Revue de presse pluri-mensuelle – Printemps 2019 (mars/avril/mai)


EPR : la chute sans fin…
EPR de Flamanville : un fiasco à 11 milliards d’euros
FranceTv, 1er mars 2019 : http://k6.re/rf56Q

Des experts recommandent de réparer les soudures de l’EPR
Reuters, 11 avril 2019 : http://k6.re/qQp1E

L’EPR de Flamanville risque encore d’avoir plusieurs années de retard
BFM-Business, 23 avril 2019 : http://k6.re/Tc0Tc

Nouveau retard de trois mois pour l’EPR finlandais
Ouest-France, 10 avril 2019 : http://k6.re/YLmy5


Ça finit presque par en devenir banal : les malheurs des chantiers EPR n’en finissent plus de s’aggraver, de même que les retards et les surcoûts.

A Flamanville (Manche), après d’innombrables malfaçons, dont la fabrication et l’installation d’une cuve défectueuse susceptible de rompre si jamais le réacteur entre un jour en service, voilà en sus les soudures loupées.

Mais attention, ce ne sont pas des soudures comparables à celle des tuyaux de votre salle de bain : ici, il est question de toute la « maestria » et la « compétence » dont l’industrie nucléaire française est supposée faire preuve d’après d’innombrables médias qui relaient encore cette légende infondée.

Habituée à valider de façon totalement irresponsable les éléments les plus défectueux, l’ASN (prétendue « Autorité » de prétendue « sûreté » nucléaire) n’a pas pu en faire autant cette fois, sous peine d’être définitivement ridiculisée.

EDF devrait donc être sommée de réparer, en plus d’une cinquantaine accessibles, 8 soudures quasi inaccessibles… sauf à percer la double enceinte de confinement. Dans tous les cas, cela demandera des études très longues (au moins deux ans de plus!) pour un résultat très incertain.

Il est possible que la mise en service de l’EPR soit compromise… ce qui serait une très bonne chose. Certes, nous (les habitants de France, juste autorisés à payer et se taire !) pourrons regretter ces 12 ou 13 ou 14 milliards gaspillés pour rien, mais de toute façon chaque euro mis dans le nucléaire est gaspillé.

Quant à l’EPR de Finlande, il est l’objet d’un énième retard, trois mois de plus, en attendant la suite. La banalité…





EDF : faillite en vue, Macron veut nationaliser des pertes


EDF menacé d’être transformé en «bad bank» du nucléaire
Médiapart, 16 mai 2019 : http://k6.re/nPnyh

Renationalisation partielle d’EDF : l’Elysée reprend la main sur le nucléaire
Le Parisien, 15 avril 2019 : http://k6.re/ilKr4

EDF solde son aventure coûteuse en Suisse
Les Échos, 6 avril 2019 : http://k6.re/V657X

La gueule de bois du nucléaire français en Chine
Les Échos, 23 mars 2019 : http://k6.re/nOaBG


Après la faillite d’Areva et celle de l’américain Westinghouse, c’est un autre poids lourd (un vrai boulet !) du nucléaire qui est en situation financière désespérée : EDF. En cause en particulier : les investissements insensés réalisés au début des années 2000 pour construire aux USA des réacteurs qui n’ont jamais vu le jour, des aventures tout aussi catastrophiques en Amérique du Sud ou en Europe (par exemple en Suisse), le projet aussi pharaonique qu’absurde de construire deux EPR en Grande-Bretagne (affaire qui va se terminer par un nouveau désastre industriel et financier), bien sûr l’EPR de Flamanville, mais aussi le financement impossible de la rénovation des 58 réacteurs actuels, tous en voie avancée de délabrement.

Et, contrairement à ce qui a été annoncé depuis des années, ce ne sont pas les Chinois qui vont sauver l’atome hexagonal, bien au contraire. Mais personne ne panique chez EDF : les habitants de France, même s’ils sont clients d’autres fournisseurs, vont tous être amenés à couvrir les pertes abyssales décrites ci-dessus. Un grand maniganceur est déjà à l’œuvre pour réaliser le pire des hold-up : le gangster dénommé Emmanuel Macron.

