Par admin le jeudi 17 novembre 2016, 04:15 – National – Lien permanent
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REA_114146_006Des professionnels de santé, chercheurs, associations de victimes, laboratoire indépendant interpellent publiquement la ministre de la santé Marisol Touraine sur le négationnisme sanitaire des instances officielles… alors que les cancers liés à la radioactivité se multiplient en France, notamment chez les enfants. Rien qu’en Vaucluse se sont près de 280 à 300 nouveaux cas de différents cancers du sang par an qui sont à présent recensés.
L’Institut de Veille Sanitaire (InSV) est désormais intégré dans le très officiel « Santé publique France » dont la mission est de « protéger efficacement la santé des populations » ainsi que « d’anticiper et d’alerter par la veille et la surveillance épidémiologique ». Mais il y a loin de la coupe au lèvres.
Trente ans après le début du drame atomique en Ukraine et sur l’Europe, les élites médicales, totalement éloignées d’une approche scientifique, continuent de s’aligner dogmatiquement sur la pensée négationniste orchestrée par le lobby nucléaire, l’Agence Internationale pour la promotion de l’Energie Atomique (AIEA) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) soumises par « contrat » à l’atomisme.
Aussi, dans un communiqué commun (24/10/2016) titré « Épidémie de cancers de la thyroïde : Faut-il poursuivre l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) pour délit de tromperie ? » des professionnels de santé, chercheurs, associations de victimes, laboratoire indépendant (1) interpellent publiquement la ministre de la santé Marisol Touraine. Déjà, il y a cinq mois (1er juin 2016), ils avaient tiré la sonnette d’alarme et adressé une demande au ministère de la santé alors que le très officiel Institut de Veille Sanitaire(InVS) publiait un rapport niant l’impact de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl sur l’augmentation des cancers de la thyroïde dans la population française.
Pourtant l’ancêtre des actuels IRSN et ASN, le SCPRI lui-même calculait que le 3 mai 1986, le lait commercialisé en France (échantillon de Corse) contenait 17600 Becquerels par litre, soit 35 fois la limite autorisée.
Ce rapport » constitue un véritable déni de droit pour les victimes, passées et à venir, des polluants cancérogènes ». C’est même une véritable tromperie : méthodologie inadaptée, données non actualisées, erreurs de raisonnement. Autant d’éléments qui visent à masquer l’impact de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl (début le 26 avril 1986).
Pic d’hypothyroïdies néonatales en 1986
» Cela fait 30 ans que les autorités françaises s’emploient à étouffer le bilan sanitaire de l’accident de Tchernobyl » précisent les scientifiques et associations. Ainsi aucune enquête officielle n’a jamais été ouverte, en dépit de demandes répétées, sur le pic d’hypothyroïdies néonatales de 1986, alors qu’il constitue la preuve de l’importance de la contamination subie par la population et de la réalité des dommages.
Pour que ceci ne se reproduise jamais, des garanties et des outils doivent impérativement être mis en place. Mais, depuis des décennies, les instances officielles de santé nationales et régionales (Agence Régionale de Santé, Observatoire Régionale de Santé, DDASS, ministère,…) s’évertuent à verrouiller toute tentative d’étude et de recensement des cancers. Comme par exemple en Vaucluse et en vallée Rhône-Durance, la région la plus nucléarisée d’Europe avec ces sites nucléaires civiles et militaires de Cadarache, Marcoule, Tricastin, Istres, Toulon, ex-plateau d’Albion,…
3 millions de malades de la thyroïde aujourd’hui en France
» Face à l’explosion de l’incidence des cancers, il est impératif de mettre en œuvre des registres de cancer qualitatifs, documentant l’exposition personnelle et professionnelle des malades, et de réorienter d’urgence la recherche en santé publique, afin qu’elle soit effectivement au service de la connaissance, de la reconnaissance et de la prévention. » exigent les chercheurs.
