Spectacles historiques : en coulisses, des figures de l’extrême droite traditionaliste

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Héritiers du Puy-du-Fou, ces spectacles présentent une vision de l’histoire inspirée par les thèses de l’extrême droite tradi. Où l’on croise Pierre-Édouard Stérin, l’Action française ou encore d’anciens membres de Génération identitaire et du FN.

par Annabelle Martella, Sindbad Hammache

1er octobre 2025 à 12h00 Temps de lecture : 13 min.

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Une scène éclairée et estampillée "Nuit du Bien commun" sur laquelle une femme est interviewée
La 4e édition de la Nuit du Bien Commun, levée de fonds organisée par le milliardaire ultra-conservateur Pierre-Edouard Stérin, au château des Deux Lions, près de Rouen, le 11 juin 2025. © Laure Playoust

« Vous avez choisi la souillure ! » crie une Parisienne aux révolutionnaires sur le parvis de Notre-Dame de Paris. Au milieu de ce décor en carton-pâte où s’agite une guillotine, le « bon » peuple chante son attachement à la cathédrale, « maison de Dieu », « qui me rappelle qui je suis et qui veillera sur nos âmes » face aux républicains, qui seraient eux, voués aux enfers. Parmi les spectacles historiques financés par le milliardaire ultraconservateur Pierre-Édouard Stérin, La Dame de pierre, auquel Basta! a assisté le 27 septembre à Paris, avant une tournée dans toute la France (à Nantes, ce 5 octobre), n’est pas le seul à faire l’apologie d’un christianisme très droitier en caricaturant grossièrement la Révolution française. Cet été, des sons et lumières financés par des fonds privés et de l’argent public ont attiré des milliers de spectateurs dans l’Allier, en Sologne ou dans le Beaujolais. Les quelques associations qui les mettent en scène sont en partie subventionnées et véhiculent derrière les costumes d’époque et les jeux de lumière, une idéologie réactionnaire.

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L’histoire de France mise en spectacle par les réacs

Dans ces mises en scène, Révolution française ne rime pas avec abolition des privilèges. Le peuple du Serment du vigneron, spectacle joué dans le Beaujolais auquel Basta! a assisté cet été, est d’abord exalté par la Déclaration des droits de l’homme, puis présenté comme une foule trahie, accablée par des révolutionnaires sanguinaires qui les empêcheraient de pratiquer la religion catholique. Sur TV Libertés, une webTV lancée par un ancien cadre du Front national, le présentateur invite les téléspectateurs à aller voir, le 14 juillet 2024, Le Choix des armes de Recordatio, association également soutenue par Pierre-Édouard Stérin « plutôt que de se biturer comme tout le monde au bal des pompiers. Pardon, fin de la parenthèse antirépublicaine ». Le spectacle raconte l’histoire de Jacques Cathelineau, premier généralissime de l’Armée catholique et royale pendant les guerres de Vendée, et dont Marguerite Devic, cofondatrice de Recordatio, est l’une des descendantes.

Nostalgie de la monarchie et« génocide vendéen »

Dans ces sons et lumières, la fin de la monarchie est souvent présentée comme un point de bascule qui aurait précipité la France dans la décadence. Les guerres de Vendée débutées en 1793 constituent ainsi l’un des sujets favoris de ces nouveaux héritiers du Puy-du-Fou, représentées dans Le Choix des Armes et Requiem pour Soubise de Recordatio, comme dans Le Grand hiver, de Symphonia Productions, l’association du metteur en scène Corentin Stemler. L’épisode historique permet aux metteurs en scène de revenir sur leur marotte : le « génocide vendéen ». Une thèse défendue par Philippe de Villiers, ex-député, catholique traditionaliste et créateur de Puy-du-Fou, qui interprète les massacres commis par l’armée républicaine comme l’extermination méthodique du peuple catholique.

Corentin Stemler, auteur de La Dame de pierre, se fait le relai de cette lecture de l’histoire sur son compte Instagram, à propos de son autre spectacle Le Grand hiver, subventionné en partie par la région Pays de la Loire. Joué depuis trois ans dans le Haras de la Vendée, site du département à La Roche-sur-Yon, il a même été applaudi l’année dernière par Alain Leboeuf (LR), président du Conseil départemental de Vendée.

