Excellence Ruralités : un réseau d’écoles privées financé par Pierre-Édouard Stérin s’implante dans les campagnes

Société –Education

Soutenues par un milliardaire ultraconservateur, les écoles privées hors contrat Excellence Ruralités s’installent dans les territoires ruraux délaissés. Le réseau a des liens avec la galaxie d’extrême droite, et reçoit aussi de l’argent public.

par Fanny Marlier, Sarah Bosquet

10 octobre 2025 à 09h30 Temps de lecture : 11 min.

Une très vaste demeure ancienne entourée d'un parc, vue de l'extrérieur, depuis une rue
Le château de La Fère (Aisne), cédé par la commune pour un euro symbolique au réseau d’écoles privées catholiques hors contrat, Excellence Ruralités, pour y implanter son école, le Cours Clovis. ©Laure Playoust

Ils auront tout fait pour empêcher l’ouverture de ce collège pas comme les autres. À Étang-sur-Arroux, en Saône-et-Loire, une bourgade de 1800 âmes nichée au cœur du Morvan, un collectif d’habitants, d’enseignants et de militants syndicaux se mobilise depuis le printemps pour alerter sur les risques que représente à leurs yeux l’arrivée du Cours Vauban, un collège privé hors contrat.

C’est le troisième établissement du réseau Excellence Ruralités, qui gère depuis plusieurs années les classes de primaire et collège du Cours Clovis, dans la commune de La Fère, dans l’Aisne, ainsi que le collège Cours Aliénor d’Aquitaine, en Charente, à Esse. Six autres écoles doivent encore voir le jour dans les prochaines années, en Gironde, dans l’Orne, le Cher, ou encore en Seine-et-Marne.

Dans les écoles du Morvan, comme dans d’autres zones rurales, la moindre baisse du nombre d’élèves peut provoquer une fermeture de classe. Des habitants d’Étang-sur-Arroux dénoncent ainsi la menace que ferait peser le futur établissement sur l’éducation publique. Ils pointent aussi les contradictions d’une école vendue comme « apolitique et aconfessionnelle » par le cofondateur et directeur général du réseau, Jean-Baptiste Nouailhac.

Ce dernier assure, dans une lettre ouverte publiée dans Le Journal de Saône-et-Loire, que le financement des écoles est « soutenu par un grand nombre de mécènes et de donateurs sans qu’aucun d’eux n’exerce une quelconque influence sur [le] projet pédagogique ».

Il omet de préciser que, parmi ces soutiens, figurent deux structures cofondées par le milliardaire ultraconservateur Pierre-Édouard Stérin. Celui-ci prévoit d’injecter 150 millions d’euros pour faire gagner 300 villes au Rassemblement national aux élections municipales de 2026, comme le révélait le journal L’Humanité l’année dernière. « Le réseau Excellence Ruralités est un réseau apolitique qui est libre de toute influence et entend le demeurer », insistait malgré tout la structure dans la lettre ouverte au journal local.

Côté face : lutter contre le décrochage scolaire

En 2017, Jean-Baptiste Nouailhac, un ancien étudiant d’école de commerce parisienne, et Hervé Catala, président de l’Association des amis de l’abbaye de Bassac, dans le diocèse d’Angoulême, et ex-cadre dirigeant d’un groupe bancaire, fondent le réseau Espérance Ruralités. Le nom va ensuite changer pour devenir Excellence Ruralités. Le projet voit le jour avec l’appui de la Fondation pour l’école, connue pour son soutien à une galaxie d’établissements hors contrat, souvent catholiques, parfois traditionalistes. Cette fondation avait été créée notamment par Anne Coffinier, figure de La Manif pour tous.

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Le réseau fait de la lutte contre le décrochage scolaire en zone rurale – un phénomène souvent difficile à quantifier d’une académie à l’autre –, sa pierre angulaire. Pour y remédier : rien de plus que des classes en petits effectifs (quinze élèves), une mesure déjà éprouvée dans les établissements publics des réseaux d’éducation prioritaire (REP).

La commune de La Fère, dans l’Aisne, où s’est installé le Cours Clovis, dispose pourtant déjà de l’un des rares microcollèges (deux classes de quatorze élèves chacune) du pays, dans lequel un programme spécifique a été mis en place pour accompagner les jeunes décrocheurs. Quoiqu’il en soit, les territoires où s’implante Excellence Ruralités ont comme point commun des classes qui ferment, et une certaine paupérisation.

