Fake news, Gouvernement, Guerre
Ce samedi 5 octobre 2024 sur France Inter, Emmanuel Macron a découvert qu’il fallait arrêter les livraisons d’armes à Israël qui servent à anéantir Gaza : «Je pense qu’aujourd’hui, la priorité, c’est qu’on revienne à une solution politique, qu’on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza» et «on ne lutte pas contre le terrorisme et contre les terroristes en sacrifiant une population civile».
Une déclaration qui intervient :
- Après 1 an de «soutien inconditionnel».
- Après 1 an de massacres et près de 200.000 morts à Gaza dont plusieurs dizaines de milliers d’enfants selon des chercheurs dans la revue scientifique The Lancet. Un bilan précis est impossible à réaliser, puisque le système de santé et les administrations sont détruites, que le recensement des morts est quasiment arrêté et que de très nombreuses victimes sont sous les décombres.
- Alors que 60% de la surface de Gaza est détruite, dont les écoles et hôpitaux, un niveau de dévastation supérieur aux plus grands bombardements de la fin de la seconde guerre mondiale.
- 1 an après après avoir interdit toutes les manifestations de solidarité avec la Palestine en France en octobre dernier, une décision unique au monde. Rappelez-vous, réclamer l’arrêt des livraisons d’armes à Israël dans la rue pouvait vous conduite en garde à vue.
- Après 1 an d’accusations d’antisémitisme systématiques contre celles et ceux qui demandaient un cessez-le feu.
- Après les poursuites pour apologie de terrorisme, la répression et les mensonges.
Un an après tout cela, Macron fait semblant de découvrir qu’un carnage est en cours à Gaza et qu’il faut arrêter de fournir des armes pour le continuer. En plus de ce foutage de gueule stratosphérique, Macron a multiplié les mensonges, puisqu’il a déclaré ce même jour que «la France ne livre pas» d’armes à Israël.
Médiapart a confirmé que la France avait livré 30 millions d’euros d’armes à Israël en 2023, et qu’elle n’a jamais prononcé d’embargo sur ses livraisons d’armes vers ce pays. En mars dernier, le média Disclose révélait que «la France a autorisé, fin octobre 2023, la livraison à Israël d’au moins 100.000 pièces de cartouches pour des fusils-mitrailleurs susceptibles d’être utilisés contre des civils à Gaza».
L’entreprise française Thales a quant à elle livré des équipements à Israël pour ses drones armés au début de l’année 2024, alors que les preuves de génocide et de famine organisée à Gaza étaient connues de tous. De même, le salon de l’armement Eurosatory, organisé à Paris au mois de juin, devait recevoir plus de 70 exposants israéliens dont des géants de l’industrie de l’armement de l’État colonial. Sous la pression, leur présence avait été annulée mais la justice française l’avait finalement autorisée. C’était il y a seulement quelques semaines. La France refuse également toujours de poursuivre et même d’enquêter sur les soldats franco-israéliens, alors qu’ils sont 4.185 français sur le front à Gaza.
Enfin, Macron a aussi assuré que la France avait été «dès octobre 2023 (…) l’un des premiers pays européens à demander le cessez-le-feu» à Gaza. Maintenant que l’horreur absolue n’est plus contestable, il essaie de faire croire qu’il était du bon côté. Ici encore, c’est une réécriture de l’histoire.
Le 24 octobre 2023, devant les caméras du monde entier, Macron appelait Netanyahou «cher bibi», un surnom affectueux, lors d’un déplacement en Israël. Le Premier Ministre israélien venait de tenir un discours ultra-violent disant : «Nous sommes en guerre, la civilisation contre la barbarie» et que ce conflit concerne «le monde entier». Macron, épousant totalement la rhétorique israélienne sur la «guerre au terrorisme» et le «choc des civilisations» théorisé par George Bush avant la guerre en Irak, avait carrément proposé que la France et la coalition internationale s’engagent militairement contre le Hamas. Et même que cette coalition mène des bombardements sur Gaza ! C’est l’exact inverse d’un appel au cessez-le feu.
La proposition macroniste avait choqué tout le monde, et même les USA avaient dû démentir les propos du président français.
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