Le public, assis sur des estrades en plein air et applaudissant le spectacle
Sons et lumières Dans ces sons et lumières, la fin de la monarchie est souvent présentée comme un point de bascule qui aurait précipité la France dans la décadence. Ici le public devant Le Dernier secret d’Athos, mis en scène par Corentin Stemler et joué à La Fère (Aisne) cet été. © Lou-Anne Ralite

Ces spectacles accordent aussi une grande place à la foi catholique dans sa version la plus traditionaliste. Murmures de la cité dépeint la conversion de Clovis par Sainte Clotilde comme le moment fondateur où la France aurait quitté sa peau de bête pour entrer dans la civilisation. Le tout, financé par la région Auvergne-Rhône-Alpes, le département de l’Allier et la ville de Moulins. Ces associations pourraient perdre leurs subventions si l’on considère qu’« elles instrumentalisent des événements historiques pour faire du prosélytisme. Mais ces spectacles peuvent se draper derrière une éventuelle dimension artistique et jouent sur des ambiguïtés juridiques », explique à Basta! Nicolas Cadène, ancien rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, avant sa suppression par le gouvernement en 2021.

Des bénévoles dupés

Publiquement, les metteurs en scène de ces spectacles ont un discours plutôt lisse. Corentin Stemler, 28 ans, de Symphonia Productions, se revendique, au micro de France Culture, apolitique : « Le rôle de l’artiste, c’est de porter un regard, d’apporter un éclairage, une présentation d’un fait historique. Ensuite, si le public veut se documenter, le travail des historiens est là pour ça », défend-il alors, réfutant les biais idéologiques de ses spectacles. Un argumentaire semblable à celui de Guillaume Senet, auteur de Murmures de la cité, spectacle historique également financé par le fonds de dotation de Pierre-Édouard Stérin. « L’objectif est de donner du rêve, de mettre des étoiles dans les yeux », déclarait-il simplement au micro de Radio Courtoisie. Pourtant, sa séquence d’ouverture, quatre grandes croix gammées projetées sur la façade Centre national du costume et de la scène à Moulins, choque plus qu’elle n’éblouit.

Comme nous le racontons dans le premier volet de cette enquête, ces spectacles s’appuient le plus souvent sur la participation massive de bénévoles. Certains se font duper, ne se rendant pas compte de la dimension idéologique réactionnaire des événements auxquels ils participent. Élisabeth* en fait partie. Basta! a rencontré cette bénévole du spectacle Murmures de la cité à quelques heures de la grande première, le 11 juillet, dans les rangs de la manifestation organisée contre la tenue du show : elle fait partie des bénévoles qui ont fait défection après la révélation des liens entre le spectacle et les financements de Pierre-Édouard Stérin.

Devant des militants syndicaux et des partis de gauche venus protester contre ce spectacle subventionné par les collectivités locales, elle raconte une aventure qui commence avec « un super tract en papier glacé, trouvé sous [son] pare-brise en gare de Moulins : “Recherche figurants” ». Fière de participer à ce qui promet d’être « le plus grand spectacle de la région », elle est tout d’abord mise en confiance par la carte d’adhérent personnalisée délivrée par l’organisation.

Identitaires, Action française et cathos tradis

Il faudra quelques semaines à Élisabeth pour comprendre qui sont réellement les organisateurs de ce son et lumière. Au matin de la quatrième répétition, alors que son spectacle est au cœur de la controverse sur les financements venus de Pierre-Édouard Stérin, le metteur en scène Guillaume Senet conclut son discours aux bénévoles par une tirade lyrique : « Je suis un homme apolitique, je me nourris simplement du sourire des gens. » Tonnerre d’applaudissements.

