Innondations géantes en Espagne, plus de 200 morts, qui aurait pu prédire ?

Dans la série le « capitalisme punitif », les épisodes sont de plus en plus nombreux

jeudi 31 octobre 2024, par Les Indiens du Futur.

Après la France en octobre et l’Europe centrale en septembre, c’est l’Espagne qui est ravagée par des inondations dévastatrices et meurtrières.
Quelques infos sur les faits et les responsabilités écrasantes des dirigeants locaux, et des réflexions sur ce nouvel épisode dramatique et cauchermardesque du capitalisme punitif.

Ca fait plus de 40 ans que des scientifiques, écologistes et autres alertent sur le réchauffement climatique ainsi que sur la destruction des sols et des écoystèmes, et sur leurs conséquences désastreuses,
Ca fait plus de 40 ans que la plupart des élus, les milieux économiques et technocratiques sont dans le déni, la procastination, le greewashing, les mensonges, les manipulations, le business as usual, la répression des écologistes et les mesurettes.
Ca fait plus de 40 ans que les écologistes et autres paysans responsables sont ignorés, dénigrés, traités d’anti-tout, d’utopistes, de rêveurs ou d’éco-terroristes par la plupart des politicards, oligarques et grands capitalistes.

La priorité est toujours largement au maintien du système en place

La priorité est toujours largement au maintien du système en place (faire de l’argent, de la Croissance et de la puissance) par la force et la loi du système non-démocratique et capitaliste en place, la priorité n’est pas du tout à construire des sociétés vivables et soutenables pour toustes.

Les désastres provoqués par la civilisation industrielle ne se produisent pas seulement en Asie ou aux USA.
A force de mensonges et de business as usual, l’enfumage de « l’écologie positive » (à base de réformisme très léger, de projets « structurants », de « pragmatisme » et de cynisme) des soutiens de la civilisation industrielle produit du « capitalisme punitif » pour toustes.

Les dirigeants et soutiens secondaires qui portent la civilisation industrielle doivent fermer leur clapet et dégager. Mais ils ne partiront pas spontanément, il va falloir les aider vigoureusement…

 Le 31 décembre 2022, le pervers manipulateur/menteur professionnel Macron qui sert de tyran du moment à l’Etat avait sorti : « Qui aurait pu prédire la crise climatique ? »
Qui aurait pu prédire que ravager pendant des décennies, des centaines d’années, la biosphère, que balancer des giga tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère allait provoquer des catastrophes en série allant s’aggravant et s’accélérant ?
Il n’est plus temps de prédire, mais d’agir radicalement et nombreux.ses pour stopper et démanteler la civilisation industrielle, pour une bifurcation révolutionnaire.Innondations géantes en Espagne, plus de 100 morts, qui aurait pu prédire ?

Valence : pluies torrentielles et inondations destructrices

Scènes de désolation à Valence, la troisième plus grande ville d’Espagne après Madrid et Barcelone, peuplée de 800.000 habitant-es. Le 29 octobre, un orage majeur s’est abattu sur cette ville située au bord de la Méditerranée, accompagné de tornades, générant jusqu’à 500mm de pluies en quelques heures seulement. C’est l’équivalent de 500 litres par mètre carré, donc quasiment 4 baignoires à chaque mètre, soit un an de précipitations, dans une région traditionnellement sèche.

À Valence, le grand fleuve nommé la Turia avait été détourné hors du centre-ville dans les années 1960 après une crue automnale qui avait traumatisé la ville. Mais le 29 octobre, c’est le canal secondaire qui a lui-même débordé, emportant des ponts sur son passage. Des quartiers entiers se sont retrouvés sous l’eau. Du jamais vu.

Au moins 70 personnes sont mortes selon un bilan provisoire ce mercredi après-midi, des milliers de véhicules ont été emportés, formant parfois de véritables amas bloquant des boulevards : les dégâts sont considérables.

Il s’agit du troisième épisode d’inondations dramatiques en quelques semaines seulement en Europe

Il s’agit du troisième épisode d’inondations dramatiques en quelques semaines seulement en Europe. À la mi-octobre, les départements du Rhône, de la Loire, de la Haute-Loire et de la Lozère avaient connu des pluies diluviennes et des inondations destructrices.

