La guerre en Irak, 10 ans après

par FAIR, le 26 avril 2013

Depuis le 15 avril 2013 et quatre jours durant, les attentats de Boston et la traque de leurs auteurs ont focalisé l’attention médiatique et phagocyté le reste de l’actualité… Dans le même temps, des attentats ou des combats décimaient des civils en Syrie ou en Irak, qui étaient à peine évoqués dans la presse écrite et ignorés par les radios et les télés. Cette asymétrie dans le traitement des victimes de violence armée démontre l’invraisemblable ethnocentrisme qui régit la production de l’information et paraît tout particulièrement évidente en ce qui concerne l’Irak. Le silence médiatique qui prévaut sur la guerre civile larvée qui sévit dans ce pays, où les affrontements interconfessionnels et les attentats causent la perte de centaines de civils est d’autant plus écrasant qu’il s’accompagne d’une absence totale de bilan d’une invasion prétendument libératrice, déclenchée il y a dix ans.

À l’occasion de ce triste anniversaire, le site américain d’observation des médias, FAIR [1], retrace les premiers jours de l’invasion en relevant toutes les prises de positions des journalistes et autres experts médiatiques ainsi que l’engagement des télévisions et radios américaines dans la propagande belliciste. Nous vous proposons cette traduction en français de l’article original [2]. (Acrimed)

Aujourd’hui, 19 mars 2013, marque le dixième anniversaire du début des bombardements et de l’invasion de l’Irak. La guerre n’aurait pas pu commencer sans le soutien d’une presse accommodante et servile.

Quelques experts ont exprimé leurs remords suite à leur performance, comme c’est le cas de Michael Calderone, du Huffington Post, qui a déclaré le 18 mars 2013 : « Quelques grandes voix qui étaient pour la guerre en Irak dix ans auparavant occupent toujours les perchoirs des tribunes ouvertes dans les journaux, les chaînes d’information continue et les émissions de talk-show. » En effet, avoir eu tort à propos de l’Irak semble donner une légitimité pour s’exprimer sérieusement en tant qu’expert médiatique.

FAIR a collecté (et démonté) l’essentiel de la propagande distillée dans les journaux américains concernant l’Irak. Ces extraits proviennent de l’article « Iraq and The Media : A Critical Timeline » (Media Advisory, 19 Mars 2007). [3]

18 mars 2003

 Bill O’Reilly fait une promesse durant l’émission « Good Morning America » sur ABC : « Si les américains débarquent, renversent Saddam Hussein et qu’il s’avère qu’il n’a rien, je m’excuserai devant le pays et je ne ferai plus confiance à l’administration Bush, d’accord ? »

 Un titre du Washington Post annonce : « Le président demande à Hussein de quitter l’Irak dans les 48 heures, ou il devra faire face à une invasion. » Comme FAIR l’a dénoncé le jour suivant (« La guerre commencera-t-elle avec un gros mensonge ? »), le New York Times annonce en bas de la page 16 que l’ultimatum de Bush n’a aucun sens : « Même si Saddam Hussein quitte l’Irak dans les 48 heures, obéissant à l’injonction de Bush… la coalition a déjà prévu d’envahir le nord du territoire irakien, comme l’ont annoncé des officiels américains aujourd’hui ».

19 mars 2003

 Dès le début de l’invasion de l’Irak, le Chicago Tribune signale des manifestations pro-guerre organisées par la multinationale de l’audiovisuel Clear Channel [4] : « À la suite d’une décision controversée dans les milieux judiciaires et médiatiques, les stations radio de Clear Channel à Atlanta, Cleveland, San Antonio, Cincinnati et d’autres villes ont parrainé des manifestations regroupant jusqu’à 20 000 personnes. Ces manifestations ont servi de contre-exemples à des manifestations anti-guerre plus nombreuses mais généralement plus petites ». L’article signale que ces manifestations sont l’idée de Glenn Beck, un animateur d’un talk-show à Philadelphie. Son programme est financé par Premier Radio Networks, une filiale de Clear Channel.