Une vingtaine de personnes, sur une scène, devant un public, avec un écran affichant une levée de fonds de 440 200 euros.
Des financements de Stérin Clôture de la 4e édition de la Nuit du Bien Commun au château des Deux Lions, près de Rouen, le11 juin 2025. L’événement, initié par Pierre-Edouard Stérin, sert à lever des fonds pour des associations, dont de nombreuses appartiennent à la mouvance d’extrême droite. © Laure Playouste

Le soir même, la bénévole et son mari découvrent sur internet l’autre nom du « gentil garçon qui dirige le spectacle » : Guillaume Poliste, le pseudonyme qu’il utilise dans les sphères d’extrême droite. Quand il ne prépare pas Murmures de la cité, le metteur en scène est un militant proche d’Academia Christiana, organisation cofondée par un membre de Génération identitaire, qui donne la parole aux ténors de l’extrême droite lors d’un séminaire d’été organisé dans son château familial, Sophia Polis. « Sur le site de Sophia Polis, je vois tous les gens qui étaient parmi nous, le gros noyau des figurants vient de là… ils font la claque pour Guillaume Poliste, et nous, les figurants lambdas, suivons, applaudissons. À soixante ans passés, comment avons-nous pu nous laisser duper à ce point ? » ressasse l’ancienne bénévole, amère.

Les figurants avec qui ce couple évoluaient, sans le savoir ? Des militants d’extrême droite qui ambitionnent de créer un espace d’échange entre catholiques traditionalistes et identitaires tendances néopaïens (adeptes d’un néopaganisme européen d’extrême droite, en opposition aux religions monothéistes). Pour le metteur en scène « apolitique » Guillaume Senet/Poliste, les deux familles d’extrême droite devraient mettre leurs différends religieux de côté pour se concentrer sur la notion d’enracinement. Dans le manifeste de Sophia Polis, séminaire d’été organisée dans le château de Guillaume Senet, on peut lire que « la République ne fut pas édifiée pour rendre libre mais pour asservir ». Au casting de ces séminaires, on retrouve la crème de l’extrême droite, de Jean-Yves le Gallou, qui projette d’ouvrir un club réservé aux Blancs à Paris, à l’ancien député européen souverainiste Paul-Marie Coûteaux, deux figures intellectuelles passées par le Front national, qui soutiennent publiquement le spectacle Murmures de la cité.

A la tête de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, des affinités d’extrême droite

Autre influence politique de ce nouveau type de démiurge : l’Action française, mouvement royaliste d’extrême droite fondé en 1899 qui instrumentalise l’histoire pour servir une croisade identitaire, rappelle l’historien William Blanc dans Basta!. Corentin Stemler, qui connaît un certain succès avec La Dame de pierre (plus de 25 000 spectateurs lors des premières représentations il y a deux ans) écrit régulièrement au cours de l’année 2021 dans Le Bien commun, nouveau journal national de l’Action française. Il y interviewe Guillaume Bernard, chroniqueur de Valeurs actuelles et royaliste assumé, avec qui il signe, la même année, la pièce de théâtre L’Empereur et les brigands. Publiée aux Nouvelles éditions latines, maison d’édition d’extrême droite connue pour avoir publié la première traduction française de Mein Kampf, elle réconcilie Napoléon avec les chouans vendéens.

Une ordonnance antisémite, interdisant en 1942 l'accès de nombreux lieux et espaces publics au juifs, sur laquelle est apposée la phrase suivante : "Bouh les méchants nazis qui n'autorisaient rien aux juifs"
Relativiser les politiques antisémites Au sein de l’association Recordatio, l’adjointe à la mise en scène se nomme Hermine de Cacqueray-Valménier. Sur son Facebook (en accès public), elle ironise sur les politiques antisémites menées par les nazis et Vichy en France. DR

L’association « culturelle » Recordatio – créatrice notamment du Choix des armes et de Souviens-toi Cornilly, en partie subventionné par la région Centre-Val-de-Loire, sur une abbaye en Sologne – a, quant à elle, pour secrétaire général un certain Éloi Rivière. Ce dernier répond au nom d’Éloi d’Ancourt, avec lequel il assume publiquement sur Instagram ses activités à l’Action française Vendée et au mouvement Touche pas à ma statue, associé à Reconquête ! d’Éric Zemmour, lors de manifestations. Chez Recordatio, l’adjointe à la mise en scène se nomme, elle, Hermine de Cacqueray-Valménier. L’étudiante en histoire de 22 ans est membre de Résistance Bioéthique Vendée, groupe qui « refuse les lois bioéthiques » (PMA, etc.). Sur son Facebook (en accès public), elle ironise sur les politiques antisémites menées par les nazis et Vichy en France, embrassant ainsi les positions d’un autre Cacqueray-Valménier, Marc, 28 ans, chef du Groupe union défense (GUD), groupuscule violent dissous par l’État en 2024 et icône de l’ultradroite.

