Festival « Le Nuage était sous nos pieds » – critique des data centers et de l’industrie du numérique

8, 9 et 10 novembre 2024 à Marseille

vendredi 25 octobre 2024

Les data centers, ces méga-ordinateurs bétonnés dédiés au traitement et au stockage des données informatiques, prolifèrent partout dans le monde. Ils s’accaparent l’eau et l’électricité, génèrent pollutions environnementales et artificialisation des sols, multiplient les emprises foncières et la bétonisation des villes, s’accaparent les fonds publics, et accélèrent ainsi la crise socio-écologique en cours.

Pendant trois jours à Marseille, les 8, 9 et 10 novembre 2024, nous vous proposons un festival fait d’échanges, de rencontres, de projections et d’une balade-conférencée pour s’informer, s’organiser collectivement et lutter contre l’accaparement de nos territoires et de nos vies par les infrastructures du numérique techno-capitaliste dominant. Programme détaillé sur pieds.cloud.

Ce festival est à l’initiative du collectif marseillais le Nuage était sous nos pieds, composé notamment de trois entités : le collectif des Gammares, collectif d’éducation populaire sur les enjeux de l’eau, Technopolice, qui analyse et lutte contre les technologies de surveillance, et La Quadrature du Net, qui défend les libertés fondamentales dans l’environnement numérique. Depuis 2023, le collectif enquête, analyse et lutte contre les impacts sociaux, écologiques et politiques des infrastructures du numérique dominant et de leur monde.

- -suite de l’article : https://www.laquadrature.net/2024/10/23/festival-le-nuage-etait-sous-nos-pieds/

- Site du festival : https://lenuageetaitsousnospieds.org/Festival « Le Nuage était sous nos pieds » – critique des data centers et de l’industrie du numérique

On a cru pendant longtemps que les données volaient dans les airs. Des grappes de bits dans l’éther du « cloud » qui, imperceptiblement, se faisaient mail ou vidéo une fois l’ordinateur allumé. Et puis on a regardé sous nos pieds. La plaque en fonte Pont-à-Mousson. La trappe dans le goudron, nommée « regard », estampillée « télécom », où se lovent les câbles qui transmettent les informations à l’échelle mondiale. Un fil dont l’âme est de verre et qui transmet les données à la vitesse de la lumière. Sous nos pieds, la prolongation terrestre de grands câbles sous-marins, autoroutes qui relient et contournent les continents. Sur nos plages, leurs chambres d’atterrissement.

Au point de croisement de ces « autoroutes de l’information » : les data centers. Ces méga-ordinateurs bétonnés renferment des milliers de serveurs qui rendent possible le technocapitalisme : le trading à haute fréquence, la publicité et le pistage de données personnelles, la smart-city, l’agriculture connectée, la surveillance algorithmique via intelligence artificielle. Des « services » à n’en plus finir, imposés, marchandés, marketés, pour mieux accaparer nos territoires et nos vies, sous l’égide des plus grandes multinationales de ce monde.

Puis, dans ces serveurs, des millions de puces et composants électroniques, des puces faites de minéraux : du silicium, du gallium, de l’or, du cuivre, du coltan, du lithium, du cobalt … À nouveau sous nos pieds, on déchire la terre pour en extraire ce qui depuis longtemps sommeille. Une extraction qui a le prix du sang, entachée des conflits qu’elle déclenche dans les pays où l’industrie numérique rejoue encore et toujours la colonisation. Ces minerais qui deviennent puces, qui deviennent gadgets, qui deviennent armes et autres instruments au service des pouvoirs politiques et industriels.

Il n’y a pas de fatalité au « tout numérique ». Nous pouvons reprendre le contrôle. Nous devons nous organiser pour résister et mettre un terme à la destruction socio-environnementale que la trajectoire dominante de l’informatique occasionne. Nous pouvons, toutes ensemble, imaginer d’autres mondes possibles.

https://ricochets.cc/Festival-Le-Nuage-etait-sous-nos-pieds-critique-des-data-centers-et-de-l-industrie-du-numerique-7936.html

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