 Matt Lauer, de la NBC, explique que la salle de conférence au Qatar, qui a coûté plusieurs millions de dollars, « est là pour aider les militaires US à faire passer leur version de l’histoire, parce que leur peur, Tom, est que l’Irak fausse l’histoire et retourne l’opinion publique contre les Américains et la coalition ».

 John Burns, du New York Times, écrit : « L’élément le plus important est que, pour plusieurs Irakiens, le premier bombardement américain est arrivé au bon moment ».

 Tom Brokaw, de la NBC : « Nous ne voulons pas détruire l’infrastructure de l’Irak, puisque dans quelques jours, ce pays nous appartiendra. »

20 mars 2003

 Ted Koppel, Brian Williams, Matt Lauer et bien d’autres journalistes ont rapporté, selon des sources militaires états-uniennes, que les missiles lancés par l’Irak sont des « scuds ». Ce sont des missiles soviétiques qui ont été utilisés durant la première guerre du Golfe. Leur portée dépasse les limites définies lors du cessez-le-feu de 1991. Plusieurs versions ont circulé, dont une dizaine comportant des anecdotes supplémentaires sur les « scuds ». Parfois, on a expliqué qu’un ou plusieurs de ces « scuds » ont été abattus par des missiles « Patriot ». Ces affirmations se sont révélées fausses seulement deux jours plus tard. Associated Press rapporte qu’un représentant de l’armée a dit lors d’une conférence du Pentagone « que les Irakiens n’ont tiré aucun scud » et que les « forces américaines n’ont découvert ni missiles ni lanceurs ». (Voir Alerte FAIR du 25/03/2003)

 Un éditorial dans le journal en ligne « Oregonian » : « De notre point de vue, le président Bush a construit un dossier solide pour l’invasion de l’Irak, un dossier accablant qui finira inévitablement par la découverte des armes de destruction massives que Saddam a cachées ».

21 mars 2003

 Le correspondant Chip Reid, journaliste embarqué au sein des forces américaines, rapporte : « Soudainement, dans le ciel, dans la direction de Bassora, ou à l’est de notre position, le ciel s’est éclairci avec l’artillerie. C’était une performance incroyable de l’artillerie pour affaiblir les positions où nous allions. »

 Le New York Post, rapporte que les « talk » radio soutiennent fermement la guerre : « Et si vous cherchiez un débat sur « l’opération Liberté irakienne », oubliez ça. » L’article cite Don Imus : « On a été poignardés dans le dos par ces connards en France et le reste. Y en a marre de Tom Daschle, qui est une honte, et tous les autres – ça suffit ». Le New York Post cite également Rush Limbaugh, qui a déclaré dans son show : « Je ne vais pas m’emmerder avec ceux qui disent que cette attaque est illégale, que ce n’est pas justifié, je ne vais pas débattre avec vous. Diffusez votre propagande à d’autres qui la croiront ».

 Un éditorial du New York Times (« How to Watch the War »/« Comment regarder la guerre ») affirme contre toute logique que les premiers bombardements de l’Irak ont été « un exemple parfait de coordination et de précision. Pourtant, leur succès demeure incertain. Il dépend de la manière dont les armes vont atteindre leur cibles et de qui sera tué (voire s’il y aura des morts) ».

 Jim Miklasziewski, du NBC Nightly News (journal de nuit), assure aux téléspectateurs que « chaque arme est guidée d’une façon précise, leur précision mortelle est conçue pour tuer seulement les cibles et pas les civils innocents. »

22 mars 2003

 Le NBC Nightly News (journal de nuit) explique la différence du traitement de la guerre par les médias américains et arabes : « Alors que les convois de blindés remplissent la télévision américaine, la BBC et Al Jazeera ont consacré une couverture importante à la version irakienne sur les cibles innocentes dans les bombardements. »

23 mars 2003

 Dans un article titré « Bush opte pour une stratégie précise », le Los Angeles Times observe que « Bush semble appliquer la force comme un scalpel – les bombardements sont puissants mais mesurés. Les observateurs pensent que ces bombardements visent autant le moral des troupes irakiennes que leur force de combat. » L’article distingue cette guerre comme étant « parmi les guerres les plus nuancées de l’histoire américaine moderne ».

