« Briser la chaîne » – et non pas les chaînes, la différence est majeure ici -, au sous-titre volontiers provocateur malgré le point d’interrogation, « misogynes de mère en fille ? » pose des questions centrales. Dans cet essai Camille Lextray, avec une rage, une colère dynamique au rire communicatif pour démontrer la nécessité du féminisme. Combattant beaucoup d’idées reçues contenues dans ce qui s’appelle « le bon sens » autrement dit la perpétuation des règles en usage considérées comme éternelles, elle propose, comme c’est nécessaire à tous les niveaux, de former les formatrices en transformant les rôles dits traditionnels dans le couple. Les mères qui veulent protéger leur fille leur demande souvent, pour éviter les problèmes, de correspondre au modèle ambiant, le modèle du capitalisme patriarcal. Toutes les propositions qui passent par le « petit geste » qui ne sauve rien sont autant de justification du modèle global forgé par le pouvoir des hommes. Le féminisme doit déterminer une vision globale de la société qui passe par la destruction de ce mode de société.
Radicale ? Assurément. Sinon la place des femmes se mesure à l’aune des comportements des mâles dominateurs et elles doivent en faire plus pour être acceptées. Le système broie toute velléité de changement. En passant, l’autrice remet en cause toutes les propositions, à la mode sur les réseaux sociaux, de « développement personnel » qui n’est rien de moins que d’intégrer la concurrence de tous contre toutes pour éviter tout débordement, toute révolte.
Serait-il temps de changer de modèle en changeant toute la société ? Une révolte ? Non une révolution !
Camille Lextray : Briser la chaîne, Camille Lextray, Éditions LEDUC, collection Société.
Nicolas Béniès
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/11/08/un-essai-vigoureux-revolte-et-argumente/
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