Contre la gauche, les droites espagnoles font planer l’ombre du franquisme

8 janvier 2024 par Alban Elkaïm

Le Premier ministre espagnol socialiste Pedro Sánchez a été réinvesti en novembre à la tête du gouvernement. Depuis, l’extrême droite de Vox mobilise contre lui dans les rues, parfois avec l’appui de la droite du PP, et avec des relents putschistes.

Publié dans Démocratie

L’investiture du socialiste Pedro Sánchez en novembre dernier, pour un nouveau mandat de Premier ministre, serait pour le parti d’extrême droite espagnol Vox « le premier pas d’un coup d’État » et « le début d’une tyrannie ». Face à ce gouvernement de gauche, il s’agit donc, pour Santiago Abascal, président du parti d’extrême droite, d’« appliquer les remèdes adéquats (…) si douloureux et risqués soient-ils »

C’est le 14 novembre, devant le Congrès des députés, lors du débat préalable au vote sur l’investiture du Premier ministre socialiste que le leader de Vox, troisième force politique du pays, annonce son inquiétant agenda. Désormais, lui et les siens incitent ouvertement à la violence, attaquent explicitement la démocratie et justifient un coup d’État.

La stratégie de l’extrême droite internationale déclinée à l’Espagne

« Vox a adopté en Espagne la stratégie de l’extrême droite internationale : saper les piliers de la démocratie libérale pluraliste. Cette dernière reconnaît l’adversaire politique et puise ses racines dans les droits humains et les libertés. Vox remet en question les résultats des urnes, affirmant que le gouvernement est illégitime et qu’il serait le fruit d’un coup d’État, analyse Anna López Ortega, docteur en sciences politiques à l’université de Valence et spécialiste de l’extrême droite. Il délégitime l’adversaire, comme les partis indépendantistes [catalans ou basques, ndlr], dont il demande qu’ils soient mis hors-la-loi. Et Vox appelle à la violence. »

Résultat de cette stratégie, déclinée aux États-Unis avec Trump, au Brésil avec l’ancien président Bolsonaro, désormais en Argentine avec Javier Milei ou ailleurs : « Les citoyens croient de moins en moins en la démocratie comme système politique dans lequel vivre. Surtout chez une partie de la jeunesse », analyse la politologue.

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