En septembre, un épisode comparable avait frappé l’Autriche, la Pologne et a République Tchèque. Des cumuls de 300 millimètres de pluie par mètre carré étaient tombés en quelques heures. La tempête surnommée « Boris » avait tué au moins 18 personnes, chassé des milliers d’habitants de leurs logements, privé d’électricité des centaines de milliers de foyers, coupé des routes, arraché des ponts et des lignes de chemins de fer…

À chaque fois, les mêmes causes produisent les mêmes effets : la Méditerranée anormalement chaude a provoqué une évaporation incroyable d’eau, générant des masses d’air humide colossales, qui se déversent sur les terres au contact d’air plus frais. Le réchauffement climatique s’accompagne ici de phénomènes de précipitations extrêmes. Le sol, surtout quand il est bétonné, ne peut pas absorber une telle quantité de pluie. Et la région de Valence, avec ses stations balnéaires, est une zone particulièrement touristique et artificialisée.

Ces phénomènes vont s’accentuer d’année en année. C’est ça la vraie « écologie punitive », pas l’interdiction des SUV, la limitation de l’aviation ou de la soupe sur des tableaux.

 source, avec liens complémentaires et vidéo : https://contre-attaque.net/2024/10/30/valence-pluies-torrentielles-et-inondations-destructrices/Innondations géantes en Espagne, plus de 150 morts, qui aurait pu prédire ?

Valence : désastre climatique, lutte de classes et gouvernance d’extrême droite

158 morts. C’est le bilan provisoire des inondations massives qui ont frappé la région de Valence, en Espagne, le 29 octobre. Un chiffre qui « va augmenter parce que nous partons du principe qu’il y a de nombreux disparus » a prévenu le ministre de la Politique territoriale. 1.000 militaires, 1.500 policiers et des hélicoptères ont été déployés et les écoles ont été fermées.

C’est l’une des plus grandes catastrophes météorologiques de l’histoire récente en Europe. Imaginez une ville de la taille de Lyon, avec des quartiers sous l’eau, des communes environnantes dévastées, des dégâts énormes et plus de 150 morts. Valence avait déjà connu une crue majeure, en 1957, qui avait traumatisé la ville. Mais cette crue avait fait deux fois moins de morts alors que la ville était moins moderne et équipée. Suite à ce drame, le lit du fleuve qui traverse Valence avait été comblé et détourné. En 2024, cela n’a pas suffi, vu la violence inouïe des précipitations.

Cette tragédie révèle à la fois la gestion désastreuse de l’extrême droite lorsqu’elle dirige une région et la violence de classe qui accompagne les catastrophes écologiques.

Incompétence criminelle du gouvernement local d’extrême droite

À l’été 2023, Valence est devenu le laboratoire du rapprochement entre le Parti populaire – le grand parti de droite – et le mouvement Vox – un parti néofasciste en pleine ascension en Espagne. Si on devait trouver un équivalent en France, une alliance locale entre LR, le RN et Reconquête.

Ne rien faire de sérieux pour stopper les causes des désastres climato-écologiques

À la tête de Valence donc, un gouvernement ouvertement climato-sceptique et anti-écologiste. Carlos Mazon, le politicien à la tête de la Généralité de Valence, a créé une coalition avec Vox : il a supprimé une loi mémorielle condamnant le franquisme, une loi sur les violences conjugales et démantelé l’Unité de réponse aux urgences de Valence. La destruction d’un service public qui avait été créé par la gauche et qui aurait pu sauver des vies ces derniers jours.

Dans la même logique, ce gouvernement a fait preuve d’une incurie criminelle avant l’inondation. L’agence météo espagnole avait pourtant annoncé la tempête 5 jours en avance, puis émis une « alerte rouge », le plus haut niveau, pour la région de Valence le 29 dès le matin.

Malgré ces prévisions, à 13 heures, le président de la région diffusait un message rassurant, affirmant que la « tempête se dépla[çait] » et que « son intensité [devait] diminuer autour de 18 heures ». C’est l’exact inverse qui s’est produit. Vers 17 heures, un organisme d’urgence a finalement été mis en place. À 20 heures, les Valenciens recevaient enfin une alerte sur leurs téléphones pour leur dire de rester en sécurité.