Cet individu malhonnête s’est déjà échauffé lorsqu’il était ministre de l’économie en offrant à nos frais quelques millions à Areva, comme l’avait alors dénoncé l’Observatoire du nucléaire (cf http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article181 ).

Mais cette fois, il va s’agir de milliards, de dizaines voire de centaines de milliards ! La tactique est connue : privatisation de tout ce qui peut rapporter (aux amis de Macron, qui le lui rendront bien un jour ou l’autre), et nationalisation de toutes les pertes déjà accumulées… et de celles à venir.

Il y a 230 ans, les têtes de quelques parasites étaient promenées dans Paris au bout de grandes piques pour leur faire passer l’envie de spolier le peuple…




L’industrie nucléaire en chute libre…


USA: la centrale nucléaire de Three Mile Island fermera bien en septembre
AFP, 9 mai 2019 : http://k6.re/USv7M

Fermeture définitive de la centrale nucléaire de Pilgrim (USA)
WNN, 31 mai 2019 : http://k6.re/XFuml

Ex-patron de l’ASN des USA : « Nous n’avons plus besoin de prendre le risque nucléaire »
Le Monde, 11 mars 2019 : http://k6.re/gRYDV

Le nucléaire exclu du label européen des investissements verts
Euractiv, 1er avril 2019 : http://k6.re/ave7E

Nucléaire : Orano voit son activité se rétrécir
Les Echos, 1er mars 2019 : http://k6.re/uc8-n


La célèbre centrale de Three Mile Islan (USA, Pennsylvanie), qui a connu une fusion de coeur en 19 et frôlé alors une catastrophe préfigurant Tchernobyl e Fukushima, devait fermer en 2034. Mais ses propriétaires ont jugé préférable de mettre immédiatement fin à son exploitation qui est financièrement très déficitaire : lorsqu’il n’est pas renfloué par l’argent public, le nucléaire est lourdement déficitaire.

Même destin pour la centrale de Pilgrim (Massachusetts) qui a définitivement cessé de fonctionner le 31 mai 2019. Ce sont donc sept réacteurs qui ont dernièrement fermé aux USA, une douzaine d’autres suivront d’ici 2025, puis des dizaines par la suite : le processus de disparition de l’atome est entamé et, même si cela prendra encore quelques décennies, la fin est inéluctable pour cette énergie aussi dangereuse que ruineuse.

D’ailleurs, suite à la catastrophe de Fukushima, l’ex-patron de la sûreté nucléaire des USA affirme très clairement qu’il ne faut plus courir ce risque: «C’est pour moi une très grande déception : une partie des gens dans l’industrie ont minimisé le problème en assurant qu’il s’agissait d’un problème japonais, qui ne se produirait pas aux États-Unis. Pourtant, la technologie utilisée au Japon est inspirée de la technologie américaine».

En Europe, à la grande déception des lobbyistes atomiques, le nucléaire a été exclu du label européen des investissements verts, ce qui est quand même bien la moindre des choses. Quant à l’entreprise Orano (ex-Areva), elle voit son activité continuellement diminuer.

L’atome a donc entamé sa fin de vie mais l’affaire est loin d’être finie : le début du démantèlement de Three Mile Island est prévu en… 2074 ! Et l’argent nécessaire ne sera probablement pas là le moment venu…


Déchets nucléaires en Meuse : de quoi réfléchir


«Un héritage empoisonné», film d’Isabelle Masson-Loodts
Rappel – Pour.press, décembre 2018 : http://k6.re/Wii2R

Atomik tour : https://atomik-tour.org
Uzes news, 25 mai 2019 : http://k6.re/Quq1M

Le nucléaire comme seul horizon
Les jours, 21 mai 2019 : http://k6.re/GyNN8

« J’ai bu de l’eau radioactive à Soulaines »
Ville-sur-Terre, 16 avril 2019 : http://k6.re/GUOSq

À Soulaines-Dhuys, dans l’Aube, l’eau du robinet suspectée d’être radioactive
France3, 30 mais 2019 : http://k6.re/9_d5V

L’industrie nucléaire ne va pas seulement laisser derrière elle des centaines de réacteurs à démanteler, elle lègue aussi à nos enfants des quantités astronomiques de déchets radioactifs de diverses catégories.

