12 septembre 1948 : tentative d’attentat aérien contre Franco

Mémoire ·Résistances et solidarités internationales

Publié le 12 septembre 2020

Le 12 septembre 1948, une tentative d’attentat aérien contre Franco est entreprise par un petit groupe d’exilés anarchistes à Paris. Les audacieux choisissent la voie des airs pour tenter de bombarder la tribune officielle d’une course de bateaux depuis un petit avion de tourisme qui décolle du pays basque.

Le contexte : après la défaite militaire des révolutionnaires espagnols
La victoire militaire de Franco contre les révolutionnaires en 1939 ouvre la voie à la répression du mouvement social [1]. Franco achève ainsi la contre-révolution débutée en 1936. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Espagne franquiste n’intervient pas, tandis que les antifascistes exilés en France s’engagent dans la résistance à la fois contre le nazisme et le régime de Vichy. Forts de l’expérience acquise durant la révolution espagnole, ils participent à des actions de guérilla au sein des maquis puis libèrent de nombreuses villes de l’occupant allemand et de la milice de Pétain. Le 24 août 1944, des anarchistes espagnols participent en particulier à la libération de Paris. Les troupes révolutionnaires et antifascistes croient alors pouvoir poursuivre leur offensive jusqu’en Espagne [2] mais ils ne sont pas soutenues par l’armée américaine qui craint l’avancée du communisme en Europe [3]. Si le régime est faible et isolé économiquement et diplomatiquement, le pays est toujours tenu d’une main de fer : la Phalange contrôle la police politique, l’éducation nationale, la presse, la radio, la propagande et toute la vie économique et syndicale.

Les préparatifs : le baptême de l’air des militants espagnols
C’est alors qu’un groupe d’anarchistes exilés en France projette un attentat aérien contre le caudillo. Après l’achat en France d’un petit avion de tourisme qu’ils chargent de bombes, trois compagnons espagnols prennent place dans l’avion (le pilote Primitivo Gómez, José Pérez [4] et Antonio Ortiz [5]) dans le but de bombarder la tribune du Club nautique d’où Franco et les hauts dignitaires du régime doivent présider les régates. Antonio Tellez Sola raconte cette histoire rocambolesque dans un petit livre, traduit récemment en français sous le titre Attentat aérien contre le général Franco :

Le sens de l’histoire d’Espagne aurait pu être changé, le dimanche 12 septembre 1948, lors de la seconde journée des régates de traînières qui se déroulaient à Saint-Sébastien en présence du général Franco. Un groupe d’anarchistes en exil avait planifié la mort du chef de l’État, dans la baie de la Concha, sous une pluie de bombes incendiaires et à fragmentation larguées par un avion de tourisme. [6]

Une image de «La guerre est finie» d’Alain Resnais Film qui porte un regard critique sur les plans des anarchistes espagnols contre l’Espagne franquiste

Cerrada [7] mit sur la table des plans et des photographies de la ville de Saint-Sébastien (Donostia pour les Basques), en expliquant que le général Franco y serait pour assister aux régates annuelles de septembre. Il lui dit qu’il disposait d’un bon pilote – que lui avait présenté Pedro Mateu – et qu’il avait plus d’argent que nécessaire pour pouvoir acheter un avion. Il lui montra un catalogue de petits avions de tourisme de la société aéronautiques Nord-Aviation (SNCAM), parmi lesquels il avait fait son choix. [8]

L’avion utilisé pour la tentative d’attentat contre Franco En voyant sa petite taille, Ortiz s’écriera : «Mais c’est une bicyclette!»

Ensuite, évidemment, la conversation tourna autour de la réalisation de l’attentat (…). José Pérez, «el Valencia», faisait grise mine, ne disait pas un mot, jsuqu’au moment où, n’y tenant plus te profitant d’un instant où il fut seul avec Ortiz, il lâcha d’un ton catégorique :
« Moi aussi j’y vais!
– Où ça? demanda Ortiz, moqueur.
– Avec toi! (…) Tu me prends pour un idiot? (…) Est-ce que tu n’as pas confiance après tant d’années et tant de fois où…
– Ce n’est pas une question de méfiance, mais tu n’es encore jamais monté, ne serait-ce que dans un ballon dirigeable…
– Et quelle importance? répondit Pérez, presque en criant. S’il faut monter dans un ballon, on monte, et si c’est sur un chameau mêm chose…«Ortiz fut contraint d’accepter le principe de la participation de son ami, mais en le prévenant qu’il fallait d’abord vérifier ce que c’était que»monter en ballon ». [9]

José Pérez avec Antonio Ortiz et un autre militant

Tellez Sola fait alors le récit du baptême de l’air de ces anarchistes espagnols, aussi fiers que téméraires. A commencer par Cerrada, qui monte en tremblant après avoir remis son testament à Villanueva, et redescend avec le sourire d’un grand gamin.