 Une fausse découverte d’armes chimique est largement rapportée par les médias. La chaîne Fox News passe un bandeau dans lequel on peut lire : « Une énorme usine d’armes chimiques est découverte en Irak… Selon les rapports, 30 Irakiens se rendent dans une usine d’armes chimiques. Les troupes de la coalition détiennent l’Irakien en charge des armes chimiques. » John McWethy (ABC) fait la promotion « d’une nouvelle découverte très importante : selon des officiels américains, sur la route venant de Nasarijah, dans le village de Najaf, ils croient avoir mis au jour une usine d’armes chimiques, et probablement plus important encore, ils ont capturé le général en charge de cette usine. Un officiel états-unien dit que ce général est potentiellement une source « en or ». Il va nous guider vers les armes que Saddam Hussein dit ne pas posséder ».

Tom Brokaw (NBC) décrit l’affaire ainsi : « Le bruit qui court ce soir est que les forces américaines auraient trouvé ce que les inspecteurs des Nations unies ont mis des mois à chercher : une installation suspectée d’être une usine d’armes chimiques a été découverte par des troupes au sol au sud de Bagdad ».

Le jour suivant, un correspondant de la Fox actualise discrètement l’histoire de l’usine d’armes chimiques : « L’usine d’armes chimiques découverte par les forces de la coalition n’apparait pas comme étant en activité. » Les officiels américains ont admis le lendemain matin que le site ne contient aucune arme chimique et était abandonné depuis des lustres. (Alerte FAIR, 25 mars 2003).

 Associated Press fait un reportage sur les manifestations contre la guerre dont le titre met en place une dichotomie douteuse : « Rassemblement des manifestants contre la guerre, pendant que d’autres encouragent les troupes ». Une Alerte FAIR le 26 mars 2003 proteste contre AP et d’autres organes de presse pour cette formulation trompeuse.

 Fred Barnes, un commentateur de Fox News, déclare que « le public américain saisit l’importance de cette guerre et n’est pas aussi sensible que ces geignards de la presse américaine ».

24 mars 2003

 Bill O’Reilly de Fox News conseille à ses téléspectateurs de ne pas regarder trop de télévision : « Si vous regardez trop la télévision, votre point de vue peut être faussé ».

25 mars 2003

 Après le bombardement de la télévision irakienne durant la nuit, le journaliste Michael Gordon du New York Times apparait sur CNN pour défendre cette attaque : « D’après ce que j’ai vu sur la télévision irakienne, avec Saddam Hussein répandant sa propagande sur son peuple, montrant l’hélicoptère Apache qu’un fermier aurait abattu et essayant de convaincre son propre pays qu’il est toujours au pouvoir, alors que nous essayons de faire passer le message contraire, je pense que la télévision était une cible légitime ».

 Bill O’Reilly de Fox News appelle à la destruction de Bagdad, une ville de 4,5 millions d’habitants : « Il y a une école de pensée qui dit que nous devrions donner aux citoyens de Bagdad 48 heures pour fuir en les inondant de tracts, en diffusant notre message sur les radios et tout ça. 48 heures, vous partez de là et on écrase l’endroit. Alors, la guerre serait finie. On aurait pu faire ça en deux jours… Tu écrases Bagdad, tu écrases toutes les troupes, nous savons où ils vont, il n’y a aucune place pour se cacher dans le désert. Nous connaissons tous leurs mouvements. Et comme moi, vous savez que cette guerre aurait pu se finir en deux jours… C’est juste frustrant pour tout le monde de savoir que nous combattons avec un bras attaché dans le dos. »

26 mars

 La présentatrice Carol Costello, de CNN, écourte la conférence de presse tenue par le ministre irakien de l’Information à Bagdad : « Bon, nous allons interrompre cette transmission tout de suite, parce que, bien sûr, le gouvernement américain est en désaccord avec la plupart des choses qu’il dit ».