Parmi les membres de cette vieille famille aristocratique, figure aussi le général Arnaud de Cacqueray-Valménier. Ce militaire commande la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), un des grands partenaires de La Dame de pierre de Corentin Stemler. Le « groupe gymnastique » de la brigade a même fait le show pour promouvoir le spectacle pendant la dernière Nuit du bien commun parisienne, en décembre 2024. Galas de charité, fondés par Pierre-Édouard Stérin, particulièrement friands de ces sons et lumières, ils ont déjà récompensé Symphonia Productions, l’association de Corentin Stemler, en 2021 ou Recordatio, à Angers en 2024.

La BSPP n’a pas renseigné Basta! sur le prix payé par La Nuit du bien commun pour cette prestation ni sur les conditions du partenariat avec la Dame de Pierre. Les saltos de la brigade de Paris pour le milliardaire ultraconservateur sont loin d’enchanter la ville. « Je n’étais ni au courant de ce partenariat ni de ce numéro à l’Olympia pour La Nuit du bien commun », s’étonne Raphaëlle Rémy-Leleu conseillère de Paris, membre de la commission consultative de gestion de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris. « La mairie de Paris est une contributrice financière majeure de la brigade. Si la BSPP signe des partenariats, elle doit impérativement les présenter au conseil de Paris », assure l’élue écologiste déterminée à mettre le sujet sur la table lors du prochain conseil. Elle a envoyé il y a quelques jours une question écrite au préfet de Paris, pour qu’il rompe immédiatement ce partenariat entre les sapeurs-pompiers et La Dame de pierre. « Nous nous opposons fermement à l’association de la BSPP avec des structures dont l’agenda politique contrevient directement à son devoir de neutralité. Enfin, les organismes dont il est ici question s’opposent frontalement aux valeurs de la République […] », peut-on lire dans ce document consulté par Basta!.

Le rôle centrale de l’Institut catholique de Vendée et du Puy-du-Fou

Pour se former au métier de metteur en scène, ces entrepreneurs culturels ont d’abord été bénévoles pour les spectacles du Puy-du-Fou, dont le créateur Philippe de Villiers aime à dire qu’il y « fait passer beaucoup plus d’idées » qu’en faisant de la politique. Ils sont ensuite passés par les formations « Devenez créateur », des universités d’été du parc à thème de l’ex-député ultraconservateur ou par le master « Histoire vivante », dédié aux « metteurs en scène du passé » dispensé par l’Institut catholique de Vendée (ICES), une université privée catholique à La Roche-sur-Yon.

Des comédiens en habit médiéval, avec au centre un roi et son épée
Toujours les mêmes figures historiques Dans ces mises en scène pompières, on glorifie les mêmes figures historiques : Vercingétorix, Jeanne d’Arc, Napoléon et une ribambelle de saints et de rois de France. Ici, Le Dernier secret d’Athos joué à La Fère dans l’Aisne. © Lou-Anne Ralite

C’est sur ses bancs que Corentin Stemler et les membres de Recordatio se sont formés (Hermine de Cacqueray-Valménier et Marguerite Devic, la cofondatrice, y sont toujours étudiantes). C’est dans cet institut que les étudiants ont été mis en contact avec Bruno Seillier, un entrepreneur qui monte depuis vingt-cinq ans des spectacles de mapping sur les monuments, également producteur de Raconte-moi la France, spectacle historique grassement subventionné par la région Auvergne-Rhône-Alpes. La présence au poste de directeur du master « Histoire vivante » de Jean-Pierre Deschodt, rédacteur en chef dans les années 1990 de la revue maurrassienne et nationaliste Réaction, laisse peu de doute sur le contenu de ce parcours universitaire. Dans cette institution, on retrouve une autre personnalité issue des sapeurs-pompiers de Paris : le général Jean-Claude Gallet, qui a conduit les opérations lors de l’incendie de Notre-Dame, parraine la promotion 2023-2024 de l’ICES.

