Alors qu’elle se montre incapable de mener à bien la construction du réacteur EPR, en chantier sans fin à Flamanville (Manche) depuis 2008, la direction d’EDF aurait néanmoins décidé, selon les informations publiées ce jour par le média Contexte(*), de dépenser des centaines de millions d’euros pour lancer la construction de réacteurs dits « EPR2 ».
Pourtant, bien que farouchement pronucléaire, le Président Macron a déclaré à plusieurs reprises qu’il fallait que l’EPR de Flamanville fonctionne avant toute décision de construire d’autres réacteurs. Mais il est très probable que M. Macron soit parfaitement informé et complice de la fuite en avant de la direction d’EDF.
Comme elle l’a souvent fait par le passé, méprisant la démocratie et les intérêts de la population française, la direction d’EDF entend user de la politique du fait accompli : il s’agit de dépenser des centaines de milliards en commençant un ou plusieurs chantiers de réacteurs « EPR2 » pour affirmer ensuite que « le coup est parti » et que l’on ne saurait stopper un programme déjà lancé… sous peine de gaspiller des centaines de milliards.
Or, c’est précisément en construisant des réacteurs nucléaires qu’EDF gaspille des sommes astronomiques, comme l’a d’ailleurs fait auparavant Areva qui a fait faillite en particulier du fait du désastre industriel du chantier EPR de Finlande (commencé en 2005, il devait entrer en service en 2009… mais n’est toujours pas terminé !).
EDF prétendait maîtriser la construction de l’EPR en tenant compte des déboires d’Areva en Finlande, mais le chantier de Flamanville est lui aussi totalement catastrophique. Alors comment croire que, miraculeusement, EDF serait capable de construire des réacteurs EPR, qui plus est modifiés (d’où le concept d’ « EPR2 ») ?
Bien sûr, du point de vue antinucléaire, il est rassurant de pouvoir compter sur l’incompétence et l’incapacité manifeste d’EDF à construire des réacteurs nucléaires, mais il est injustifiable que soient ainsi gaspillés des sommes inouïes qui seraient tellement utiles dans les plans d’économies d’énergie et de développement des énergies renouvelables.
Au contraire, avec ses projets nucléaires délirants, la direction d’EDF emmène directement l’entreprise vers la faillite et, comme c’est le cas pour Areva (renommée Orano), ce sont les citoyens qui compensent ces pertes abyssales. Si ce programme « EPR2 » n’est pas stoppé au plus vite, il aboutira à un nouveau désastre industriel et financier.
La moindre des choses de la part du Président de la République actuel, à supposer qu’il ait une conception correcte de la démocratie, est qu’il interdise à la direction d’EDF (qui est une entreprise à capitaux d’Etat à 85%) de lancer ce nouveau programme nucléaire avant l’éventuelle mise en service de l’EPR de Flamanville.
Mais bien entendu, la meilleure décision serait d’annuler tous les projets de nouveaux réacteurs et d’engager immédiatement la fermeture rapide des 56 réacteurs qui menacent chaque jour la vie des Français et de la majorité des Européens, produisant des déchets radioactifs pour lesquels n’existe aucune solution et servant de prétexte à une répression totalitaire contre les citoyens qui s’opposent à leur enfouissement (projet Cigéo à Bure, dans la Meuse).
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