Et maintenant, c’était au tour d’ «el Valencia» de prouver qu’il pouvait «monter en ballon». La peur de José Pérez était très particulière. Il se concentrait sur la réaction de ses viscères, craignant qu’elles ne lui jouent un tour et lui fassent louper l’examen. Il s’installa à côté du pilote avec un mouchoir blanc paraissant aussi grand qu’un drap (…). Son visage était plus blanc que le mouchoir. Le temps était très beau et l’appareil très peu secoué. La pâleur du novice disparut peu à peu et, finalement, le mouchoir termina au fond d’une poche. Quand le Norécrin atterit à Saint-Jean-d’Angely, le visage rayonnat de bonheur d’ «el Valencia» était indescriptible. [10]

On suit alors les derniers préparatifs, Ortiz se chargeant en particulier de vérifier le bon fonctionnement des engins incendiaires dérobés dans une poudrière d’Orléans pendant l’occupation allemande [11].

La tentative d’attentat aérien de septembre 1948

Le samedi, veille du jour J, arriva enfin. Ils logeaient tous dans une pension de famille à Dax et Cerrada guettait les appels téléphoniques. (…) Les propriétaires s’interrogeaient sur l’air sérieux de leurs locataires et semblaient un peu ennuyés de les voir si concentrés. Ils leur servirent à manger avec quelques bouteilles de vin, mirent de la musique, et sans oute pour leur être agréable, passèrent le disque «Adios Pampa Mia». Ensuite, ensuite, on dansa un peu et il était déjà tard quand tout le monde alla se coucher.
Le dimanche 12 septembre, ils se levèrent vers 8 heures. Primitivo était très calme, «El Valencia» avait sa tête sérieuse habituelle, Ortiz avait du mal à cacher son excitation, Cerrada se plaignait d’avoir mal aux pieds car, la nuit précédente, il avait dansé avec la patronne de la pension. Ils déclarèrent qu’ils allaient faire un tour à l’extérieur de la ville et qu’ils ne rentreraient probablement pas avant la tombée de la nuit. Ils partirent directement vers le terrain d’aviation. [12]

Ils camouflent alors l’immatriculation de l’avion avec du papier collant, et s’embarquent tant bien que mal à bord. L’avion, surchargé, a du mal à décoller. En bout de piste, il frôle les branches des arbres les plus hauts [13]. Après avoir pris de l’altitude, il se dirige vers Biarritz et la mer.

– Regarde Ortiz, on y est, cria Primitivo.
Là-bas, au loi, un peu floue, apparaissait la côte. Le nez de l’appareil pointait en direction du mont Igueldo. Primitivo diminua la vitesse et entama la descente pour se positionner à l’entrée du champ d’action à trois cent mètres d’altitude, dans l’espoir de pouvoir évoluer avec les autres petits avions qui devaient être en train de survoler la baie de la Concha.
– Valencia! cria Ortiz. Viens m’aider!
«El Valencia», tandis qu’il commençait à desserrer les goupilles de sécurité des bombes, se livrait, avec son gabarit de un mètre quatre-vingts, à une difficile gymnastique pour passer sur le siège arrière.
Pendant la descente de l’avion, le ciel s’éclaircit un peu et la mer était parfaitement visible. On distinguait deux bateaux de guerre (…) effectuant des cercles au large (…). On pouvait apercevoir la baie qui, protégée par l’île de Santa Clara, constitue le port de Saint-Sébastien. Les deux accès à la Concha étaient barrés par des rangées d’embarcations, au-devant desquelles se trouvaient deux vedettes qui semblaient armées.
Tout allait très vite. «El Valencia» avec ses acrobaties, avait déjà la moitié du corps à l’arrière. Allons-y, cria le pilote, le regard fixé sur la côte. [14]

Couverture de la version anglaise du livre d’Antonio Tellez Sola

D’un seul coup, alors qu’ils étaient à la verticale du mont Igueldo, le ciel s’éclaircit et un hydravion apparut, se dirigeant vers le Norécrin à la même altitude. Primtivo vira à droite, comme s’il voulait survoler la côté, tandis que l’hydravion virait, lui, à gauche, survolant en demi-cercle la zone intérieure de la baie de la Concha comme pour la recouvrir d’un filet protecteur. [15]

