Où va l’argent ?

Capitalisme, Gouvernement


C’est la question que tout le monde devrait poser aux élus.


Quelques titres de presse sur la disparition de l'argent dans les services publics. Mais où va-t-il ?
  • Le gouvernement minoritaire de Michel Barnier vient d’annoncer qu’il compte baisser de 5% le remboursement des médicaments et des consultations médicales. C’est une attaque gravissime contre la sécurité sociale. Une de plus.
  • Le Sénat vient d’adopter une proposition de «travail gratuit» pendant 7 heures chaque année pour les actifs. Une mesure qui s’inscrit dans le débat visant à supprimer un jour férié.
  • Le Ministre de la fonction publique veut imposer 3 jours de carence en cas d’arrêt maladie pour les fonctionnaires. C’est-à-dire que si vous tombez malade, vous n’êtes pas payé du tout pendant trois jours. Vous avez le choix entre aller travailler en étant malade, ou vous retrouver en difficulté financière. Une autre attaque inédite contre la sécu.
  • Depuis 20 ans, l’État français a fermé des dizaines de gares et de bureaux de postes partout sur le territoire. Les petites et moyennes communes n’ont quasiment plus de services publics, au nom des «économies » de dépenses publiques.
  • Les allocations chômage ont été massivement réduites, ce qui est du vol pur et simple : les salariés cotisent pour qu’en cas de perte d’emploi, ils soient indemnisés. Réduire ces allocations sans réduire les prélèvements est un vol pur et simple.
  • Des milliers de lits d’hôpitaux sont supprimés chaque année.
  • Le gouvernement a imposé par 49.3 le recul du départ en retraite, pour faire des «économies».

POURTANT


Les impôts et taxes continuent d’augmenter et l’État français perçoit toujours plus d’argent. Et la «dette» continue d’augmenter. Après 40 ans de néolibéralisme et de suppressions de service publics, rien n’aurait été économisé ?

Quelle est cette diablerie ? Comment est-il possible qu’en saccageant méthodiquement les services publics et les droits sociaux au nom de «réduction des dépenses», les dépenses ne baissent pas ?

Et surtout, comment dans un pays ravagé par la guerre en 1945, il a été possible de créer la sécurité sociale et des systèmes massifs de partage des richesses, alors qu’en 2024, dans un pays infiniment plus riche, il n’y aurait plus d’argent pour rembourser les consultations médicales et les lits d’hôpitaux ? C’est mathématiquement impossible, ou alors il y a une arnaque.

La réponse est simple, il s’agit d’un pillage généralisé. Si les services essentiels, qui servent à la population, ne cessent de diminuer, les aides aux entreprises explosent. L’État français verse autour de 200 milliards d’euros de subventions aux patrons chaque année. Relisez : deux cent milliards. Ce montant a été multiplié par 20 en 40 ans.

En clair, l’argent public file dans les poches des chefs d’entreprise pour les «aider à créer de l’emploi». Ce qu’ils ne font même pas. C’est un transfert de fond, un braquage. Votre lit d’hôpital supprimé, votre poste fermée, votre chômage baissé, il part directement sur le compte d’entreprises privées.

Autre gabegie financière : la «dette», remboursée aux banques qui prélèvent des intérêts toujours plus importants aux États. La France dépense des milliards chaque année, non pas à rembourser ce qu’elle a emprunté, mais à payer les profits que les banques génèrent sur ces emprunts. Et nos «Mozarts de la finance» ont décidé d’indexer le remboursement de la dette sur l’inflation… qui a explosé. Un cadeau immense aux banques et aux capitalistes.

D’autres dépenses publiques augmentent : dans la police, dans l’armée, pour le train de vie des élus, devenus une véritable aristocratie qui ne tient même plus compte du vote de la population.

Ainsi, sans rentrer dans le détail, de l’argent il y en a. Il n’y en a même jamais eu autant. Il n’est juste plus réparti de la même manière.


La majorité des révoltes dans l’histoire française ont été des révoltes anti-fiscales. Et si on arrêtait de payer ?

https://contre-attaque.net/2024/11/21/ou-va-largent/

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