Camping OCL
dimanche 14 juillet 2019, par OCL Reims
Les rencontres que l’Organisation communiste
libertaire (OCL) propose chaque été se dérouleront cette année encore –
du mardi 16 au mardi 23 juillet inclus – dans les coteaux du Quercy, à
trente minutes au nord de Montauban ou au sud de Cahors et à une heure
de Toulouse.
Ces rencontres sont ouvertes à toutes les personnes que les discussions
programmées intéressent ; nous souhaitons qu’elles soient un espace de
dialogue, d’échanges formels et informels sur nos investissements
militants. Les débats auront lieu comme d’habitude le soir et certains
après-midi, mais il sera possible de proposer et organiser d’autres
discussions afin de partager une expérience ou de présenter une lutte
particulière.
Nous camperons sur le terrain arboré d’un gîte, La Maison carrée, situé à
Lauzeral, sur la commune de Vazerac, et bénéficierons de ses
installations pour collectivités. Il y aura également là des tables de
presse ainsi qu’une vidéothèque composée de films sur des luttes d’hier
et d’aujourd’hui.
Le mode de vie quotidienne et la gestion de ces rencontres demeurent
inchangés : confection des repas et ménage sont assurés par des équipes
qui changent chaque jour ; et les tarifs pour la nourriture et la
participation aux frais de location des lieux sont échelonnés, selon les
revenus, par tranches de 100 euros (il sera demandé 5,5 euros par jour
pour les revenus inférieurs à 500 euros/mois, 6,50 euros pour les
revenus entre 500 et 600 euros, etc. – et 5 euros par jour pour les
enfants).
Afin de faciliter la confection des repas et votre accueil, nous vous
demandons de nous prévenir de votre arrivée en téléphonant au
06-41-42-00-06 au moins vingt-quatre heures à l’avance. Si vous arrivez
en train, on peut venir vous chercher à la gare de Montauban.
A bientôt !
MARDI 16 JUILLET
• 21 heures : Bilan du mouvement des gilets jaunes et perspectives pour les futures luttes sociales (première partie)
Le mouvement des gilets jaunes a fait ressortir de façon spectaculaire
les changements intervenus dans le salariat en France ces dernières
décennies. Il a également montré la profondeur du fossé qui s’est creusé
entre une masse grandissante de prolétaires – travaillant sous des
contrats précaires de toutes sortes, avec des périodes de chômage en
alternance, et fréquemment relégué-e-s dans des zones rurales et
périurbaines actuellement en déshérence – et les partis et syndicats de
gauche, mais aussi d’extrême gauche. Il importe, après avoir confronté
nos engagements dans ce mouvement et nos analyses le concernant, d’en
tirer les leçons, alors que la situation sociale s’aggrave et que
l’Etat, loin de lâcher sur quoi que ce soit, ne joue plus que les cartes
de la répression et des élections.
MERCREDI 17
• 21 heures : Bilan du mouvement des gilets jaunes et perspectives pour les futures luttes sociales (seconde partie)
JEUDI 18
• 16 heures : La solidarité contre la répression. Que faire par rapport à l’institution judiciaire ?
L’abandon d’une critique radicale des thématiques du droit, de la
justice et de la prison par les mouvements sociaux a permis aux
différents pouvoirs d’avancer sans limites en nous faisant croire que la
sécurité était synonyme de liberté. Il faut toujours rappeler que le
droit garantit l’ordre social et la propriété privée plutôt que le bien
commun et l’intérêt général, et qu’avant tout ce sont les dépossédés qui
se retrouvent derrière les barreaux. Les quartiers populaires
(réservoir d’ouvriers, de précaires et de chômeurs…) où vivent les
populations les plus vulnérables et exploitées ont été des lieux
d’expérimentation des techniques de maintien de l’ordre et
d’enfermement. C’est de ces laboratoires de la répression que sont
sorties les innovations qui se sont généralisées, et élargies aux
classes moyennes, syndicalistes, manifestants… Autant la critique de
la police est de plus en plus partagée, autant l’institution judiciaire
et son corollaire, la prison, restent une zone d’ombre où notre
solidarité et notre sagacité se sont trop peu exprimées.
• 21 heures : La politique macronienne : état des lieux
Après s’être présenté en 2017 comme « ni de droite ni de gauche »,
Macron – énarque, banquier et ex-ministre d’un gouvernement socialiste –
a largement prouvé que, loin d’incarner un quelconque renouveau
politique, il avait été choisi pour servir au mieux les intérêts du
patronat et s’y employait activement, mieux encore que tous ses
prédécesseurs. Les réformes qu’il a entreprises avec une belle frénésie
dans tout le secteur public ne pourront que faire progresser la
précarité et aller vers une uberisation généralisée du travail. Il
applique en effet au « monde social » – la santé, l’école, la fonction
publique… et bientôt l’assurance chômage ou les retraites – les
techniques et la rhétorique du management privé (normes, standards de
gestion, notations), au nom de la « modernité » et de l’« efficacité ».
