Éducation, Gouvernement, Répression
Tout le monde connaît la formule attribuée à Victor Hugo : «Ouvrez une école, vous fermerez une prison». Avec le néolibéralisme autoritaire, c’est exactement l’inverse : moins d’éducation et plus de répression.
Des profs en moins
Le budget 2025 a été présenté le 10 octobre, et le gouvernement prévoit une saignée dans l’Éducation nationale : 4.000 postes d’enseignants en moins par rapport à 2024. Les suppressions de postes seront faites principalement dans les écoles maternelles et élémentaires, a indiqué le ministère.
En 2023, l’État avait déjà supprimé 1.500 postes, et près de 2.000 en 2022. En 2024, une suppression initiale de 2.500 postes avait été annoncée avant d’être réduite. Des milliers d’enseignant-es manquent dans les salles de classe, pendant que les plus riches mettent leurs enfants dans les écoles privées, bénéficiant de plus de moyens. Le premier syndicat dans le primaire a qualifié cette décision de «sabordage de l’école publique».
Les enseignant-es français-es sont déjà parmi les moins bien payé-es des pays développés, de nombreux cours ne sont pas assurés faute de personnel, et il est strictement impossible d’apprendre à lire et à compter à plus de 30 enfants en bas âge. Pour couronner le tout, cette réduction d’effectifs s’accompagne de la nomination d’une Ministre de l’Éducation qui n’a absolument aucune compétence ni formation dans le domaine.
Toujours plus de flics
À l’inverse, le projet de loi de finances prévoit une augmentation de près de 600 millions d’euros du budget du Ministère de l’Intérieur, notamment pour la police et la gendarmerie, afin de respecter l’annonce de Macron d’augmenter le budget du ministère de l’Intérieur de 20 à 25 milliards en cinq ans.
«Pour faire face à toutes les menaces et aux besoins importants en matière de sécurité, les moyens des forces de sécurité sont consolidés» explique le gouvernement. Il s’agira notamment de recruter 2.000 policiers de plus que l’an dernier et d’augmenter les salaires des forces de répression. Le régime sait où sont ses priorités. Une rallonge de 15 milliards d’euros avait déjà été validée par Darmanin en 2022 dans le cadre de la la loi dite LOPMI – loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur. La police croule sous les moyens.
Un hold-up sécuritaire
L’année dernière, le budget de l’Éducation avait déjà été amputé de 600 millions d’euros et celui de la répression augmenté. Il n’y a pas de «manque de moyens» ni de prétendu «équilibre budgétaire». Seulement une redistribution massive : d’un côté, un dépouillement de l’État social, celui qui soigne, qui aide et qui éduque. De l’autre, un renforcement de l’État pénal, celui qui mutile, qui tue et qui enferme. Tout cela pour maintenir un ordre économique toujours plus injuste et violent.
À toute fin utile, on se souvient que la liste arrivée en tête des élections législatives cet été promettait l’augmentation du salaire minimum, la restauration des services publics, notamment l’embauche massive d’enseignant-es, et le démantèlement des unités de police les plus violentes. Mais tout cela est déjà un lointain souvenir…
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