Par Mathieu Perchat le 2024/08
L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local
Dans un contexte où les préoccupations environnementales dominent les débats tant scientifiques que sociaux, le rôle des ingénieurs apparaît crucial pour orienter la transition vers une gestion durable des ressources. Cependant, la question de la responsabilité éthique de ces professionnels envers l’environnement reste au cœur des préoccupations, comme le soulignent les travaux de Marc-Antoine Dionne, étudiant à la maîtrise en éthique à l’UQAR campus de Lévis.
Une réflexion critique et structurée sur l’impact environnemental
Sous la direction de la professeure Dany Rondeau, Marc-Antoine Dionne explore la littérature scientifique pour mieux définir la responsabilité de l’ingénieur vis-à-vis de l’environnement. Il met en lumière le manque d’outils concrets dans la formation des ingénieurs pour les aider à évaluer et à minimiser l’impact environnemental de leurs projets, ce qui pourrait être crucial dans la lutte contre les changements climatiques et la préservation des écosystèmes fragiles.
Les obligations légales et la responsabilité éthique
Les membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) sont encadrés par un code de déontologie qui les oblige à prendre en compte les impacts environnementaux de leurs actions. Selon ce code, l’ingénieur(e) doit « respecter ses obligations envers [les personnes] et tenir compte des conséquences de l’exécution de ses travaux sur l’environnement et sur la vie, la santé et la propriété de toute personne ». Cependant, Marc-Antoine Dionne souligne la nécessité de distinguer ces obligations légales de la responsabilité éthique, qui va au-delà du respect des normes pour intégrer une réflexion profonde sur les impacts à long terme des interventions.
Un défi majeur auquel sont confrontés les ingénieurs est la tension entre leur rôle professionnel, réglementé par un code de déontologie, et leurs obligations en tant qu’employés soumis aux contraintes économiques et technologiques des entreprises pour lesquelles ils travaillent. Marc-Antoine Dionne souligne que souvent, les priorités économiques l’emportent sur les considérations environnementales, même si les valeurs fondamentales de la profession, telles que la compétence, l’éthique, la responsabilité et l’engagement social, devraient guider leurs actions.
Valoriser la protection de l’environnement : une nouvelle perspective
En s’appuyant sur ces valeurs fondamentales, Marc-Antoine Dionne propose que la création de nouvelles valeurs, telles que la protection de l’environnement, puisse influencer les normes et les pratiques professionnelles des ingénieurs. Cette évolution pourrait rendre les interventions plus respectueuses de l’environnement et mieux alignées avec les attentes de la société contemporaine, marquée par une sensibilité accrue aux enjeux écologiques.
Conclusion : Vers une ingénierie responsable et durable
En conclusion, l’engagement éthique des ingénieurs dans la transition écologique représente un défi et une opportunité significative. En intégrant une réflexion éthique approfondie dans leur pratique quotidienne, les ingénieurs peuvent contribuer de manière substantielle à un avenir durable et équilibré pour les générations futures. Il est essentiel que les formations et les pratiques professionnelles évoluent pour répondre aux exigences environnementales actuelles et futures, assurant ainsi un impact positif et mesurable sur notre planète.
François Cormier, « Quelle est la responsabilité éthique des ingénieurs dans la transition écologique? », UQAR-info, 19 mai 2022, consulté le 20 décembre 2023, Url : https://uqar.ca/nouvelles/uqar-info/4057-quelle-est-la-responsabilite-ethique-des-ingenieurs-dans-la-transition-ecologique
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