 Une Alerte FAIR souligne l’angle utilisé par NBC sur la précision des bombardements états-uniens : le correspondant Bob Faw (20 mars 2003) décrit une ville de Floride comme étant « une communauté qui soutient complètement les frappes chirurgicales contre Saddam Hussein ». La présentatrice Katie Couric (21 mars 2003) se réfère également à une « série de frappes chirurgicales qui ciblent les principaux dirigeants irakiens » durant les deux premières nuits des bombardements. Le présentateur Matt Lauer (21 mars 2003) est d’accord : « Les gens dans cette ville ont supporté deux nuits de frappes chirurgicales et n’ont aucune idée de ce qui va leur arriver cette nuit ».

28 mars 2003

 Le Washington Post rapporte que des consultants des médias d’informations « conseillent aux chaînes et radio américaines de jouer sur la fibre patriotique et de minimiser les manifestations contre la guerre ». Ces conseils incluent l’utilisation de musique patriotique, un recours minimal aux « débats contradictoires » et la censure des manifestations « qui peuvent nuire à l’audience des chaînes », selon des enquêtes conduites par une firme. Cette même firme « conseille à ses clients de trouver des experts dans quelques 30 catégories – comme « vétérans de l’opération ’Tempête du Désert’’’, « anciens agents du FBI », « recruteurs de l’armée », la plupart de ceux-là n’allant certainement pas critiquer la guerre ».

2 avril 2003

 Brian Williams, de NBC, rapporte : « Ils disent que c’est la guerre la plus propre de l’histoire militaire. Ils insistent sur le fait qu’ils sont en train de livrer un combat contre le régime et non le peuple, utilisant des bombes intelligentes, pas les vieilles munitions stupides. Mais il y a eu et il y aura des accidents ». Il ajoute : « Et puis il y a une nouvelle arme dans cette guerre : les médias arabes, surtout Al Jazeera, qui diffuse en permanence et, contrairement aux médias américains, reflète rarement la ligne du Pentagone. Les critiques disent qu’elle insiste sur les pertes civiles et provoque la colère de la rue arabe ».

Traduction de Bayrem
* * *

Note d’Acrimed. Nous avions observé le traitement de l’invasion dans les médias français ; voir les articles réunis dans la rubrique : « 2003 et la guerre américaine » (et dans les sous-rubriques correspondantes). Une partie de ces observations a été rédigée pour la nouvelle édition parue en octobre 2006 de L’opinion, ça se travaille de Serge Halimi et Dominique Vidal, avec Henri Maler, paru aux éditions Agone et présenté ici-même.

Version originale de l’article

Iraq War, Ten Years Later

’In a Few Days We’re Gonna Own That Country’

Today marks the tenth anniversary of the beginning of the bombing and invasion of Iraq. The war could not have proceeded as it did without the support of a compliant, servile press corps.

Some pundits have expressed remorse over their performance, though as the Huffington Post’s Michael Calderone (3/18/13) noted, « Some prominent pro-war voices a decade ago still occupy high-profile perches on op-ed pages, cable news or Sunday show roundtables. » Indeed, having been wrong about Iraq almost seems like a prerequisite for being taken seriously as an establishment pundit.

In real time, FAIR collected—and debunked—much of the spin and propaganda in the news about Iraq. The following excerpts are drawn from FAIR’s « Iraq and the Media : A Critical Timeline » (Media Advisory, 3/19/07).

March 18, 2003

 Bill O’Reilly makes a promise on ABC’s Good Morning America :

If the Americans go in and overthrow Saddam Hussein and it’s clean, he has nothing, I will apologize to the nation, and I will not trust the Bush administration again, all right ?

 A Washington Post headline reads « President Tells Hussein to Leave Iraq Within 48 Hours or Face Invasion. » As FAIR points out the next day (« Will the War Begin With a Big Lie ? »), at the bottom of page A16 the New York Times reports that Bush’s deadline is meaningless : « Even if Saddam Hussein leaves Iraq within 48 hours, as President Bush demanded…allied forces plan to move north into Iraqi territory, American officials said today. »

March 19, 2003

 As U.S. and coalition forces begin bombing Iraq, the Chicago Tribune reports on pro-war rallies organized by radio giant Clear Channel :

In a move that has raised eyebrows in some legal and journalistic circles, Clear Channel radio stations in Atlanta, Cleveland, San Antonio, Cincinnati and other cities have sponsored rallies attended by up to 20,000 people. The events have served as a loud rebuttal to the more numerous but generally smaller anti-war rallies.