En France, les déchets les plus radioactifs sont censés être enfouis à Bure (Meuse) dans le cadre de « Cigeo », projet fou et criminel mis en lumière par la réalisatrice Isabelle Masson-Loodts : dans son film « Un héritage empoisonné », elle rappelle comment la Meuse a déjà été sacrifiée après la première guerre mondiale, avec des conséquences qui durent encore aujourd’hui. L’Histoire se répète parfois.

Le magazine en ligne « Les Jours » publie une intéressante série d’articles sur le même thème, pendant que des opposants à Cigéo, cibles d’une féroce répression d’État, on entamé un tour de France – l’Atomik tour – de plusieurs mois pour expliquer à la population la gravité de la situation.

Non loin de Bure, d’autres centre de stockage des déchets nucléaires sont déjà en service et, étrange « hasard », l’eau du robinet des villages alentours est radioactive…


Déchets nucléaires : pendant le « débat », la corruption continue !


Déchets radioactifs : les clés du grand débat
Reporterre, 17 avril 2019 : http://k6.re/8tshy

La Criirad boycotte le débat sur la gestion des déchets nucléaires
Lyon Capitale, 2 mai 2019 : http://k6.re/-2X40

Cigéo : le contrat de développement territorial est validé
Environnement magazine, 7 mars 2019 : http://k6.re/QOoBT

L’enfouissement des déchets radioactifs n’est pas la seule solution, affirme l’IRSN
Reporterre, 16 mai 2019 : http://k6.re/z4vVb


En ces temps de légitime contestation sociale et environnementale, les gouvernants prennent les devants pour donner une apparence démocratique à des décisions déjà prises de façon totalement arbitraire. C’est ainsi qu’un pseudo « grand débat » est organisé sur le devenir des déchets radioactifs.

Alors que de nombreuses organisations militantes mais aussi des organismes scientifiques comme la Criirad ont très justement préféré boycotter cette mascarade, les méthodes de « corruption légale » sont toujours à l’oeuvre pour imposer le projet Cigéo d’enfouissement.

C’est ainsi qu’a été adopté le « contrat de développement territorial » de la Meuse et de la Haute-Marne: il s’agit tout simplement de déverses des millions d’euros pour s’assurer la collaboration (au sens connoté du terme) de qui veut bien se laisser acheter : élus, associations, entreprises, etc.

On prendra par ailleurs avec méfiance la position de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), organisme d’État qui reconnaît que certes que « L’enfouissement des déchets radioactifs n’est pas la seule solution ». Mais c’est déjà une tromperie de parler de « solution » car, concernant les déchets radioactifs, il n’existe que des options (et non des solutions) et elles sont toutes mauvaises…


Déchets nucléaires : un sport olympique !


648 piscines olympiques de déchets nucléaires en France
Libération, 28 mars 2019 : http://k6.re/DKDOo

Déchets radioactifs : le Japon tire les leçons des erreurs de la Suisse
SwissInfo, 11 mars 2019 : http://k6.re/c-FrK


Tant que nous sommes dans les déchets radioactifs, c’est le moment de rappeler que, au lancement du parc nucléaire, la propagande d’État racontait partout que les déchets tiendraient dans « une piscine olympique ». Aux dernières nouvelles, on en serait en fait à 648 piscines, en attendant la suite.

Les atomistes de tous pays sont toujours prêtes à mentir et tromper. C’est ainsi que, la catastrophe de Fukushima ayant ruiné la confiance de la population japonaise en l’atome, « l’organisation chargée de la gestion des déchets nucléaires souhaite susciter l’intérêt de diverses manières, notamment par des actions de sensibilisation ciblant les jeunes générations. ».