Vue de la statue L'Artilleur.
L’adieu aux armées L’Artilleur, statue d’Auguste Arnaud, a été réalisée en 1856 pour l’ancien pont de l’Alma, à Paris, puis transférée à La Fère. La cité picarde n’a pas résisté à la fermeture des casernes du 41e régiment d’artillerie de marine, entraînant le départ d’un millier de militaires. © Laure Playoust

À La Fère, où le Cours Clovis a déployé en 2017 ses préfabriqués servant de salles de classe sur le parking de l’ancien Lidl, dans l’attente de locaux en dur, nombre de commerces avaient déjà baissé le rideau depuis plusieurs années. Autrefois prospère, la cité picarde n’a pas résisté à la fermeture, au début des années 1990, des casernes du 41e régiment d’artillerie de marine, entraînant le départ d’un millier de militaires.

En Charente, dans les environs d’Esse, petite commune de 500 habitants, on vit principalement grâce à la fabrique de tuiles et aux élevages bovins. Dans les collèges publics des deux communes, les indices de position sociale (IPS) sont inférieurs ou avoisinent la moyenne nationale – le seuil en dessous duquel on considère que les élèves sont issus des familles les plus défavorisées. Cet indice résume les conditions socio-économiques et culturelles des familles des élèves accueillis dans un établissement scolaire.

Côté pile : un « amour de la France » bien particulier

Habitué des colonnes du Figaro, du JDD, et de Valeurs actuelles, Jean-Baptiste Nouailhac assumait en 2022 sur le plateau de CNews vouloir mettre son réseau d’écoles « à disposition de tous les politiques ». « On est convaincus que c’est par ces écoles qu’on peut répondre aux enjeux de la France périphérique », détaillait-il en reprenant ainsi une expression du géographe Christophe Guilluy.

Les enjeux en question ? « Nos élèves, ils ont des prénoms américains, ils écoutent du rap, ils disent un mot arabe tous les trois mots. Ils ont intériorisé que leur territoire était pourri, que la France est un pays de racistes, de colons et de collabos. […] On essaye de valoriser l’amour du pays, de la France », avançait encore Jean-Baptiste Nouailhac sur CNews. Une valorisation qui passerait notamment par un enseignement de l’histoire adoptant un « patriotisme de compassion » – pour favoriser la bienveillance envers « les moments les moins glorieux de l’histoire ».

Vue d'une boutique fermée, aux vitrines murées
Territoires paupérisés Le centre de la commune de La Fère (3000 habitants), dans l’Aisne, où de nombreux commerces ont fermé. Les territoires où s’implante Excellence Ruralités ont comme point commun des classes qui ferment, et une certaine paupérisation. © Laure Playoust

En guise de vitrine, en 2022, Jean-Baptiste Nouailhac a publié un livre : Excellence Ruralités. Des écoles pour la France périphérique. Il y expose l’idéologie à l’œuvre derrière le projet éducatif : la discipline, la liberté pédagogique des enseignants, et la transmission de « l’amour de la France » – passant notamment par une visite de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris ou du Puy du Fou.

Outre le port de l’uniforme et le lever de drapeau, la charte des écoles Excellence Ruralités promet de rendre les jeunes capables de « s’engager pour le Bien Commun » et un enseignement basé sur « l’anthropologie classique issue de la culture grecque et chrétienne ».

En mai dernier, l’écrivain Sylvain Tesson, dont les liens avec l’extrême droite sont documentés dans le livre de François Krug Réactions françaises. Enquête sur l’extrême droite littéraire (Seuil, 2023), est venu rendre visite aux écoliers du Cours Clovis.

Des donateurs pas si apolitiques

Les écoles d’Excellence Ruralités s’adressent aux enfants des classes défavorisées. Les familles sont invitées à payer chaque mois 10 % du montant de la scolarité, soit entre 30 et 90 euros. Le reste est financé grâce à des donateurs privés, via des fondations, des entreprises (L’Oréal, Lidl, Crédit Agricole, Saint-Gobain…) ou des événements caritatifs. Parmi les donateurs du réseau, on trouve nombre de structures aux projets traditionalistes. À commencer par la Fondation Stanislas, du même nom que l’établissement privé catholique parisien sous contrat avec l’Etat, qui a versé 112 000 euros depuis 2022 pour « financer la scolarité de cinq collégiens », précise la fondation.

En 2023, la Fondation Raoul Follereau, dont la branche française est critiquée par son homologue suisse pour son évolution vers des idéologies d’extrême droite, a parrainé dix enfants du Cours Clovis. Contactée par Basta!, la Fondation Raoul Follereau n’a pas donné suite.