The piece goes on to note that Clear Channel’s rallies « are the idea of Glenn Beck, a Philadelphia talk show host whose program is syndicated by Premier Radio Networks, a Clear Channel subsidiary. »

 NBC’s Matt Lauer explains the multi-million-dollar press briefing room in Qatar « is all to help the U.S. military make sure they get their side of the story out because their fear, of course, is, Tom, that Iraq will distort the story and turn public opinion against the United States, the coalition forces. »

 John Burns of the New York Times writes : « The striking thing was that for many Iraqis, the first American strike could not come too soon. »

– NBC’s Tom Brokaw : « We don’t want to destroy the infrastructure of Iraq, because in a few days we’re gonna own that country. »

March 20, 2003

 Ted Koppel, Brian Williams Matt Lauer, and many other journalists report that U.S. military sources describe missiles launched by Iraq as « Scuds, » the Soviet-made missile used during the Gulf War which exceeds the range limits of the 1991 ceasefire agreement. Many variations of the reports circulated, often with additional anecdotes of the Scuds, sometimes explaining that one or more were shot down by Patriot missiles. The reports would soon prove to be false—two days later, the Associated Press reports that a military official « told a Pentagon news conference that Iraqis have not fired any Scuds, » and that « U.S. forces have uncovered no missiles or launchers. » (See FAIR Action Alert, 3/25/03.)

– Oregonian editorial : « In our view, President Bush has built a strong case for the invasion of Iraq, a case that will be overwhelming with the inevitable discovery of the weapons of mass destruction that Saddam Hussein is hiding. »

March 21, 2003

 Embedded NBC correspondent Chip Reid reports : « Suddenly in the sky, in the direction of Basra, or east of where we were, the sky just lit up with artillery, and it was an awesome performance of artillery to soften up the positions where we were heading. »

 The New York Post reports that talk radio is solidly behind the war : « And if you were looking for a debate on ’Operation Iraqi Freedom,’ fuhgeddaboudit. » The paper reports Don Imus saying, « We got stabbed in the back by those assholes in France and the rest of them. Enough of Tom Daschle, who is disgraceful, and all the rest—enough of that. » The Post also quotes Rush Limbaugh proclaiming on his show : « I’m not messing with people who want to say this attack is illegal, it’s not warranted, it’s not justified—I’m not going to argue with you people anymore. Take your propaganda to somebody else who might believe it. »

 A New York Times editorial (« How to Watch the War ») somewhat illogically argues that the war’s opening airstrike « was a breathtaking example of coordination and precision. Yet its success remains uncertain, both in terms of how many weapons hit their target and who, if anyone, was killed. »

 Jim Miklasziewski of NBC Nightly News assures viewers that « every weapon is precision-guided, deadly accuracy designed to kill only the targets, not innocent civilians. »

March 22, 2003

 NBC Nightly News spells out the difference between American and Arab war coverage : « For days now with armored tank convoys dominating American TV, both the BBC and the Arab network Al Jazeera have devoted significant time to what Iraq suggested were innocent victims targeted in the bombings. »

March 23, 2003

 In an article headlined « Bush Opts for Precise Approach, » the Los Angeles Times notes that « Bush appears to be applying force like a scalpel—delivering powerful but measured blows that most observers believe are aimed as much at the psyche as the fighting strength of the Iraqi military. » The paper calls the war « among the most nuanced in recent American history. »

 A false chemical weapons discovery is widely reported in the media. Fox News Channel posts a headline that reads, « HUGE CHEMICAL WEAPONS FACTORY FOUND IN SO IRAQ…. REPORTS : 30 IRAQIS SURRENDER AT CHEM WEAPONS PLANT…. COAL TROOPS HOLDING IRAQI IN CHARGE OF CHEM WEAPONS. » ABC’s John McWethy promotes « one important new discovery : U.S. officials say, up the road from Nasarijah, in a town called Najaf, they believe that they have captured a chemical weapons plant and perhaps more important, the commanding general of that facility. One U.S. official said he is a potential ’gold mine’ about the weapons Saddam Hussein says he doesn’t have. »

NBC’s Tom Brokaw described the story thusly : « Word tonight that U.S. forces may have found what UN inspectors spent months searching for, a facility suspected to be a chemical weapons plant, uncovered by ground troops on the way north to Baghdad. »

The next day, a Fox correspondent in Qatar quietly issues an update to the chemical weapons story : The « chemical weapons facility discovered by coalition forces did not appear to be an active chemical weapons facility. » U.S. officials admit that morning that the site contains no chemicals at all and had been abandoned long ago (FAIR Action Alert, 3/25/03).