Le petit avion est alors intercepté par quatre avions de chasse espagnols. La « bicyclette » pique vers la mer. Son air inoffensif lui sauve la mise et lui évite d’être abattu. Il parvient finalement à rejoindre la France, les bombes incendiaires sont larguées en mer. Cela donnera lieu à un échange diplomatique entre la France et l’Espagne et à l’interrogatoire par la police française du pilote et du propriétaire (officiel) de l’avion, l’anarchiste français Georges Fontenis [16]. Cet épisode spectaculaire est emblématique de la résistance antifranquiste depuis l’exil qui ne manque certes pas de courage, mais terriblement de moyens. Deux livres, parus récemment aux éditions Albache, reviennent sur l’histoire de cette période complexe :

Antonio Tellez Sola, Attentat aérien contre le général Franco, Paris, Albache Editions, 2014.
Octavio Alberola, Anarchistes contre Franco, Paris, Albache Editions, 2014

Note

Sources utilisées ou reprises disponibles en ligne : Ephéméride Anarchiste; Wikipédia, site «Los de la Sierra».
Bibliographie complémentaire : Georges Fontenis, L’autre communisme. Histoire subversive du mouvement libertaire, Acratie, 1990; Antonio Tellez Sola, Attentat aérien contre le général Franco, Albache, 2014.
Films : Alain Resnais, La guerre est finie; Laurent Guyot, Ariel Camacho, et Phil Casoar, Ortiz, général sans dieu ni maître.
Voir aussi un précédent article portant sur Delgado et Granado.

Notes

[1] Février 1939 : proclamation de la loi sur les responsabilités politiques. On compte 500 000 détenus en 1940

[2] C’est en particulier l’épisode de la prise du Val d’Aran en octobre 1944.

[3] Les États-Unis passeront plus tard un accord permettant l’implantation de bases sur le territoire espagnol.

[4] José Pérez Ibañez, dit «El Valencia», né à Jativa (Valence) en 1912 et mort le 15 mars 1992 à Saverdun, est un militant libertaire anarcho-syndicaliste catalan. Emigré à Barcelone dès son adolescence, il milita à la CNT mais surtout dans les groupes d’action, notamment au groupe Los Solidarios, puis lors du mouvement insurrectionnel de janvier 1933 au cours duquel il fut blessé et emprisonné, au groupe Nosotros. En juillet 1936 il était membre du Comité de défense catalan de la CNT et participa aux combats de rues et notamment à l’attaque de la prison des femmes, avant de s’enrôler dans la Colonne Ascaso et Los Aguiluchos où il fut le bras droit de Gregorio Jover. Opposé à la militarisation des Colonnes, il retourna alors à l’arrière. Exilé en France lors de la Retriada, il fut interné dans divers camps puis travailla comme bûcheron dans la région de Cognac. A la Libération, il ouvrit avec Antonio Ortiz Ramirez une petite scierie à Saverdun (Ariège). Lié aux activités conspiratrices du MLE contre Franco, il participa à l’été 1948 à la tentative d’attentat aérien contre le yacht du général Franco dans la baie de San Sebastain. Le dimanche 12 septembre 1948 il avait embarqué dans le petit avion avec Antonio Ortiz et Primitivo Pérez Gomez comme pilote. José Pérez Ibañez El Valencia a été arrêté en janvier 1950 avec ses camarades, à la suite de la découverte par la police française d’une imprimerie clandestine de Laureano Cerrada Santos qui avait financé l’achat de l’avion. Dans les années 1980 José Pérez Ibañez était membre de l’Amicale de la 26e Division regroupant les anciens combattants de la Colonne Durruti. Il est décédé à Saverdun le 15 mars 1992.

