Sept mois et cinq jours après le début du mouvement des gilets jaunes, l’acte 32 tente de renouer avec les modalités d’origine de la contestation. Des actions de blocage se déroulent sur de nombreux points du territoire juste avant les vacances. Baroud d’honneur, ou retour de flamme pour enjamber l’été et poursuivre en septembre ?
« Le gouvernement continue à tout augmenter : Essence, gaz, électricité, péages. Stop, on bloque tout ! » Début juin, Eric Drouet s’est fait le relais, selon ses dires, de propositions de faire du samedi 22 juin une date de blocage. Les cibles pointées sur un des visuels de cet acte 32 sont les ronds-points, les péages, les entrepôts, mais aussi les institutions. L’initiative, reprise aux quatre coins du pays et relayée par d’autres figures de la mobilisation, est devenue au fil du mois de juin l’objectif commun de la journée. Début mai, une première tentative d’un retour aux sources par l’occupation des ronds-points avait été diversement suivie. Ce coup-ci les actions de blocages ont été effectives un peu partout.
Les autoroutes ont été particulièrement ciblées ce samedi. Dès 6 h du matin, plusieurs dizaines de gilets jaunes organisent une opération péage gratuit à Thiers, 40 kilomètres à l’est de Clermont-Ferrand. Délogés par la gendarmerie trois heures plus tard, ils se replient sur l’occupation d’un rond-point. La même opération au péage de Toulouse Nord a connu un sort équivalent en moins d’une heure. Inlassablement, les mêmes scènes se répètent autour de Bourges, Nantes, Chambéry, Villefranche-sur-Saône. À Troyes, les gilets jaunes délogés par les forces de l’ordre se sont dirigés vers McDonald où ils ont réclamé à la multinationale qu’elle paye ses impôts.
Plusieurs dizaines d’opérations péages gratuits ont ainsi été organisé dans la matinée notamment à Montélimar, dans les Yvelines, le Vaucluse, l’Ariège ou encore à Senlis où se sont déplacés plusieurs figures du mouvement. Autre opération de gratuité : le parking de Disneyland Paris. Toujours dans la capitale, des manifestants ont investi la gare de Lyon un moment avant de repartir. Des actions de blocage économique ont aussi eu lieu en matinée. Le port de Saint-Malo a été bloqué pendant trois heures, ainsi qu’un pont et une station essence Total à Brest. À Metz, c’est une zone commerciale qui a été prise pour cible, comme à Mondeville dans le Calvados ou à Saint-Avold où un gilet jaune a été blessé par un automobiliste forçant un barrage.
https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/retour-aux-blocages-pour-les-gilets-jaunes-06223941
Commentaires récents