Vue du parking et des préfabriqués
Le Cours CLovis Le Cours Clovis a déployé ses préfabriqués servant de salles de classe sur le parking de l’ancien Lidl, en 2017 dans l’attente de locaux en dur. © Laure Playoust

Parmi les autres partenaires, on trouve pêle-mêle : la Fondation Stella Domini qui, selon une enquête d’Arte, financerait des associations anti-avortement, ou encore le cabinet Delsol Avocats. Interrogés par Basta! sur la nature de ce partenariat, la fondation et le cabinet d’avocats n’ont pas donné suite. « Nous avons beaucoup de chance de recevoir le soutien de plus de 2000 généreux mécènes, nous indique Jean-Baptiste Nouailhac. Ils font le choix de financer nos écoles laïques, ils n’interviennent ni dans notre gouvernance ni dans notre pédagogie. »

L’un des fondateurs de Delsol Avocats est Lionel Devic, également derrière la création de la Fondation pour l’école. L’avocat fiscaliste est aujourd’hui administrateur de La Nuit du bien commun. Prétendument, là aussi, apolitique, cet événement caritatif fondé par le milliardaire ultraconservateur Pierre-Édouard Stérin aide, entre autres, des associations proches des réseaux catholiques traditionalistes et des mouvements anti-IVG.

Des écoles financées par Pierre-Édouard Stérin

Le réseau d’écoles hors contrat a d’ailleurs pu bénéficier, à plusieurs reprises, de cet apport financier conséquent. Lauréate en 2017, 2018, 2019, et 2023, la fondation a récolté au total 464 000 euros lors des Nuits du bien commun parisiennes au cours desquelles le public présent dans la salle donne de l’argent aux associations sélectionnées. Il faut dire qu’Excellence Ruralités peut compter sur un appui de taille : son directeur du développement, Paul-François Croisille, est également trésorier de La Nuit du bien commun depuis 2021.

Des participants à La Nuit du Bien commun, sous une vaste tente
Nuit du bien commun Excellence ruralités a bénéficié à plusieurs reprises du soutien de La Nuit du bien commun, un événement caritatif fondé par le milliardaire ultraconservateur Pierre-Édouard Stérin – ici en juin 2025 près de Rouen – et qui sert à financer de nombreuses associations de droite extrême. © Laure Playoust

Pierre-Édouard Stérin soutient aussi l’émergence de ces écoles via son philanthropique Fonds du bien commun. Interrogé par Basta! sur les montants alloués, le Fonds du bien commun indique contribuer au réseau Excellene Ruralités « depuis l’année scolaire 2023-2024 de manière très minoritaire (10 % environ) », et précise que cet apport se fait « sans contrepartie d’aucune forme ». Pierre-Édouard Stérin n’a pas souhaité répondre aux questions de Basta!, appuyant que le Fonds du bien commun « agit en toute indépendance ».

En septembre 2023, Jean-Baptiste Nouailhac a participé à la Grande soirée des Éveilleurs, organisée à Paris par le mouvement d’extrême droite catholique du même nom, également financé par Pierre-Édouard Stérin. Parmi les objectifs des Éveilleurs, restaurer « le goût de l’amour de la France, de son histoire et de ses racines chrétiennes », alerter sur « la généralisation de la contraception », sur le droit à l’IVG, le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe. Interrogé par Basta! sur sa participation à cette soirée, le cofondateur du réseau d’écoles hors contrat assume : « Mon rôle est de faire connaître Excellence Ruralités au plus grand nombre pour sortir un maximum d’enfants du décrochage scolaire. Je vais là où on m’invite. »

Dans son livre, Jean-Baptiste Nouailhac fustige une école publique qui « prive les plus modestes de l’exigence qui leur est due ». Et n’hésite pas à revendiquer que le « soutien de la puissance publique est indispensable » afin d’accompagner « la dynamique des entrepreneurs scolaires à vocation sociale », dont Excellence Ruralités…

Des aides publiques

Les écoles du réseau reçoivent d’ores et déjà de l’argent public. D’abord grâce aux avantages fiscaux offerts par la Fondation pour l’école, reconnue d’utilité publique, ce qui permet aux donateurs de bénéficier de déductions d’impôts lors de leurs dons, à savoir 60 % d’abattement pour les entreprises et 75 % pour les donateurs privés qui paient l’impôt sur la fortune immobilière, comme le rapportait déjà Mediapart. Mais aussi à travers trois services civiques dont la majeure partie des indemnités est prise en charge par l’État.

Contrairement aux établissements scolaires privés sous contrat, financé à plus de 70 % par l’État et les collectivités, les écoles hors contrat ne peuvent en théorie recevoir de subsides directs pour leur fonctionnement. D’après les informations de Basta!, Excellence Ruralités a pourtant perçu 15 000 euros de la part du ministère de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales en 2024. « La subvention vise à soutenir les actions de l’association en matière de lutte contre le décrochage scolaire dans les territoires ruraux défavorisés », indique le ministère.