Trop tard. Des communes étaient déjà sous l’eau. Des milliers de personnes étaient restées sur leur lieu de travail ou sorties l’après-midi et se sont retrouvées bloquées sur les routes, prises dans de véritable torrents meurtriers, contraintes d’abandonner sur place leurs véhicules pour trouver un refuge. Certaines sont mortes.

…Et mettre en danger la population quand la catastrophe arrive

La droite climato-sceptique au pouvoir, c’est non seulement des politiques qui augmentent la vulnérabilité face aux catastrophes climatiques – dans le cas de Valence, un bétonnage massif au service de l’industrie du tourisme par exemple – mais aussi la mise en danger de la population une fois la catastrophe arrivée.

La lutte des classes au cœur du désastre

Alors que l’Espagne compte ses morts, de nombreuses vidéos des inondations font scandale chez nos voisins : elles montrent des camions de Mercadona, l’enseigne de grande distribution, équivalent de Leclerc ou Carrefour, du livreur DHL ou de bus publics cernés par les inondations. Une autre montre des salariés coincés dans un entrepôt IKEA, complètement entourés par les flots, dans le plus grand centre commercial de Valence.

Ce sont autant de travailleurs et travailleuses qui ont été mises en danger : envoyées sur les routes ou à leur poste par leurs patrons, alors que le déluge arrivait… Pas question de toucher aux profits, et peu importe la vie des prolétaires.

À Barcelone, ville au nord de Valence également menacée d’inondations, l’entreprise de livraison Glovo a même lancé des promotions en pleine tempête, pour inciter ses clients à rester chez soi et commander à manger, au mépris total de ses employés qui, eux, ont dû sortir travailler.

Tout ceci est un aperçu du monde actuel. En cas de désastre, les riches, qui sont par ailleurs responsables de l’écrasante majorité de la pollution, resteront bien à l’abri dans leurs tours ou leur bunkers, servis par du petit personnel, pendant que la majorité de la population et en particulier les classes laborieuses, subiront de plein fouet le chaos climatique.

Voilà, résumé à Valence, ce que produisent les politiques néolibérales et d’extrême droite dans un monde exposé à un effondrement écologique : négation du réel, puis incompétence criminelle et enfin mise en danger des exploité-es.

 source, avec liens complémentaires : https://contre-attaque.net/2024/10/31/valence-desastre-climatique-lutte-de-classes-et-gouvernance-dextreme-droite/

 Voir aussi sur Le Monde : Inondations en Espagne : un arbitrage controversé entre sécurité du public et intérêts économiques – La catastrophe à Valence remet en perspective une polémique survenue en septembre 2023 à Madrid. La présidente de la région avait alors lancé l’alerte maximale pour des précipitations finalement tombées loin de la capitale. Elle avait été critiquée, ainsi que les services météorologiques, par des élus conservateurs. (…) Dans le flot d’images tragiques charriées par les inondations de Valence, celle d’un camion de livraison à domicile de la chaîne de supermarchés Mercadona, emporté par les eaux, avant que son chauffeur ne soit finalement sauvé par les pompiers, est devenue le symbole du faux dilemme entre la prévention des risques et la préservation de l’activité économique. (…) « Etant donné la violence de ces phénomènes, il vaut mieux être trop prudent que pas assez, et suivre les consignes données par les alertes météorologiques » (…)

 sur Reporterre.net : Inondations meurtrières en Espagne : les habitants sous le choc – Dans le sud-est de l’Espagne, les inondations meurtrières survenues mardi soir et dans la nuit de mercredi ont semé le chaos et tué plus de 72 personnes. (…) « Les gens ont fait ce qu’ils pouvaient. Les services de sécurité ont été dépassés, ils n’ont pas pu atteindre tous les lieux touchés », explique cette quinquagénaire. Une telle situation « ne s’était pas produite depuis de nombreuses années, nous avons peur », insiste-t-elle.Innondations géantes en Espagne, plus de 100 morts, qui aurait pu prédire ?

LE JOUR D’APRÈS.

