A Septèmes-les-Vallons (Bouches-du-Rhône), Nacer a été assigné à résidence pendant trois semaines sur un « malentendu ». Véolia, avec qui il est en conflit après avoir travaillé dans une station d’épuration, l’a signalé aux services de police, le jugeant susceptible de vouloir empoisonner le réseau d’eau potable. En guise d’indice, les flics découvriront dans son ordi une recherche sur des produits chimiques avec lesquels il avait été en contact, qui l’avaient rendu malade et dont la Sécu lui réclamait la liste. Lors d’une perquisition musclée au domicile du suspect – armes au poing, casques, boucliers, porte enfoncée, enfants traumatisés,etc. –, les agents ont demandé à sa femme qui était le barbu accroché au mur du salon : il s’agissait d’un auto-portrait de Léonard de Vinci…
C’est ce genre d’histoire à la Brazil, et d’autres encore moins drôles, que la guerre au terrorisme et les bidouillages constitutionnels vont finir par rendre « normale ». « Il y a un effet de sidération suite aux attentats, mais cet effet s’estompe avec le temps, constate Charlotte Girard, du Centre de recherche et d’études sur les droits fondamentaux, dans Libération (25/01). L’absence de résistance est liée à d’autres raisons, notamment à une nouvelle hégémonie culturelle. En prolongeant un état d’exception, on habitue les gens à un autre état des rapports sociaux et institutionnels. Cette accoutumance finit par créer une autre culture. Elle ajoute : En figeant l’hypothèse de l’exception dans l’ordre juridique, le projet de constitutionnaliser l’état d’urgence apparaît donc particulièrement dangereux. »
Dangereux, oui. Le Pen, Sarkozy, Valls… Il ne manque ici qu’un Donald Trump pour une partie de poker-menteur jouant avec le feu de la guerre civile. Pendant ce temps, ce claque-socialiste de Macron peut déclarer que « la vie d’un entrepreneur est plus dure que celle d’un salarié » – et le même jour, on apprend que deux saisonniers sont morts empoisonnés au monoxyde de carbone produit par le chauffage défectueux du van où ils logeaient, sur le parking d’une station de sports d’hiver. Pendant ce temps, ce peigne-socialiste de Badinter met son prestige d’humaniste au service d’un énième équarrissage du Code du travail. Pendant ce temps, Hollande, ce socialiste de bidet, vend des Rafale à l’Inde – et pourquoi pas à l’Iran, après en avoir fourgué à l’Arabie saoudite. Sacrés socialistes.
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