Pour se professionnaliser, ces nouveaux entrepreneurs de la culture vont ensuite accomplir des stages dans des associations et sociétés soutenues par Pierre-Édouard Stérin. Éloi Rivière, secrétaire général de Recordatio, lié à l’Action française, a par exemple passé six mois cette année au studio 496, agence d’événementiel qui a participé à la création du label « Les plus belles fêtes de France », et dont Pierre-Édouard Stérin est actionnaire.

Difficile donc, de croire que de ce moule réactionnaire ne sortent que des projets artistiques, apolitiques, dont l’ambition se limiterait à « mettre des étoiles dans les yeux des spectateurs ». Cet été, Basta! a assisté à quatre de ces sons et lumières soutenus par Pierre-Édouard Stérin et créés par cet écosystème royaliste et identitaire. Tous ont comme mètre étalon les grands spectacles historiques du Puy-du-Fou. Ils se réclament de la même esthétique : un texte grandiloquent déclamé en play-back, une centaine de figurants en costumes d’époque et des projections vidéo qui habillent les façades de monuments. Dans ces mises en scène pompières, on glorifie les mêmes figures historiques : Vercingétorix, Jeanne d’Arc, Napoléon et une ribambelle de saints et de rois de France.

Lutter contre la « fabrique des cerveaux de gauche »

Dans les médias catholiques, ces nouveaux héritiers du Puy-du-Fou sont clairs sur leurs intentions prosélytes. « Nos bénévoles reviennent parfois à la foi grâce au spectacle, qu’il s’agisse de comédiens, de techniciens, s’enthousiasme Corentin Stemler auprès du site d’actualités Aleteia. Nous avons été accompagnés de bout en bout par la Providence. » Dans son spectacle La Dame de pierre, Corentin Stemler dissimule derrière l’histoire de Notre-Dame une ode d’une heure trente à la Vierge Marie, présente sur scène sous la forme d’une statue. Les temps forts de ce son et lumière ? À l’applaudimètre, un Ave Maria interprété par une jeune femme en blanc, et une longue prière adressée à la Vierge par une apprentie guide-conférencière : « Vous existez, mère de Jésus-Christ, soyez remerciée. […] C’est la mère du sauveur, c’est la cathédrale de tous les Français. »

Ces spectacles visent à convaincre historiquement, religieusement… et politiquement. La culture est en effet un outil de propagande et Pierre-Édouard Stérin le sait bien, lui qui prévoit via son Plan Périclès (pour Patriotes enracinés résistants identitaires chrétiens libéraux européens souverainistes) de dépenser 150 millions d’euros dans des projets « luttant contre les maux principaux de notre pays (socialisme, « wokisme » (sic), islamisme, immigration) ». Cet homme d’affaires catholique qui œuvre pour une alliance de l’extrême droite à la droite libérale s’est donné pour mission de contrer « le tissu des associations culturelles de gauche […], les collectifs d’artistes engagés […] ». « Il y a en France une fabrique des cerveaux de gauche très efficace et c’est contre elle que nous voulons lutter avec Périclès », écrit-il dans une tribune publiée en 2024 dans Le Figaro.

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L’histoire de France mise en spectacle par les réacs

Cet écosystème royaliste et identitaire, structuré autour de spectacles historiques, n’a rien d’anecdotique. Il commence à dessiner une véritable stratégie : en formant une nouvelle génération de metteurs en scène d’extrême droite et en leur donnant les moyens financiers de produire leurs shows, Pierre-Édouard Stérin et ses soutiens cherchent à diffuser leur idéologie réactionnaire et antidémocratique auprès du grand public.

https://basta.media/Spectacles-historiques-en-coulisses-des-figures-de-l-extreme-droite-traditionaliste

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