Les institutions actuellement en cours de délitement étaient déjà fort
critiquables, notamment par leur recherche d’une rentabilité plutôt que
d’un vrai « service public ». Mais maintenant, à l’hôpital, dans les
Ehpad, les activités sociales ou culturelles, il ne s’agit plus que
d’être « performant ».
VENDREDI 19
• 16 heures : A l’heure de la réforme Blanquer, où en est la critique de l’école et de la fonction d’enseignant-e ?
Les réflexions et les mouvements autour de la question de l’école font
depuis longtemps déjà l’impasse sur une critique radicale de l’école –
contrairement à ce que pouvaient raconter en 1971 Christian Baudelot et
Roger Establet dans L’Ecole capitaliste en France, ou Paul Willis
dans L’Ecole des ouvriers en 2011. Tout ce qui est produit aujourd’hui
tourne autour de la défense du « service public », l’école étant
présentée comme le dernier espace de ce fameux service dans les zones
reléguées, pour se réduire ensuite à la question des moyens – postes,
matériel, locaux, remplacements – ou, au mieux, à la dénonciation du
management et d’une montée de l’autoritarisme. Les courants qui
critiquent l’école en reviennent toujours à des « méthodes »,
« techniques » ou « pratiques » autres, bref à des histoires de
pédagogie traduisant plus un moyen de survivre en milieu hostile qu’une
critique offensive de l’école. Et de même pour le rôle des
enseignant-e-s – la dégradation de leurs conditions de travail ne
devrait pourtant pas empêcher que l’on porte un regard critique sur leur
fonction.
Cependant, si on ne doit pas mythifier un service public ambigu, on
assiste à un véritable tournant, que ce soit pour les écoles ou les
hôpitaux. L’attaque très brutale actuelle contre ces services publics
correspond à une dégradation très brutale du rapport de forces. Les
fonctions économique et idéologique de l’école changent, et pas en
mieux. Le statut social des enseignants évolue. Comment analyser les
luttes qui se sont passées cette année ? L’« éducation nationale » a été
pour le moins secouée par des mouvements de lutte importants, aux
méthodes un peu nouvelles pour cette profession, le tout dans un silence
médiatique et une propagande impressionnantes. Se pose aussi la
question de quel type d’intervention nous pouvons avoir dans ces luttes.
• 21 heures : Quelle situation politico-sociale en France après les européennes ?
Cela fait maintenant plus d’une dizaine d’années que l’abstention
grandit progressivement. Nous ne sommes plus dans le cas de figure d’un
désintérêt de la chose publique ou d’une incapacité à aller voter, mais
bien d’un rejet des politiciens faisant du pouvoir un exercice
illégitime, et qui ne représentent globalement qu’une petite minorité de
la population.
C’est une désertion volontaire qui n’empêche pas l’émergence de
mouvements hors norme en ce qu’ils échappent aux institutions
intermédiaires classiques, partis et syndicats, de Nuit debout au
mouvement des gilets jaunes ou contre la loi travail. Bien entendu, ces
mouvements sont très différents et ne sont pas l’expression d’une seule
et même classe unie. Mais, avec le recul, ils apparaissent comme des
tentatives pour réoccuper les espaces laissés vacants…
La conflictualité sociale qui a redémarré vers 1995 s’est accompagnée
d’un lent déclin des syndicats (en particulier de la CGT) que la
création des SUD n’a pas enrayé.
Ces éléments sont à considérer pour le meilleur comme pour le pire. Le
pire serait que ces espaces libérés ne se comblent que de passivité et
de résignation, voire de simple haine, ce qui ne serait bénéfique qu’au
patronat et à l’extrême droite. Le meilleur serait qu’ils soient
réoccupés, grâce au renouveau de ces nouveaux mouvements, par une
conflictualité accrue avec l’Etat et le patronat et une bonne dose
d’auto-organisation.
A l’heure où nous écrivons, nous ne savons pas si la désertion
électorale va se poursuivre ou si, malheur !, le reflux s’amorce. Nous
ne savons pas non plus ce que va devenir la vague Gilets jaunes,
disparaître ou rebondir sous une autre forme. Nous y verrons sans doute
un peu plus clair cet été aux rencontres.
SAMEDI 20
• 16 heures : Algérie : une tragédie programmée ?
