14 mai 2016 par Secrétariat aux relations extérieures
A Paris, Marseille ou Lille, les manifestations ont été le théâtre d’affrontements entre le SO de la CGT et une partie des manifestant.e.s. Il est urgent que le mouvement se ressoude face au gouvernement et à la répression policière.
Les manifestations contre la loi « travail » du 12 mai ont été le lieu d’affrontements internes dans plusieurs villes, notamment Paris, Marseille et Lille. Les faits, ville par ville, répondent à des logiques différentes, et Alternative libertaire n’a pas à arbitrer sur les responsabilités des uns et des autres.
Une chose est sûre : la confrontation entre les services d’ordre syndicaux et celles et ceux qui sont désigné.es par les médias bourgeois comme des « casseurs » est déplorable. Et ce, bien au-delà des conséquences physiques qu’elle peut avoir sur les personnes. Jusqu’ici en effet, le mouvement était relativement soudé face à une répression policière brutale et aveugle, et refusait la distinction entre les bon.nes et mauvais.es manifestant.es.
Le gouvernement était légitimement inquiet que le mouvement social reprenne du poil de la bête, vu la colère suscitée par le 49.3. Pour lui, cette zizanie parmi les manifestant.e.s est une excellente affaire.
Rôle de la communication policière
Il faut souligner à quel point, à Paris, les services de la préfecture de police ont encouragé ces affrontements en publiant, la veille de la manif, un communiqué laissant supposer une active collaboration des principales organisations syndicales avec les forces policières. Un communiqué mensonger, qui a exaspéré aussi bien à la CGT qu’à Solidaires.
Le problème est que trop de gens sont prêts à prendre les allégations policières pour argent comptant. Aussi bien à la direction de certaines organisation syndicales que la préfecture affole en leur glissant que des « anarchistes casseurs incontrôlables » vont attaquer la manifestation, que du côté des manifestant.e.s qui, sur la foi du communiqué de la préfecture, sont prêts à croire que les syndicats sont devenus des supplétifs de la police !
D’où une hostilité latente, parfois lourde de conséquences, comme le 12 mai.
La semaine à venir s’annonce décisive. Il faut se ressaisir, refuser la logique de l’escalade des représailles entre les différentes sensibilités d’un même mouvement social. Il serait irresponsable que ces scènes se reproduisent. Ne nous trompons pas d’ennemis : contre le gouvernement, les flics et le patronat, ce qui va être déterminant, c’est de continuer à construire les grèves et actions de la semaine à venir.
Grèves, blocages, sabotages, c’est comme cela que nous gagnerons contre ce projet de loi et le monde qui l’accompagne !
Alternative libertaire, le 13 mai 2016
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