Pointons plutôt le refus des puissants à lâcher le pouvoir et le capitalisme
jeudi 18 avril 2024
Le macronisme et les autres droites extrêmes (LR & RN) veulent continuer le même modèle politico-économique dévastateur. Alors ils ne font rien de bon pour l’écologie et le climat, et justifient leur politique pro-business par le refus de « transition » des populations.
Mais de quelle transition s’agit-il ?
Le Monde décrit un peu les bonnes excuses que trouvent les gouvernements pour continuer le même modèle social.
- En Europe, la mécanique du Green Deal se grippe – De nombreux chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ont appelé à une « pause réglementaire » dans la mise en œuvre des mesures de décarbonation, dont ils redoutent les conséquences économiques et sociales.
(…)« Nous sommes dans le dur de la mise en œuvre du Green Deal. Il y a une question d’acceptabilité sociale pour certaines parties de la population », décrypte un diplomate européen. Les dirigeants redoutent en effet d’avoir à affronter, eux aussi, une fronde comme celle des « gilets jaunes », qui a traumatisé l’Elysée à l’hiver 2018-2019. Ils ont en tête les mouvements de révolte paysanne aux Pays-Bas qui ont suivi, en 2022, le plan de réduction des émissions d’azote et la percée, aux élections régionales de mars, d’un nouveau parti anti-Green Deal, le Mouvement agriculteur-citoyen, qui a bouleversé le paysage politique local. Et ils s’inquiètent de la montée dans les sondages de l’AfD, le parti d’extrême droite allemand ayant fait du combat contre l’interdiction des chaudières à gaz et au fioul son cheval de bataille.
(…) C’est un fait, là où l’extrême droite gouverne, la cause climatique recule. - De la droite macroniste au RN, la tentation d’un populisme antiécologique – Laurent Wauquiez n’est pas le seul à s’opposer aux mesures environnementales perçues comme pesant sur les classes populaires et la ruralité. De la majorité à l’extrême droite, beaucoup empruntent à cette rhétorique fondée sur une forme de climatoscepticisme.
(…) L’offensive de LR et du RN contre les normes environnementales, auxquelles chacun oppose un protectionnisme paré de toutes les vertus, n’est que la réplique française d’une large tendance européenne
(…)
Remarques :
Le plus souvent leur prétendue « transition » et leurs « green deal » se résument à du technosolutionnisme (voitures électriques, IA, bassins…) et des mesurettes (trier les déchets, inventer des labels sur les produits), sans aucune remise en cause du productivisme et du centralisme.
Et puis les dirigeants « écoutent » bien davantage les puissants lobbies (gros industriels, agro-industrie, riches managers agricoles, secteur de l’armement, secteur du numérique…) et les professions nanties que les catégories pauvres et populaires. Il s’agit de ne pas déplaire à leurs électeurs (l’élection c’est le piège, l’enfermement dans le clientélisme et la séduction obligée).
Donc forcément, une politique conçue pour les riches et les lobbies capitalistes ne va pas bien plaire aux pauvres.
En réalité, la plupart des pauvres et classes moyennes veulent des politiques écologiques, à condition de pouvoir vivre décemment et qu’il y ait une vraie justice sociale (par exemple que les riches contribuent beaucoup plus et baissent leur niveau insoutenable de consommation matérielle).
D’autre part, les puissants n’ont jamais pris la peine de faire vivre des débats permanents et approfondis sur les questions écologiques et climatiques. Ce qui aurait sans doute permis de lever les éventuelles peurs et de trouver des transformations justes et pertinentes.
Quand une « convention citoyenne » fait des propositions, elles sont jetées aux orties par le régime macroniste. Les gouvernements ont bien trop peur que les peuples veuillent des politiques très différentes (punitives envers les riches, les pollueurs et les structures capitalistes) des leurs, donc pas de débats ni de démocratie.
Les puissants et leurs supporters ne veulent ni d’une vraie politique écologique, ni d’une vraie justice sociale, ni d’une démocratie réelle, alors ils tentent de justifier leur choix pourri et autoritaire
Les profiteurs et adeptes forcenés du système techno-capitalisto-étatique se rendent bien compte que mettre en place une vraie politique écologique et préservant le climat obligerait à remettre radicalement en cause le modèle et leur pouvoir, ce qu’ils refusent à tout prix, alors ils sont très contents de devoir y « renoncer » sous la pression des lobbies de leur bord, et sont heureux de faire croire que les pauvres et classes moyennes sont stupides et ne veulent rien changer, ils agitent alors la peur d’un « retour » de gilets jaunes.
En résumé, les riches et capitalistes et leurs mandants/supporters ne veulent ni d’une vraie politique écologique, ni d’une vraie justice sociale, ni d’une démocratie réelle, alors ils tentent de justifier leur choix pourri et autoritaire par les peurs et refus des masses, pratique, surtout quand on contrôle les médias dominants pour leur faire dire ce qui arrange et créer/entretenir les peurs.
Ce qui leur permet aussi de renforcer leurs attaques incessantes contre toute gauche et écologie conséquente, réduite à des bourgeois hors sol et des mesures « punitives », alors que eux c’est bien connu seraient les grands défenseurs des pauvres et des travailleurs !
Au passage, ça montre qu’une « gauche molle » qui se contenterait de rafistolages et de planification étatique sans s’attaquer franchement au capitalisme, à sa Croissance et à son modèle du travail/emploi, sans construire une démocratie réelle (donc à petite échelle, directe au plus près des gens) serait vouée à l’échec.
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