Explosion des crimes policiers sous Macron : analyse d’un sinistre record
L’année 2024 a été particulièrement meurtrière en matière de violences policières. Avec 55 morts recensés l’année passée en France par le collectif «Désarmons-Les», c’est le nombre le plus élevé depuis plus d’un demi siècle. Précisons d’emblée que ce chiffre est élaboré à partir d’articles de presse, et qu’il y a probablement d’autres affaires passées sous les radars de la médiatisation.
Jamais le nombre de personnes mortes entre les mains de la police n’avait été aussi élevé en une seule année depuis au moins 57 ans. Il faut remonter à l’année 1967 pour faire pire : cette année-là, l’État français avait réprimé dans le sang une révolte en Guadeloupe. Les CRS et gendarmes avaient tué au moins 87 personnes par balle à Pointe-à-Pitre.
Le précédent record du nombre d’homicides policiers date de 2021, avec 52 morts, suivi par l’année 2022 : 42 décès, et 2023 : 43 tués. Avant cela, aucun bilan n’avait dépassé les 40 victimes ces dernières décennies.
Sous le règne de Macron, le nombre de crimes policiers s’est envolé. «Entre 2018 et 2024, on compte ainsi 272 morts tombés entre les mains de la police, soit près de 39 par an» explique Désarmons-les.
Les cinq ans de pouvoir Hollande entre 2012 et 2017, avec 92 tués, représentaient en moyenne 18 victimes par an. Et la décennie de Nicolas Sarkozy, allant de 2003 à 2012 – il avait été Ministre de l’Intérieur avant d’être président – affichait 106 crimes policiers, soit près de 11 en moyenne par an. À l’époque, la politique répressive et la brutalité de Sarkozy, régulièrement traité de «facho», était largement condamnée. Sous Macron, la police a tué quatre fois plus !
Le nombre de victimes suite à des «refus d’obtempérer» ou prétendus comme tels a explosé. La police abat de plus en plus régulièrement les personnes qui ne se soumettent pas à un contrôle, depuis la loi de 2017 votée par le Parti Socialiste. À partir de cette loi, le nombre de tirs à balles réelles a explosé, notamment sur des véhicules suspectés de refus d’obtempérer.
Mais la police tue aussi avec ses propres véhicules. Dans la nuit 13 au 14 mars, un jeune homme qui circulait à scooter à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, est décédé après avoir été percuté par une voiture de police. C’est la technique dite du «parechocage», de moins en moins rare. La légalisation de cette méthode est réclamée par les syndicats policiers depuis des années.
De même, le 1er juillet 2024 aux alentours de 5h du matin, Ritchy, étudiant de 19 ans était percuté de plein fouet par un policer à moto à Paris, et tombait dans le coma. Cette fois-ci, il s’agit manifestement de policiers roulant n’importe comment et à très grande vitesse.
Une nouveauté en 2024 : plusieurs homicides ont été commis par des polices municipales. «Ses agents ont été à l’origine de 5 morts ces onze derniers mois, dont deux cas flagrants de tirs mortels par balle» explique Désarmons-les. Depuis la «Loi de sécurité globale» de Darmanin, votée en 2021, les policiers municipaux disposent de pouvoirs étendus et sont plus lourdement armés.
La répression en Kanaky pèse également très lourd dans ce bilan annuel. Suite au soulèvement populaire provoqué par une décision irresponsable de Macron au mois de mai 2024, l’État français a déployé une répression militarisée sur l’archipel. Celle-ci a causé la mort d’au moins 13 personnes.
Enfin, ce bilan des victimes de violences policières n’a pas pris en compte les décès en prison. Tous les ans, ce sont environ 120 cas de «morts suspectes» – souvent retenues par l’administration comme étant des «suicides» – qui sont recensées par des ONG en détention.
Entre 1977 et 2020, 676 personnes sont mortes à la suite d’interventions policières ou du fait d’un agent des forces de l’ordre. Une moyenne de 15 tués par an, rappelle Désarmons-les. Ces dernières années, et en particulier en 2024, le bilan s’alourdit vite et brutalement. Dans une impunité glaçante.
https://contre-attaque.net/2025/01/18/55-personnes-tuees-lors-dinterventions-policieres-en-2024/
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