo-de-las-mesas-de-la-primera-sesion-de-los-encuentros-de-resistencia-y-rebeldia/
[5] « Présentation », Capitaine insurgé Marcos, 28 décembre 2024.
[6] « Le pied-de-pie de la Vigie : une longue vue vers l’hier », 28 décembre 2024 ; « L’arbre, la pierre et le lendemain », 29 décembre 2024 ; « Le pied-de-pie de la Vigie : signaux au lendemain », 30 décembre 2024, Capitaine insurgé Marcos, https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2025/01/09/ecos-de-la-primera-sesion-de-los-encuentros-de-resistencia-y-rebeldia-diciembre-2024-y-1-2-de-enero-2025-participacion-zapatista-audios-y-videos-para-descargar/
[7] Communiqués publiés entre octobre et novembre 2024 juste après l’annonce de cette série de rencontres sur https://enlacezapatista.ezln.org.mx/
[8] « Le pied-de-pie de la Vigie : signaux au lendemain », 30 décembre 2024, Capitaine insurgé Marcos.
[9] « Troisime partie : Déni », novembre 2023, Capitaine insurgé Marcos, https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/11/21/troisieme-partie-deni/
[10] « Le pied-de-pie de la Vigie : signaux au lendemain », 30 décembre 2024, Capitaine insurgé Marcos.
[11] « Vingtième et dernière partie : le commun et la non-propriété », décembre 2023, Capitaine insurgé Marcos, https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2024/01/08/vingtieme-et-derniere-partie-le-commun-et-la-non-propriete/
[12] « Première partie : une déclaration…pour la vie », 1er décembre 2021, Déclaration unitaire, https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2021/01/01/declaration-commune-dune-partie-de-leurope-den-bas-et-de-larmee-zapatiste-de-liberation-nationale/
[13] « Présentation », Capitaine insurgé Marcos, 28 décembre 2024.
[14] « Table I : La tempête : le crime, le bourreau et les victimes », 28 décembre 2024.
[15] « Table II : La tempête chapitre Mexique : le crime, le bourreau et les victimes », 28 décembre 2024.
[16] « Sixième partie : Post-sccriptum qui cherche en espérant trouver », Le Capitaine, novembre 2023, https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/11/22/sixieme-partie-post-scriptum-qui-cherche-en-esperant-trouver/ et « Sur le thème : La Tempête et le Jour d’Après. Septième partie : Jusqu’à nous retrouver », Le Capitaine, novembre 2024, https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2025/01/11/sur-le-theme-la-tempete-et-le-jour-dapres-septieme-partie-jusqua-nous-retrouver/
[17] « Logement et racisme à Mexico », 21 octobre 2024, https://cocomagnanville.over-blog.com/2024/10/logement-et-racisme-a-mexico.html ]
[18] Participation d’Anselma Margarito à la table « Rébellions et Résistances Zapatistes. Partie II. Femmes. », dimanche 29 décembre 2024.
[19] C’est ainsi que les zapatistes font référence aux habitant·es des communautés, leurs voisins et voisines, adhérant ou soutenant les partis politiques de quelque couleur qu’ils soient et qui, depuis 1994, entretiennent les divisions communautaires et l’animosité envers les membres de l’EZLN.
[20] Participation des Commandantes du CCRI-CG de l’EZLN et des autorités d’Assemblées de Collectifs de Gouvernement Autonomes Zapatiste à la table « Rébellions et Résistances Zapatistes. Partie II. Femmes. », dimanche 29 décembre 2024.
[21] Participation du sous-commandant insurgé Moisés, des membres du CCRI-CG de l’EZLN et des promoteurs et promotrices du Système de santé autonome zapatiste à la table « Rébellion et Résistance zapatistes. Partie III. Les premiers pas du Commun zapatiste », 29 décembre 2024.
[22] Soutenir la campagne pour la Santé Autonome Zapatiste, « Un bloc opératoire dans la Forêt lacandone » : https://www.gofundme.com/f/apoya-esta-campana-por-la-salud-autonoma-zapatista
[23] « Sembrando Vida » est le nom ironiquement donné par le gouvernement à l’un des programmes assistencialistes fédéral. Il propose aux paysans de recevoir de l’argent pour travailler leurs terres et semer diverses monocultures. Pour pouvoir participer au programme, les paysans doivent prouver la propriété de minimum 2,5 hectares de terre individuelle, ce qui en fait la base du problème. Dans un pays où les terres sont encore souvent communales (ejido), ceci génère d’importantes divisions du tissu social et de nombreux conflits agraires.
[24] « Vingtième et dernière partie : le commun et la non-propriété », décembre 2023, Capitaine insurgé Marcos, https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2024/01/08/vingtieme-et-derniere-partie-le-commun-et-la-non-propriete/
[25] « Généalogie du Commun zapatiste », Sous-commandant insurgé Moisés, 28 décembre 2024
[26] « Rébellion et Résistance zapatistes. Partie III. Les premiers pas du Commun zapatiste », sous-commandant insurgé Moisés, 29 décembre 2024.
[27] « Généalogie du Commun zapatiste », Sous-commandant insurgé Moisés, 30 décembre 2024
[28] « Vingtième et dernière partie : le commun et la non-propriété », décembre 2023, Capitaine insurgé Marcos, https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2024/01/08/vingtieme-et-derniere-partie-le-commun-et-la-non-propriete/
[29] Participation d’Ivan Prado à la table « La tempête : le crime, le bourreau et les victimes », 28 décembre 2024.
[30] « Fragments du Programme Culturel de la Rencontre de Résistance et Rébellion », Tejemedios et Tercios Compas, https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2025/01/13/fragmentos-del-programa-cultural-del-encuentro-de-resistencia-y-rebeldia/
[31] « La Tempête et le Jour d’Après. Théâtre zapatiste », intégralement filmé par les Tercios Compas, 31 décembre 2024 et 1er janvier 2025, https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2025/01/10/la-tormenta-y-el-dia-despues-teatro-zapatista/
[32] « Appel zapatiste à la rencontre d’art, de rébellion et de résistance en vue du Jour d’Après », sous-commandant insurgé Moisés, mars 2025 https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2025/03/11/appel-zapatiste-a-la-rencontre-dart-de-rebellion-et-de-resistance-en-vue-du-jour-dapres/
https://lundi.am/Chiapas-Rencontres-internationales-de-Resistances-et-Rebellion
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