Aide publique Le château de La Fère (Aisne), cédé par la commune pour un euro symbolique au réseau d’écoles privées catholiques hors contrat, Excellence Ruralités, pour y implanter son école, le Cours Clovis. © Laure Playoust

Depuis 2022, le réseau d’écoles a réalisé trois demandes de subventions pour un montant total de 40 000 euros auprès d’un dispositif financier de l’État de soutien au développement de la vie associative. Pour l’instant, celles-ci ont toujours été refusées.

Autre soutien public : en 2020, la commune de La Fère a cédé son château contre un euro symbolique à Excellence Ruralités afin que le réseau y implante son école, le Cours Clovis. En 2021, le ministère de la Culture via la direction régionale des affaires culturelles (Drac) des Hauts-de-France, a versé deux subventions pour un montant total de 39 893,80 euros. « Ces subventions étaient destinées à financer une étude préalable et des travaux (réfection des étaiements et traitement de la mérule) sur le château de La Fère, monument protégé au titre des Monuments historiques et propriété, en partie, du réseau Excellence Ruralités », détaille le ministère de la Culture.

Au fil des ans, les devis pour rénover le bâtiment n’ont cessé de s’alourdir, atteignant les 14 millions d’euros en 2024, indique L’Aisne Nouvelle. Pour financer cette restauration, Jean-Baptiste Nouailhac espère obtenir d’autres subventions publiques et pouvoir compter sur de généreux mécènes. L’opération permet quoiqu’il en soit au réseau d’écoles hors contrat de s’implanter durablement et de renforcer sa légitimité locale.

Soutien d’élus locaux

Chaque ouverture d’une école Excellence Ruralités s’appuie sur des soutiens institutionnels. À La Fère, dans l’Aisne, le Cours Clovis est locataire du terrain municipal sur lequel il a installé ses préfabriqués. À Esse, en Charente, le Cours Aliénor d’Aquitaine a pu investir les locaux de l’ancienne école municipale de la commune, fermée en 2016, moyennant un loyer. Au fil des années, des travaux d’agrandissement ont même été portés par la municipalité (sans étiquette).

« Le manque de moyens dans les services publics profitent à ces écoles privées hors contrat », dénonce Vincent Faucher, secrétaire départemental du syndicat Snes-FSU en Charente. Dans le Morvan, onze élèves ont fait leur rentrée au collège du Cours Vauban le mercredi 3 septembre. Autour des bâtiments préfabriqués qui leur servent de salle de classe, le chantier de construction d’un bâtiment en dur a pris du retard. Un mois plus tôt, le 4 août, un arrêté préfectoral mettait en demeure Excellence Ruralités d’arrêter les travaux démarrés au mois de juin, au regard du risque d’atteinte au respect de la loi sur l’eau liée à la destruction d’une zone humide supérieure à 1000 m2.

Le 21 août, un second arrêté préfectoral autorisait la reprise des travaux de l’école tout en demandant à l’association d’engager des mesures compensatoires, dans « un délai de six mois ». Autrement dit, il s’agit de remettre en état la zone humide ou bien d’en créer une nouvelle de taille équivalente. La destruction de zones humides, sans autorisation préalable, peut, en principe, entraîner des sanctions administratives et des peines pénales pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

De son côté le collectif Morvan mobilisation solidaire, qui s’oppose au projet, réclame dans une lettre adressée au préfet le 3 septembre, et à la mairie d’Étang-sur-Arroux, qu’une « information publique soit donnée par l’ensemble des autorités compétentes sur les conditions relatives à la fois aux travaux et à l’accueil d’enfants dans ce collège hors contrat ». « Les locaux répondent-ils aux normes de sécurité pour accueillir des enfants ? », interpelle-t-il.

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Le Cours Vauban peut en tout cas compter sur le soutien de la formation politique d’extrême droite Reconquête !. Au mois d’avril, le parti d’Éric Zemmour s’était fendu d’un communiqué vantant les mérites d’une pédagogie prônant le « retour de l’exigence, de la discipline, du respect de la France, de sa culture et de ses racines », des « valeurs que l’école publique a malheureusement désertées ». En somme, un socle de valeurs pédagogiques compatible avec la matrice de la droite ultraconservatrice, dont Basta! vous détaille le programme dans le second épisode de notre enquête, à paraître demain.

https://basta.media/Excellence-Ruralites-un-reseau-d-ecoles-privees-reactionnaires-finance-par-Sterin-s-implante-dans-les-campagnes

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