 The Associated Press runs a story on war protests, the title of which sets up a dubious dichotomy : « Protesters Rally Against War ; Others Support Troops. » A FAIR Action Alert (3/26/03) takes the AP and other outlets to task for the misleading formulation.

 Fox News commentator Fred Barnes says, « The American public knows how important this war is and is not as casualty sensitive as the weenies in the American press are. »

March 24, 2003

 Fox News Channel’s Bill O’Reilly has some advice for his viewers, telling them not to watch too much television : « If you watch too much TV news coverage, your perspective can get warped. »

March 25, 2003

 The night after the Iraqi TV offices are bombed, New York Times reporter Michael Gordon appears on CNN to endorse the attack : Based on what I’ve seen of Iraqi television, with Saddam Hussein presenting propaganda to his people and showing off the Apache helicopter and claiming a farmer shot it down and trying to persuade his own public that he was really in charge, when we’re trying to send the exact opposite message, I think, was an appropriate target.

 Fox News Channel’s Bill O’Reilly calls for the destruction of Baghdad, a city of 4.5 million residents : There is a school of thought that says we should have given the citizens of Baghdad 48 hours to get out of Dodge by dropping leaflets and going with the AM radios and all that. Forty-eight hours, you’ve got to get out of there, and flatten the place. Then the war would be over. We could have done that in two days…. You flatten Baghdad, you flatten all the troops, we know where they go, there’s nowhere to hide in the desert. We know where everybody’s moving. And you know as well as I do, this war could have been over in two days…. It’s just frustrating for everybody to know that we have been fighting this war with one hand behind our back.

March 26, 2003

 CNN anchor Carol Costello cuts short a live press conference in Baghdad with the Iraqi information minister : « All right, we’re going to interrupt this press briefing right now because, of course, the U.S. government would disagree with most of what he is saying.”

 A FAIR Action Alert highlights NBC’s reporting on the accuracy of U.S. airstrikes : Correspondent Bob Faw (3/20/03) described a Florida town as « a community which very much endorses that surgical strike against Saddam Hussein. » Anchor Katie Couric (3/21/03) also referred to « a series of surgical strikes focusing on Iraq’s key leadership » during the first two nights of bombing. Anchor Matt Lauer (3/21/03) agreed : « The people in that city have endured two nights of surgical air strikes and they’ve no idea what could come tonight. »

March 28, 2003

 The Washington Post reports that broadcast news consultants are « advising news and talk stations across the nation to wave the flag and downplay protest against the war. » Advice includes patriotic music, avoiding « polarizing discussions » and ignoring protests, which « may be harmful to a station’s bottom line, » according to tests conducted by one firm. The same firm « advised clients to find experts in some 30 categories —including ’veterans of Desert Storm,’ ’Former G Men,’ ’Military Recruiting Offices’ — most of whom would be unlikely to offer harsh criticism of the war. »

April 2, 2003

 NBC’s Brian Williams reports, « They are calling this the cleanest war in all of military history. They stress they’re fighting a regime and not the people, using smart bombs, not dumb, older munitions. But there have been and will be accidents. » He adds : « And there’s a new weapon in this war : Arab media, especially Al Jazeera. It’s on all the time, and unlike American media, it hardly reflects the Pentagon line. Its critics say it accentuates civilian casualties and provokes outrage on the Arab street. »
Notes

[1] Fairness and Accuracy In Reporting.

[2] À noter que l’article original n’est plus disponible sur le site de FAIR Il est cependant visible sur ce site.

[3] Disponible en anglais sur le site de FAIR.

[4] NdT : Clear Channel est une multinationale américaine présente dans l’audiovisuel, la publicité et l’organisation de concert.

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