Enfants poignardés et vautours d’extrême droite

État d’urgence, Extrême droite, Fake news, Gouvernement, Racisme, Solidarité

Image d'un vautour au-dessus duquel on trouve plusieurs lignes de texte :
Enfants poignardés à Annecy : horreur et abjection
"Au nom de Jésus-Christ"
La police blesse une victime par balle
Récupération raciste par l'extrême droite
Les macronistes en profitent pour faire taire la contestation sociale

Il est à peine plus de 11h ce mercredi 8 juin au matin quand la présidente du groupe Macroniste à l’Assemblée prend la parole en direct. Derrière un air faussement grave, Aurore Bergé peine à masquer sa satisfaction. Avec une joie à peine dissimulée, elle lance à propos de l’opposition à la réforme des retraites : «Être en ce moment dans l’hémicycle avec une espèce de bataille de chiffonniers sur une recevabilité ou non d’amendements nous paraît en total décalage par rapport à l’effroi qui submerge notre pays».

À 9h45, des enfants ont été poignardés dans un parc à Annecy. Il a fallu à peine plus d’une heure au clan Macron pour se précipiter, alléché par l’odeur du sang. Traduction : «il y a une attaque horrible donc vous pourriez quand même bosser jusqu’à 64 ans et vous taire». Le matin même, les débats étaient vifs à l’Assemblée, car le groupe macroniste tentait par tous les moyens d’empêcher un vote sur la question des retraites. Difficile pour Aurore Bergé de dissimuler l’aubaine que représente ce drame. Alors que des victimes sont entre la vie et la mort, les vautours sont déjà à l’œuvre. L’abjection à son paroxysme.

À Annecy, un individu vient alors de commettre une attaque abominable. «Il a poignardé un bébé dans un landau» explique une femme. Courant au milieu d’un jardin d’enfant avec un couteau, l’homme s’en est pris à des enfants de 2 ou 3 ans, à une poussette, en criant «au nom de Jésus-Christ !», comme le montrent des vidéos diffusées par des témoins.

Quatre enfants en bas âge, dont un frère et sa sœur, et deux adultes ont été grièvement blessés. Des passants ont tenté d’arrêter l’attaquant, avant que la police n’arrive. Un agent a tiré et a blessé par erreur une personne déjà poignardée, avant d’interpeller le suspect.

S’en prendre à des enfants est ce qui peut se faire de pire, de plus effroyable, de plus lâche. Face à un tel acte, les mots sont impuissants.

Mais la surenchère raciste commence immédiatement. À midi, la seule information connue sur l’auteur est qu’il s’agit d’un «réfugié Syrien». Olivier Marleix, chef de file des Républicains, s’empresse de tweeter : «l’assaillant vêtu de vert, coiffé d’un turban, serait un demandeur d’asile. L’immigration massive incontrôlée tue». Il n’a plus rien à envier à l’extrême droite.

Le RN et Zemmour sont invités toute la journée sur les chaînes d’information en continu, pour dérouler leurs récits racistes. On évoque même, immédiatement et sans aucun fondement, un attentat islamiste comme si c’était une évidence. Le traitement médiatique est poisseux, voyeur. Des groupes fascistes appellent à manifester, et même à la «vengeance».

De son côté, la NUPES annule un happening prévu contre la casse des retraites. C’est la sidération.

Le profil du suspect se précise au fil de la journée. Il s’agirait d’un chrétien d’Orient, père de famille, errant dans le parc depuis plusieurs jours. Il portait une croix et divers symboles religieux sur lui au moment de son interpellation. Les communautés de chrétiens d’Orient, syriaques ou chaldéennes, sont parmi les plus anciennes du monde. Pour autant, il serait absurde d’attribuer un crime pareil à la foi ou à une quelconque religion, qu’elle soit chrétienne, musulmane ou autre.

Sur la chaîne d’extrême droite CNews, un intervenant insinue pourtant qu’il s’agit d’une stratégie de dissimulation, que le suspect ne serait pas réellement chrétien. Comprendre, musulman. Les services de renseignement n’ont pas d’information sur le suspect, il n’est pas connu, et l’enquête ne révèle aucun mobile terroriste. Dans l’après-midi, le sinistre Eric Ciotti qui avait annoncé une conférence de presse l’a finalement annulée en apprenant que l’agresseur n’était pas de la bonne religion.

Comme pour le meurtre de la petite Lola en octobre dernier, les vautours qui se trouvent au pouvoir ou sur les bancs de l’extrême droite se jettent sur les crimes les plus atroces. En octobre, la famille de Lola avait explicitement demandé de ne pas utiliser le nom de la fillette, après que l’équipe d’Eric Zemmour se soit précipitée pour acheter des noms de domaines «manifpourlola.fr» et «justicepourlola.fr» sur internet. Aujourd’hui, c’est la même stratégie qui se met en place après l’attaque d’Annecy.

Ce qui compte pour l’extrême droite, ce ne sont pas les victimes, mais les auteurs. Ces gens se nourrissent de la mort et de la souffrance pour étancher leurs appétits politiques. Restons soudé-es et solidaires. Que nos pensées accompagnent les victimes et leurs proches qui traversent cette épouvantable épreuve.

https://contre-attaque.net/2023/06/09/enfants-poignardes-et-vautours-dextreme-droite/

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