Aujourd’hui, un immense sursaut prérévolutionnaire est en cours. Un
exemple sans faute, dirions-nous. A l’instar des pays voisins :
immensément riches de leurs ressources pour la plupart, plusieurs crises
les traversent néanmoins. La plus profonde est incroyablement
existentielle. « Pourquoi je vis ? » « Je ne sais pas d’où je viens. »
« Je ne sais plus qui je suis. » Un véritable cri de détresse des jeunes
dépossédés de leur quotidien, et dont l’espoir repose de plus en plus
sur la solidité du rafiot pouvant les amener à l’autre bord de la
Méditerranée. Le mouvement est-il en train de transcender ces
interrogations ? Il est encore trop tôt pour trancher.
• 21 heures : Le contre-sommet du G7 au Pays Basque, du 19 au 26 août
Cette année, du 24 au 26 août, la ville de Biarritz sera le théâtre d’un
rendez-vous des plus sinistres : celui du G7, sommet mondial des pays
les plus riches, symbole de la domination des puissances occidentales.
Un sommet organisé par un Président français qui a été fortement secoué
par un mouvement de contestation populaire qu’il n’a pas réussi à mater
malgré ses bataillons de flics.
Un sommet qui a pour fil directeur « la lutte contre les inégalités »
(!), alors que les gouvernants servent les intérêts d’un système
capitaliste et impérialiste basé sur l’exploitation, la répression, la
destruction des humains et de l’environnement.
Un sommet qui aura lieu au Pays Basque, territoire où sont nombreuses et
bien ancrées les résistances à l’exploitation capitaliste et à la
domination étatique, les solidarités et la volonté de construire un
autre monde.
Des articles sont parus cette année dans Courant alternatif pour suivre
le cheminement de l’organisation d’un contre-sommet au Pays Basque. Un
point sera fait sur les diverses mobilisations prévues, du 19 au 26
août, à Hendaye/Irun ou à Urrugne, auxquelles sont conviés les
collectifs en lutte venus d’ici et d’ailleurs.
DIMANCHE 21
• 21 heures : La solidarité par rapport aux migrant-e-s – avec en
introduction la projection de Colis suspect, réalisé par Rosa Pérez
Masdeu et Sofia Catala Vidal
Ce documentaire d’une heure quinze minutes pose la question « Qu’y
a-t-il derrière la forteresse Europe ? ». Il se penche sur
l’instrumentalisation du discours antiterroriste pour comprendre qui
bénéficie, politiquement et économiquement, de la fermeture des
frontières de l’Union européenne, et il mène l’enquête sur le business
de la sécurité…
LUNDI 22
• 16 heures : Israël, laboratoire de l’enfermement, de la répression
et de la surveillance des populations réputées dangereuses. Israël,
pointe avancée du fascisme qui vient
Après les élections israéliennes, plus de doute : une large partie de la
population est pour le colonialisme et l’apartheid. Israël est l’Etat
rêvé de tous les dirigeants du monde. Les méthodes de cet Etat et de
Trump piétinent sans dissimulation ce qui pouvait rester de principes et
de textes affirmant que les êtres humains « naissent libres et égaux ».
Pour les Palestiniens, tout espoir que des Etats leur viennent en aide
s’est écroulé, avec l’alliance décomplexé entre de nombreux Etats arabes
(avec à leur tête l’Arabie Saoudite) et Israël. Reste, dans un contexte
très difficile, leur capacité à maintenir debout leur société et à
espérer que la solidarité des sociétés civiles mondiales change un jour
le rapport de force.
• 21 heures : Un bilan des luttes sur l’aménagement du territoire –
leur évolution depuis nos échanges de l’an dernier sur le sujet
Depuis plus de onze ans, la lutte contre les Center Parcs et le monde
qui a pu les envisager continue. Où en est-elle aujourd’hui dans le
contexte particulier d’un mouvement contestataire plus général qui ne
partage pas les mêmes perspectives ? Cette discussion sera élargie à
d’autres luttes, comme celles de Bure et de Notre-Dame-des-Landes, par
des camarades qui y sont ou y ont été investi-e-s, pour en faire le
point.
MARDI 23
• 21 heures : La montée des régimes autoritaires en Europe
Souverainiste, populiste, nationaliste, patriotique… autant de mots pour
qualifier les mouvements d’extrême droite qui actuellement gouvernent
seuls dans trois pays de l’Union européenne – la Hongrie, la Pologne et
la Croatie –, font partie d’une alliance gouvernementale dans cinq (dont
l’Italie), ou influencent l’opposition et le pouvoir dans quatre (dont
la France). L’obsession sécuritaire et le repli identitaire sont le
fonds de commerce de ces mouvements qui surfent sur la peur de
populations vieillissantes en Europe. Nous ne sommes certes plus dans
les années 1920-1930, où le fascisme s’y est particulièrement développé,
mais comment peut-on contrer sur le terrain social cette montée des
idées et pratiques d’extrême droite qui visent aujourd’hui en premier
lieu les migrants et les musulmans ?
- info document (PDF – 142.5 ko)
- http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2260
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