[5] Antonio Ortiz Ramírez, né le 13 avril 1907 dans le quartier de Poble Nou à Barcelone et mort le 2 avril 1996, est un militant libertaire anarcho-syndicaliste catalan. Charpentier-menuisier, il adhère à quatorze ans à la Confédération Nationale du Travail puis plus tard à la Fédération Anarchiste Ibérique. Après la proclamation de la République (1931), il fait partie du comité syndical du quartier de Poble Nou et, en novembre 1932, est nommé président de « l’Union syndicale du Bois » au moment où éclate une grève importante des menuisiers ébénistes qui durera de novembre 1932 à avril 1933. Durant cette période (janvier 1933) se produit également le mouvement insurrectionnel qui lui vaudra d’être emprisonné avec d’autres grévistes. Il est un des membres des groupes anarchistes Los Solidarios et Nosotros. Lors de la Révolution sociale espagnole de 1936, il prend la tête de la colonne «Sur-Ebro», avant de devenir, suite à la militarisation des milices, commandant de la 25e division républicaine. Mais, accusé d’abus de pouvoir dans le cadre de conflits complexes, on lui retire le commandement en septembre 1937. En 1938, il passe en France avec Joaquín Ascaso et dix autres collaborateurs, fuite qui provoque de virulentes critiques de la part de certains dirigeants de la CNT qui l’accusent de désertion. Après la déroute républicaine, il est interné à partir de février 1939 dans les camps de concentration du sud de la France : St Cyprien, Le Vernet, et séjourne aussi à la prison de Collioure. Durant la Seconde Guerre mondiale, il s’enrôle comme volontaire dans les Forces françaises libres et combat en Afrique puis participe au débarquement de Provence le 16 août 1944. Au début des années 1950, après avoir conçu cette tentative d’attentat contre Franco, il émigre en Amérique du Sud, avant de revenir en Espagne en 1987 après la mort du dictateur. Une biographie, réalisée en 1999 par José M. Márquez et Juan J. Gallardo, retrace sa vie : Ortiz, général sans dieu ni maître (un film portant le même titre a également été réalisé par Laurent Guyot, Ariel Camacho, et Phil Casoar).

[6] Antonio Tellez Sola, Attentat aérien contre le général Franco, Paris, Albache Editions, 2014, pp. 21-22

[7] Laureano Cerrada Santos, né à Miedes (Guadalajara) en 1902, assassiné le 18 octobre 1976 à Paris, est un militant libertaire anarcho-syndicaliste espagnol. Emigré à Barcelone en 1920, Laureano Cerrada Santos, qui avait été un élève de l’école rationaliste de José Alberola, animait les syndicats cheminots de la CNT et était un membre très actif des groupes de défense. En juillet 1936 il avait participé à la prise de la caserne de Atarazanas puis à la prise de contrôle de la Gare de France à Barcelone où il allait être l’âme du Comité de contrôle des chemins de fer. Pendant la guerre il fut le fondateur en 1937 d’une Direction générale technique des chemins de fer et le responsable de la Caisse centrale de l’administration des chemins de fer, poste où il sera d’une grande aide pour les compagnons du front d’Aragon. Exilé en France lors de la Retirada, il travaillera dans une fonderie à Chartres jusqu’à l’arrivée des allemands où il gagna Montauban puis Angoulême. Pendant l’occupation allemande il avait monté un atelier de faux papiers, participait à la Résistance (sabotages, récupérations d’armes) et montait une vaste infrastructure (hôtels, imprimeries, dépots d’armes..) qu’il mettra par la suite au service de la lutte antifranquiste. Elu secrétaire de la XI Région (Paris) en 1945 il a été l’un des organisateurs du 1er Congrès de la CNT en exil tenu à Paris en mai. Secrétaire de coordination (1945) du Mouvement libertaire espagol, il allait financer l’achat de diverses bases des groupes d’action (le Mas tartas, un hôtel à Font Romeu, etc), être la cheville ouvrière des principales tentatives d’attentats contre Franco (affaire de l’avion, plan Mil Uno, Plan Panico…) et grâce à la fabrication de fausse monnaie et la falsification de bons du Trésor, montait en Espagne plusieurs entreprises d’import export qui camouflaient les activités clandestines de la CNT. En février 1946 il aurait été l’organisateur de l’attaque d’un fourgon du Crédit Lyonnais à Paris où 30 millions de l’époque avaient été récupérés et destinés à l’achat d’armes en Italie qui étaient ensuite transférés entre les côtes italiennes et françaises avec des vedettes rapides. Il aurait également récupéré dans une imprimerie de Milan où était fabriquée les billets de 50 et 100 pesetas une planche à billets qui lui permettra de tirer de la fausse monnaie espagnole. En mai 1947 il aurait été contrôlé à Vintimille, à la frontière italienne, où, se faisant passer pour un général, il parvint à passer une centaine de faux passeports et de la fausse monnaie. En 1948 il était membre du Comité de relations de la Fédération Anarchiste Ibérique (FAI). Il a grandement aidé financièrement la presse de l’exil et en particulier Solidaridad Obrera et de nombreux militants auxquels il a fourni des faux papiers. Arrêté suite à une dénonciation en 1951 à Gaillon (Eure) pour trafic de fausse monnaie, une partie de son infrastructure tombait : une imprimerie à Elbeuf, un hôtel à Paris, le garage de la rue de la Douane et son important parc de camions, une fabrique de chaussures et une agence de transports; tous ces commerces étaient légaux, mais il était impossible de justifier leur origine. Parallèlement,t plusieurs comptes bancaires (représentant plusieurs dizaines de millions de l’époque) avaient été saisis. Il fut emprisonné de 1951 à 1954 et fut «exclu» du mouvement libertaire pour «méthodes inadmissibles». De nouveau arrêté en France le 27 mai 1970 pour trafic de faux papiers, il fut emprisonné jusqu’en 1974. Laureano Cerrada Santos a été pris dans une embuscade et assassiné par un policier franquiste à Paris le 18 octobre 1976, alors qu’il sortait d’un bar du quartier populaire de Belleville.

