« L’instabilité de la vie des individus, ballotés entre un présent peu satisfaisant et un no future
érigé en idéal de la soumission, a été, pour « nos » dirigeants, ainsi
que celles et ceux qui les servent, une excellente façon d’asseoir leur
domination, ôtant aux individus toute perspective d’avenir sûr. » Alors
que « la terreur d’État, l’asservissement industriel, l’abêtissement
capitaliste et la misère sociale » frappent tout le monde, mais que la
perspective de l’implosion du système capitaliste devient enfin
plausible, il s’agit d’accompagner son effondrement et de s’organiser en
« communes » qui privilégient l’être à l’avoir, parce qu’il n’y plus rien à attendre de l’État.
Désormais, plus besoin de coup d’État
pour faire parvenir au pouvoir des oligarchies qui servent leurs
intérêts, et la démocratie s’accommode d’actes qui n’ont rien à voir
avec l’idée que l’on peut s’en faire. Eduardo Galeano nommait
« démocrature », une dictature ayant l’apparence formelle de la
démocratie.
Ce bref pamphlet, vif et incisif, ne paraîtra sans doute
pas très original, aujourd’hui, à beaucoup de lecteurs. Pourtant, sa
concision mérite qu’on s’y attarde. Et certaines recommandations ne sont
pas si courantes : « On dirait que nous prenons un malin plaisir à
chercher ce qui nous divise et nous singularise plutôt que ce qui
pourrait nous réunir dans une action contre un ennemi commun. Tel est le
fond du problème : nous imposer en tant qu’individu singulier, même si
le prix est de ne pouvoir coopérer dans nos luttes. Or, nous avons un
ennemi commun sans nul doute, du moment que nous le désignons ainsi : la
dictature qui monte et qui, de jour en jour, nous force de fait à
coopérer avec elle pour sauver de médiocres avantages matériels. »
En conclusion, le Sous-comité
décentralisé des gardes-barrières en alternance appelle à désobéir et à
« déserter les partis et les organisations qui collaborent avec les
démocratures en place », à préparer la grève générale, à mettre en
oeuvre la démocratie directe, la libre association et le partage des
richesses.
NE SAUVONS PAS LE SYSTÈME QUI NOUS BROIE !
Manifeste pour une désobéissance générale
Sous-comité décentralisé des gardes-barrières en alternance
50 pages – 1 euros
Éditions Le Passager clandestin – Paris – Avril 2009
www.lepassagerclandestin.fr
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