Espagne 30 octobre 2024.
Nos sociétés ne sont pas prêtes pour les évènements que la planète s’apprête à nous faire vivre. Le réchauffement climatique va entraîner une hausse en fréquence et en intensité des « catastrophes naturelles ».

Inondations catastrophiques dans la région de Valence en Espagne. Cela fait des années que de nombreux pompiers de Valence – en particulier les pompiers forestiers – multiplient les grèves et les protestations pour obtenir un statut fixe et correctement payé et non des contrats précaires même après 15 ans de travail où ils sont employés à 60% du temps ce qui ne leur permet pas de vivre… ni d’assurer une sécurité correcte à la population.Innondations géantes en Espagne, plus de 100 morts, qui aurait pu prédire ?

 Sur le Monde :

  • Autour de Valence, près de cent morts dans les « inondations du siècle » : « L’eau est arrivée d’un coup, comme un tsunami » – Les pluies dantesques qui se sont abattues de mardi soir à mercredi sur le sud-est de l’Espagne ont causé la mort d’au moins 95 personnes. On décompte de nombreux disparus.
  • Inondations : « Le réchauffement climatique génère des épisodes de fortes précipitations encore plus violents » – Le changement climatique se traduit par un renforcement des extrêmes secs et des extrêmes humides, comme lors de l’épisode de fortes pluies qui a eu lieu dans le centre-est et le sud-est de la France, explique le climatologue Aurélien Ribes dans un entretien au « Monde ».
    (…)
    De manière générale, le changement climatique, en augmentant les températures, permet à l’air de contenir davantage de vapeur d’eau, ce qui induit des épisodes de fortes précipitations plus fréquents et plus intenses. Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) le montre de manière très claire dans les régions méditerranéennes françaises comme de nombreuses autres régions du monde. A l’échelle du globe, nous attendons une hausse de 7 % en moyenne de l’intensité des précipitations extrêmes pour chaque degré de réchauffement. Dit autrement, tout réchauffement additionnel, toutes émissions de gaz à effet de serre supplémentaires, génère des épisodes de fortes précipitations encore plus violents.
    Les observations sont cohérentes avec ces simulations. Entre 1961 et 2022, nous avons observé un doublement de la fréquence des épisodes méditerranéens les plus forts, ceux qui dépassent 200 millimètres de pluie en une journée, et une augmentation des plus forts cumuls de précipitations. Au-delà de l’effet du changement climatique, certains impacts de ces épisodes peuvent être exacerbés par l’aménagement du territoire, notamment l’imperméabilisation des sols, qui renforce le ruissellement en surface. L’aménagement des cours d’eau joue aussi sur la vitesse d’écoulement et la propagation des crues, et peut influer sur la hauteur d’eau observée dans une ville ou une vallée. (…)
  • Inondations en Espagne, à Valence : « Le réchauffement de la Méditerranée est de la dynamite » – Expert en catastrophes naturelles, le géologue Antonio Aretxabala analyse les raisons du très lourd bilan humain et matériel après les inondations qui ont fait près de cent morts en Espagne. (…) Dans tous ces cas, le réchauffement de la Méditerranée est de la dynamite. Plus les températures augmentent, plus l’atmosphère se charge de vapeur d’eau. Et plus la différence d’énergie entre le pôle Nord et l’équateur se réduit, plus des courants d’air froid ont tendance à se séparer, à divaguer, à onduler et à arriver de plus en plus au sud. (…) De la même manière que des langues d’air froid vont de plus en plus au sud, des masses d’air chaud se déplacent de plus en plus vers le nord. Avec le dérèglement climatique, les épisodes extrêmes sont de plus en plus nombreux : les sécheresses sont plus longues, les précipitations sont plus violentes. C’est une sorte de chaos climatique, et ce n’est pas une surprise. Cela fait trente ans que des scientifiques tirent la sonnette d’alarme. (…) Depuis les années 1950 et 1960, nous avons ainsi construit dans des zones inondables, très près des rivières, on a bétonné tous azimuts, ce qui a provoqué la perte de perméabilité des sols. Dans la région de Valence, en particulier, les plaines inondables ont été très urbanisées. Or les barrages et les ramblas [canaux naturels d’évacuation des cours d’eau] ne suffisent pas face à des débits comme celui que nous avons vu ces jours-ci.

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