le Georges Ibrahim Abdallah doit sortir de prison, ordonne le tribunal d’application des peines

Justice 15/11/2024l

Incarcéré en France depuis 1984, le militant libanais propalestinien avait été condamné pour son implication dans la mort de deux diplomates.

Par Paul Guyonnet

Georges Ibrahim Abdallah, ici photographié en juillet 1986 lors d’une audience à Lyon, était incarcéré en France depuis 1984. La justice a ordonné, ce vendredi 15 novembre 2024, qu’il soit remis en liberté.

– / AFP

Georges Ibrahim Abdallah, ici photographié en juillet 1986 lors d’une audience à Lyon, était incarcéré en France depuis 1984. La justice a ordonné, ce vendredi 15 novembre 2024, qu’il soit remis en liberté.

JUSTICE – C’est l’un des détenus les plus célèbres de France. Les plus emblématiques aussi. Alors qu’il est incarcéré en France depuis 1984 pour son implication dans la mort de deux diplomates, Georges Ibrahim Abdallah a vu sa libération ordonnée par le tribunal d’application des peines, ce vendredi 15 novembre.

Ceci alors que le militant propalestinien libanais était libérable depuis 25 ans, mais que la justice française s’était jusqu’à présent inlassablement opposée à sa remise en liberté, faisant de lui un symbole pour les défenseurs de la cause palestinienne. Auprès de l’Agence France presse, son avocat, maître Jean-Louis Chalanset, a salué « une victoire juridique et une victoire politique ».

Il s’agissait de la onzième demande de remise en liberté du militant libanais. Cette libération conditionnelle prendra effet « à compter du 6 décembre prochain » et est « subordonnée à la condition de quitter le territoire national et de ne plus y paraître », précise le Parquet national antiterroriste dans un communiqué à l’AFP, l’institution expliquant toutefois faire appel de la décision du tribunal.

Il avait failli être libéré en 2013

En 2013, déjà, Georges Ibrahim Abdallah avait failli recouvrer la liberté. Hillary Clinton, secrétaire d’État des États-Unis demandait notamment à cette époque à Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, dans des câbles diplomatiques révélés par WikiLeaks : « nous espérons que les autorités françaises pourront trouver une autre base pour contester la légalité de la décision. » Mais le ministre de l’Intérieur d’alors, Manuel Valls, n’avait pas mis en œuvre l’arrêté d’expulsion auquel la justice avait conditionné la libération de l’homme aujourd’hui âgé de 73 ans.

Pour rappel, le Libanais a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1986 pour complicité de l’assassinat de deux diplomates, un américain et un israélien. Depuis, il est emprisonné au centre pénitentiaire de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, et est considéré, pour reprendre les mots employés par ses soutiens, comme « le plus vieux prisonnier au monde lié au conflit du Moyen-Orient ».

Pour la Ligue des droits de l’Homme, l’incarcération de Georges Abdallah est contraire aux droits humains.

Au début des années 1980 et alors que le Liban était en pleine guerre civile, Georges Abdallah, ancien instituteur, avait cofondé les Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), groupuscule marxiste prosyrien et anti-israélien qui a revendiqué cinq attentats, dont quatre mortels, en 1981 et 1982 en France.

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