[8] Antonio Tellez Sola, Attentat aérien contre le général Franco, Paris, Albache Editions, 2014, p. 54

[9] Antonio Tellez Sola, Attentat aérien contre le général Franco, Paris, Albache Editions, 2014, p. 61-62

[10] Antonio Tellez Sola, Attentat aérien contre le général Franco, Paris, Albache Editions, 2014, p. 66-67

[11] Antonio Tellez Sola, Attentat aérien contre le général Franco, Paris, Albache Editions, 2014, p. 70

[12] Antonio Tellez Sola, Attentat aérien contre le général Franco, Paris, Albache Editions, 2014, pp. 73-74

[13] Antonio Tellez Sola, Attentat aérien contre le général Franco, Paris, Albache Editions, 2014, pp. 77

[14] Antonio Tellez Sola, Attentat aérien contre le général Franco, Paris, Albache Editions, 2014, pp. 78-79

[15] Antonio Tellez Sola, Attentat aérien contre le général Franco, Paris, Albache Editions, 2014, pp. 79-80

[16] Georges Fontenis, né le 27 avril 1920 à Paris et mort le 9 août 2010 à Reignac-sur-Indre (Indre-et-Loire), est un instituteur, puis professeur à l’École normale d’instituteurs de Tours. Syndicaliste et communiste libertaire, il est une des principales figures anarchistes des années 1940-1950, mais aussi une des plus controversées en raison de son rôle au sein de l’OPB. Il participe à la reconstruction du mouvement libertaire français en 1945 et au congrès constitutif de la Fédération anarchiste. En 1946, il est élu secrétaire général de la Fédération anarchiste. Homme neuf, il fait consensus car n’appartenant à aucun «clan» (les tendances communiste libertaire et individualiste cohabitent mal au sein de la FA). Au début de 1950, une partie des communistes libertaires s’organisent en fraction autour de Georges Fontenis : l’Organisation Pensée Bataille (OPB) prend alors les postes-clés d’une Fédération Anarchiste qui, malgré son nom, fonctionne de manière autoritaire autour de secrétariats aux mandats très flous. En mai-juin 1952, lors du congrès de Bordeaux, Georges Fontenis fait ainsi exclure un certain nombre de personnalité et tout particulièrement les principaux représentants des individualistes. L’O.P.B transforme lors du congrès de Paris de mai 1953, la Fédération Anarchiste en Fédération Communiste Libertaire (F.C.L). Les individualistes et une partie des communistes libertaires regroupés autour de Maurice Joyeux vont constituer une nouvelle Fédération Anarchiste. À partir de 1954, la FCL et Georges Fontenis s’engagent dans le soutien politique et logistique à l’insurrection algérienne. 1953 : la Fédération anarchiste se transforme en Fédération communiste libertaire au terme d’une longue lutte de tendance qui a opposé les tenants de la Synthèse aux partisans de la Plate-forme, emmenés par Georges Fontenis. En 1954, lors de l’insurrection algérienne de la «Toussaint rouge». La Fédération communiste libertaire est la première organisation française, avec un parti trotskiste, à s’engager aux côtés des indépendantistes. Un de ses militants, Pierre Morain, sera le premier prisonnier politique français de la guerre d’Algérie. Le 2 janvier 1956, la FCL présente une liste aux élections législatives comportant 10 «candidats révolutionnaires» dont Georges Fontenis. En 1957, la FCL disparaît sous les coups de la répression, tout comme, en Algérie même, le Mouvement libertaire nord-africain; plusieurs animateurs de la FCL, dont Fontenis, sont incarcérés. Fontenis participera plus tard à la fondation du Mouvement communiste libertaire (MCL), qui se transforme en Organisation communiste libertaire (OCL dite «première manière») puis adhèrera en 1979 à l’Union des travailleurs communistes libertaires qui donnera naissance à Alternative libertaire.

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