Prescrit à quelque 3 millions de patients en France, le « Lévothyrox », médicament vital pour les malades de la thyroïde, se vide des étals des pharmacies depuis 2013. La stratégie du laboratoire Merck est en cause mais aussi l’augmentation du nombre de victimes.
D’un côté les gouvernements successifs se veulent publiquement rassurant (« dormez en paix braves gens ») et de l’autre ils organisent l’omerta, la désinformation, et bloquent les crédits de recherche notamment ceux liés potentiellement au nucléaire. C’est ce qui vient d’arriver au projet de recherche répondant à l’inquiétude des médecins du service d’oncologie-hématologie du centre hospitalier d’Avignon (Vaucluse). Le bassin de population n’ayant pas suffisamment augmenté pour expliquer cette tendance, « il est difficile de se dire que rien ne se passe ».
280 à 300 nouveaux cas de différents cancers du sang par an en Vaucluse
« On y enregistre 280 à 300 nouveaux cas de différents cancers du sang par an et ce chiffre est en augmentation ces dernières années » précise les médecins. Il faut donc mener un travail de fond, de recensement, de qualification, de quantification. Il y va de la santé et de la vie de la population, des femmes enceintes, des foetus, des enfants. Mais les ministères refusent le financement. D’abord classé au premier niveau de priorité après son examen par une commission scientifique de sélection, le programme « CAN EXPO PEST » a finalement été retoqué. « Pour des raisons qui nous échappent », (2) précise le chef du service d’oncologie-hématologie de l’hôpital d’Avignon, le Dr Slama .
Pourtant les cas d’hémopathies malignes, telles que les lymphomes, les myélomes et les leucémies, sont en augmentation constante dans le Vaucluse. Aujourd’hui, on a besoin d’une enquête fiable.
Spécialiste reconnue des cancers d’origine professionnelle, Annie Thébaud-Mony, dont les travaux ont permis la constitution d’une imposante base de données en Seine-Saint-Denis, est l’autorité vers laquelle les praticiens avignonnais se sont tournés pour appuyer leur démarche. Face au refus de financement du projet vauclusien, cette directrice de recherche honoraire à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) ne décolère pas : « Ce qui nous apparaît comme une censure politique de notre projet lève un coin de voile sur les conditions de production de connaissances scientifiques en santé publique en France, accuse-t-elle. L’attribution des moyens existants se fait de façon opaque. » (2)
Une douzaine de scientifiques et de médecins, praticiens hospitaliers ou chercheurs attachés à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ou au CNRS, ont donc adressé aux ministres de l’agriculture, de la santé et de l’environnement, le 10 octobre dernier, une demande d’éclaircissements après avoir essuyé le refus du financement de leurs travaux qui ne spécifiaient pourtant pas le nucléaire comme cible mais… portait sur les rapports entre pesticides et cancers du sang. Danger donc pour le lobby de la chimie agricole qui commercialise des engrais et autres produits radioactif et aussi danger pour les nucléocrates et leurs serviteurs politiques et administratifs. Des fois que l’étude scientifique révèle bien plus que son objet… Il faut verrouiller. C’est le rôle des institutions : empêcher la diffusion de la connaissance et du savoir qui permettraient à tout un chacun de s’affranchir des dogmes et de l’idéologie dominante. Se libérer du poids que les lobbies imposent à la planète. Atomisme totalitaire en tête.
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(1) Dr Denis Fauconnier (spécialiste des cancers en Corse), Annie Thébaud-Mony (chercheuse au CNRS, Association Henri Pézerat, Groupement d’intérêt Scientifique sur les Cancers d’Origine Professionnelle), Chantal Lhoir (Association Française des Malades de la Thyroïde), Commission de Recherche et d’Information Indépendante sur la Radioactivité (Criirad)
(2) http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/10/17/pesticides-nutrition-surtout-ne-pas-savoir_5014756_3232.html
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