témoignage d’une anti aéroport sur la manif carnaval de Rennes le 6 février 2016

mercredi 10 février 2016, par zadist

Aujourd’hui, j’ai été MATRAQUéE !

Fin de défilé carnavalesque anti-aéroport et son monde à Rennes… La foule se disperse. Nous en faisons partie. Nous marchons tranquillement, bras dessus-dessous, masques retirés, sur le trottoir d’une grande avenue, pour regagner notre voiture. Tout à coup, les gens courent et nous doublent. Je ne peux pas courir, mais nous accélérons le pas. Nous devinons une charge policière avec jets de lacrymos. Tout droit : un barrage policier. A gauche : une petite rue. Nous la prenons. Les gens ne courent plus. Nous avons ralenti notre pas. Peut-être cinq mètres de parcourus et je reçois un (des ?) coup(s) dans le dos. Puis les coups pleuvent. Toujours par derrière, mais sur les cuisses cette fois. Je continue à marcher ? je suis arrêtée ? je ne sais pas. Je sens juste les coups acharnés qui continuent encore et encore. La douleur est là. J’ai terriblement mal. Je ne dis rien ? je ne sais pas. J’entends seulement A. qui crie, qui crie « arrêtez ! arrêtez ! ». Il ne me lâche pas. Je reste accroché à son bras. Je ne me retourne pas. Je n’ai pas vu le policier agresseur. Voulait-il me mettre au sol ? : je ne suis pas tombée. Peut-être la raison de son défouloir sur mes cuisses. Et puis, çà s’est arrêté. Trois à quatre mètres parcourus et une terrasse de café, pleine. Les gens ont vu ? On veut me faire asseoir. J’en suis incapable. J’ai mal. Je suis debout. Je peux parler, mais difficilement. C’est l’émotion, l’incompréhension de ce qu’il vient de m’arriver… La route a été longue pour regagner notre voiture puis notre domicile. J’ai pu joindre au téléphone quelques proches “pour” les nouvelles : un camarade a eu moins de chance que moi : matraqué à la tête, il était aux urgences… Je ne veux pas être une martyre : je témoigne et dénonce que je suis une victime. VICTIME DE VIOLENCES POLICIERES, VICTIME DE L’ETAT POLICIER, VICTIME DE L’ETAT QUI REPRIME AVEC SA POLICE ET SON IN-JUSTICE. JE DENONCE CET ETAT D’URGENCE qui sous prétexte sécuritaire terroriste, veut museler toute contestation de rue, quelle soit environnementale, sociale, économique… Ils ne nous muselleront pas ! la rue est à nous ! NOUS CONTINUONS ! J’ai mal mais je vais bien et si mon corps met quelques jours à se remettre : je reste debout et je ne lâche rien ! RESISTANCE !

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