Le local syndical de Sud-Rail Paris Nord a été ciblé par l’extrême droite dans la nuit du mercredi 6 au jeudi 7 décembre. Sur ces collages, apparaissait notamment le visage du syndicaliste Erik Meyer, secrétaire fédéral Sud-Rail. Un collage revendiqué par le “Groupe union défense Paris” (GUD), qui rappelle que l’extrême droite raciste et xénophobe n’hésite pas à s’en prendre aussi au syndicalisme à la lutte sociale.
Si l’extrême droite à l’habitude de s’en prendre aux syndicats, le GUD a aussi ciblé directement le syndicaliste Erik Meyer, dont le portrait a été affublé d’un “wanted”, “avec le style des affiches de Western“, note Sud-Rail. “Le choix d’être venu coller cette affiche sur notre porte n’est pas anodin. C’est un message qui se veut également une intimidation et des menaces contre le syndicat régional SUD-Rail Paris Nord et leurs syndiqués“, explique SUD-Rail par voie de communiqué, qui rappelle aussi “à quel point l’idéologie d’extrême droite est du côté de ceux qui nous exploitent“.
“Anarchiste. Black Bock. Syndicaliste d’extrême gauche. Mettons en pleine lumière les idéologues trotskistes du chaos“, pouvait-on aussi lire sur ces collages. SUD-Rail y voit là la marque d’une extrême droite nationaliste toujours prête à s’en prendre physiquement aux “immigrés, aux musulmans, aux syndicalistes“. “L’extrême droite a toujours été un ennemi mortel des travailleurs, en les divisant, par leurs origines ou leurs religions“, ajoute le syndicat, soulevant qu’Erik Meyer défendait dans les médias ces dernières semaines “la perspective d’une grève pour des augmentations de salaire“.
Organisation étudiante d’extrême droite très présente à Paris dans les décennies 1970 et 1980, le GUD, multiplie à cette période les agressions racistes et des rixes violentes avec des étudiants et des groupes antifascistes. D’anciens cadres du GUD comme Frédérique Châtillon ou Axel Lousteau sont aussi des proches de Marine Le Pen, avec qui ils ont loué des liens d’affaires : gestion financière ou communication politique, les deux hommes étaient au cœur de la campagne de Marine Le Pen en 2017. Réactivé en 2022, le GUD reprend désormais ses aises dans la capitale, désormais mené par Marc de Cacqueray-Valménier, un jeune nationaliste révolutionnaire, jugé en septembre dernier pour avoir participé à des violences racistes envers des supporters marocains après le match France-Maroc en décembre 2022.
Face aux menaces du GUD, SUD-Rail en appel à l’autodéfense des travailleurs : “Les syndiqués, les travailleurs doivent avoir conscience que nous ne pourrons compter que sur nous même, que nous devons nous organiser pour nous protéger, pour protéger nos locaux, pour protéger nos grèves. C’est l’union de tous les travailleurs qui peut le permettre. Nous ne sommes aucunement intimidés, sur nos chantiers, au boulot, dans la rue, nous répondrons à l’extrême droite“.
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