Il s’agit donc clairement de faire du bourrage de crânes auprès des enfants, activités pratiquée depuis des décennies en France par EDF dans les établissement scolaires avec la collaboration (toujours au sens connoté du terme) de la hiérarchie de Éducation nationale et parfois, hélas, celle d’enseignants à l’esprit critique très irradié…

De Tchernobyl en Fukushima…

«Chernobyl», mini-série poignante et terrifiante sur la catastrophe nucléaire
Le Parisien, 5 mai 2019 : http://k6.re/isk9i

Fukushima: des évacués refusent de jouer le jeu des « JO de la reconstruction »
AFP, 8 mars 2019 : http://k6.re/q_NpH

8 ans après le tsunami, la centrale de Fukushima reste un énorme chantier
AFP, 7 mars 2019 : http://k6.re/W4lze

Fukushima : tout doit disparaître ! Voyage dans une zone interdite qui ne l’est plus
Blog libération, 8 avril 2019 : http://k6.re/6N-7h


A propos de Jeux Olympiques, ceux de 2020 auront lieux au Japon et le gouvernement a décidé d’organiser des épreuves dans le district de Fukushima et, par ailleurs, ils coupe les aides aux victimes de la catastrophe pour les contraindre à revenir habiter en zone contaminée.

Ces méthodes de criminels ont pour objectif de clamer face au monde entier que la catastrophe atomique est terminée, ce qui est bien sûr un effroyable mensonge : les réacteurs en fusion sont toujours arrosés pour éviter que la réaction nucléaire ne reprenne, des quantités astronomiques d’eau radioactive sont stockées dans des conditions précaires autour des réacteurs, les zones « décontaminées » redeviennent illico radioactives, etc.

Mais le lobby nucléaire est coutumier du négationnisme et tente tout pour faire croire que Fukushima n’est qu’un mauvais souvenir à oublier. Il faut donc se féliciter de la série télévisée « Chernobyl » (le « t » au début du mot est une spécificité française) qui est unanimement saluée pour sa qualité et sa rigueur, et qui a l’immense mérite de montrer la réalité effroyable d’une catastrophe nucléaire et de ses conséquences…

… en attendant les futures catastrophes nucléaires


Les Chinois saluent la sûreté nucléaire de leur pays
French.China.org, 22 mai 2019 : http://k6.re/qfP11

L’explosion d’une centrale nucléaire suisse affecterait toute l’Europe
Swissinfo.ch, 22 mai 2019 : http://k6.re/c-=Oy

Découverte de fissures lors de la construction de la première centrale nucléaire turque
Ahvalnews, 6 mai 2019 : http://ahval.co/en-46673

Séisme près de la centrale nucléaire du Blayais : dernier rappel ?
Observatoire du nucléaire, 20 mars 2019: http://k6.re/Sz=B8


Bien qu’étant en situation critique et ce de façon irréversible, l’industrie nucléaire mondiale a encore la possibilité de nuire gravement, en particulier si de nouveaux désastres atomiques se produisent, ce qui semble hélas très plausible.

Ne craignant pas le ridicule, les dirigeants de la dictature chinoise se félicitent eux-mêmes de la prétendue « sûreté » de leur nucléaire. Pendant ce temps, le quasi-dictateur turc Erdogan se désespère de voir que le chantier de la centrale qu’il a achetée aux Russes se déroule très mal : les fondations sont gravement fissurées, on se croirait chez EDF ou Areva !

A propos d’EDF, il ne faut pas oublier que ses centrales, qui parsèment le territoire français, sont de plus en plus délabrées et susceptibles de causer le pire, que ce soit à cause d’erreurs humaines ou d’événements naturels comme est venu le rappeler le séisme du 20 mars 2019 près de la centrale du Blayais (Gironde), la plus proche du siège de l’Observatoire du nucléaire. Sueurs froides…

http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article363

Vous pouvez aider l’Observatoire du nucléaire

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