C’est une bombe sociale. Près de 250 plans de licenciement sont en préparation selon la CGT, qui estime que 200.000 emplois sont menacés en France. Le syndicat a lancé l’alerte le 27 novembre sur une «accélération très forte de la dégradation de la situation», notamment dans l’industrie.
Depuis début novembre, le syndicat recensait près de 200 « plans sociaux », c’est à dire des opérations de licenciements, et 150.000 emplois menacés par une «violente saignée industrielle». La secrétaire de la CGT évoque désormais «près de 250 plans de licenciements en préparation, concernant entre 170.000 et 200.000 emplois». Un décompte réalisé à partir des remontées des militants du syndicat ouvrier.
L’industrie et la grande distribution, ainsi que le monde associatif sont principalement concernés. Par exemple 13 000 emplois directs supprimés ou menacés dans la métallurgie, 10 000 dans le commerce, 7 000 dans le public et l’associatif, 6 000 dans les banques et assurances, 5 000 emplois menacés dans la chimie. Un désastre.
Pourtant, les macronistes avaient promis que leurs recettes néolibérales allaient «faire baisser le chômage» et «créer de l’emploi». Selon le dogme fou de nos dirigeants, détruire les allocations chômages, casser les droits des travailleurs et donner un maximum de subventions aux patrons, allait magiquement les pousser à embaucher. En gros, le deal macroniste, c’était de faire souffrir les pauvres et d’être très gentil avec les riches, ce qui provoquerait magiquement du plein emploi. Dans les faits, il y a bien une souffrance maximale pour les pauvres, mais en même temps des licenciements de masse, et un enrichissement colossal des plus riches.
Pour rappel, en France chaque année, l’État vers sous forme «d’aide aux entreprises» entre 150 et 200 milliards d’euros aux patrons. Ce chiffre est tellement énorme qu’il est compliqué à comprendre. C’est plus que l’intégralité du budget de l’éducation en France, le plus gros ministère, qui emploie plus d’un million de fonctionnaires.
Quand on parle de «dépense publique» et de «dette» : voilà où l’argent part ! Directement dans les poches des patrons. Les lits en moins dans les hôpitaux, les classes qui ferment et la baisse du chômage, ce n’est pas à cause du manque de budget, c’est pour financer les chefs d’entreprises. Depuis 20 ans, ces aides augmentent de 7% chaque année. Et le plus fou, c’est que cet argent public est dilapidé de façon non évaluée et non conditionnée. Autrement dit, on ne demande aucune garantie aux patrons contre cet argent : c’est cadeau, tout bénef.
Parmi ces dispositifs scandaleux, le Parti Socialiste avait voté en 2013 le «crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi», le CICE. C’était une réduction d’impôts massive, soi-disant pour «aider à la création d’emplois». Mais sans aucun contrôle. Et des emplois, les patrons n’en ont évidemment pas créés ! Ils ont mis cet argent dans leurs poches et celles de leurs actionnaires. D’habitude, l’État évalue ses dépenses, vérifie qu’elles ont servi à quelque chose, si elles sont utiles. Pas là, c’est un don pur et simple. Ou du pillage, selon le point de vue.
Prenons le cas concret de deux entreprises. Auchan d’abord, qui supprime 2389 postes. Pourtant, la firme de grande distribution a touché 500 millions d’euros de CICE ! La famille Mulliez qui possède le groupe Auchan, est la 6ème fortune de France avec une richesse évaluée à 26 milliards d’euros. Et le plus fou, c’est qu’Auchan a distribué 1 milliard d’euros à ses actionnaires en 2023. Autre boite : Michelin, qui va détruire 250 postes. Pourtant l’entreprise a empoché 55 millions de subventions publiques.
Une équipe de chercheurs a évalué le lien entre chômage et risques cardiovasculaires en France. Les résultats sont clairs, la condition sociale induite par le chômage accroît d’environ 30 % la mortalité prématurée. Une autre étude estimait il y a déjà plusieurs années que 14 000 décès par an en France sont liés au chômage. C’est une hécatombe. Et ces destructions massives d’emplois vont sinistrer des régions entières, et avoir des conséquences qui iront bien au delà des seuls salariés licenciés : cela touchera leurs familles, les commerces de leurs communes, etc.
Résumons : des cadeaux aux entreprises par dizaines de milliards, une vague de licenciement énorme, et toujours aucun contrôle sur les capitalistes. Cerise sur le gâteau, la fameuse «dette» française explose, à tel point que la France est en énorme difficulté sur les Marchés financiers, qui l’attaquent déjà. C’est à dire que Macron n’a pas créé d’emploi ni «réduit les dépenses» : il a ruiné la France pour donner de l’argent à ceux qui en avaient déjà.
Nos dirigeants ont menti sur les comptes publics, tout pillé, tout dévasté, créé du chômage, de la tristesse et de la pauvreté, et tout ça en augmentant les impôts et taxes. Et ils se préparent maintenant à imposer un plan d’austérité d’une ampleur jamais vue, pour nous faire payer, à nous, leurs erreurs et leurs vols. Pour aller aussi loin dans l’ignominie, ils doivent sans doute se dire que la population est anesthésiée.
Stop ou encore ?
https://contre-attaque.net/2024/11/28/carnage-social-et-pillage-patronal/
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