2 décembre 2021 par Rédaction
Entre les fermetures d’administrations et de services hospitaliers dans les zones rurales ou les banlieues, et la dématérialisation, l’accès aux services publics est pour beaucoup de plus en plus difficile. Les résistances s’organisent.
Publié dans Démocratie
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Des dizaines de milliers de lits d’hôpitaux supprimés, des maternités et services d’urgences fermés ; toujours moins d’enseignants dans les écoles, les collèges et les lycées ; moins de chercheurs et de postes dans les universités ; des juges et des greffiers qui croulent sous les dossiers par manque de moyens… La casse progressive des services publics est de plus en plus visible dans le quotidien de chacun.
Lors des dernières élections régionales, beaucoup ont découvert que la mise sous pli et la distribution de la propagande électorale avaient été confiées à des prestataires privés : de nombreux électeurs ont été privés des documents — brochures, bulletins, enveloppes de vote… — nécessaires au bon exercice de leur droit de vote. Pour organiser la campagne de vaccination aussi, l’État a d’abord eu recours au privé.
La privatisation des administrations et la réduction des services publics se sont accrues depuis la révision générale des politiques publiques (RGPP) menée entre 2007 et 2012 sous la présidence Sarkozy. Le phénomène s’est poursuivi depuis. De plus en plus de missions de service public sont confiées à des cabinets de conseil, tel McKinsey. Les coûts de ces recours et la perte de savoir-faire de la fonction publique qui en découle sont rarement discutés. Pourtant, cet affaiblissement a des effets sur tout la société, voire sur l’État de droit, comme s’en inquiétaient des milliers de juges et de greffiers dans une tribune en novembre.
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- Professionnels de la justice, enseignants, fonctionnaires des impôts, personnels des hôpitaux et hauts fonctionnaires sonnent l’alarme et résistent à ce démantèlement. Parfois aussi aux côtés des citoyennes et citoyens. Car les services publics, « c’est l’anti-Zemmour, c’est la protection dans le mélange et l’égalité sociale qui ne regarde pas les prénoms », rappelle dans cette émission Willy Pelletier, coauteur de La Valeur du service public.
Avec : Anne Guyot-Welke, porte-parole du syndicat Solidaires-Finances publiques ; Arnaud Bontemps, haut fonctionnaire, diplômé de l’ENA, porte-parole du collectif Nos Services Publics ; Willy Pelletier, sociologue à l’université de Picardie, coauteur de La Valeur du service public, paru en octobre aux éditions La Découverte.
Production : Tristan Goldbronn, Nadia Sweeny, Nolwenn Weiler
Animation : Tristan Golbronn et Nadia Sweeny
Chronique : Rachel Knaebel
Réalisation : Étienne Gratianette
Visuel de une : Anne Paq et Nathalie Quiroga
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