jeudi 30 mai 2019, par OCL Paris
La procédure Dublin est celle qui oblige un
exilé à demander l’asile uniquement dans le premier pays où il a posé un
doigt de pied en Europe, et qui l’y renvoie systématiquement chaque
fois qu’il est arrêté ailleurs.
On peut remarquer que ces exilés sont de trois nationalités différentes.
On ne peut que saluer des exilé.e.s qui arrivent à s’organiser
collectivement malgré la barrière de langues différentes, de cultures
différentes et de traditions politiques différentes. Malgré leur
situation plus que précaire et la répression féroce à laquelle illes
font face collectivement, leur capacité d’auto-organisation
impressionne.
Ce qui suit est un communiqué de soutien avec les premiers signataires. D’autres signatures sont sûrement arrivées depuis.
Communiqué de la campagne Stop Dublin
Libération immédiate des personnes exilées arrêtées le 25 mai !
Samedi 25 mai 2019, alors que le cortège parisien de la manifestation
européenne Stop Dublin s’apprêtait à partir de La Chapelle pour exiger
l’abrogation du règlement Dublin III et en dénoncer les effets
dévastateurs, des contrôles de police ont été mis en place entre le lieu
de départ de la manifestation (métro La Chapelle) et la Porte de la
Chapelle – où des centaines de personnes exilées vivent dans des
campements insalubres.
Neuf personnes ont été emmenées au commissariat suite à un contrôle au
métro Marx Dormoy, dont cinq se rendaient à la manifestation. Parmi ces
cinq manifestants, trois Soudanais originaires du Darfour, un Sénégalais
et un Malien. Parmi les autres personnes arrêtées, il y avait deux
Maghrébins, un Indien et un Afghan. Tous ont été contrôlés au faciès, ce
qui a créé une vive réaction parmi les passants.
L’un des Soudanais a été libéré, car il était déjà en assignation de
résidence en procédure Dublin. Mais ses deux compatriotes, également en
procédure Dublin, sont toujours retenus au centre de rétention de
Vincennes. Le premier risque un renvoi forcé vers l’Espagne. Le second
risque un renvoi direct vers… le Soudan ! Bien qu’il soit en procédure
de réadmission Dublin vers l’Italie, et malgré les menaces qui
pèsent sur lui en cas de retour dans son pays d’origine. Comme trop souvent, c’est l’arbitraire qui domine.
Nous n’avons pour l’instant pas d’informations sur la situation des autres personnes arrêtées lors de ce contrôle.
Il est intolérable que l’exercice de la liberté de manifestation, avec
les premiers concernés, soit remis en cause à des fins de répression des
personnes dublinées et sans-papiers !
L’Etat maintient les personnes exilées dans l’invisibilité. A grand
renfort de policiers qui les harcèlent quotidiennement, il contraint des
hommes, femmes et enfants à survivre dans des conditions absolument
inhumaines dans des zones à l’abri des regards. Il est intolérable que
ceux qui ont voulu résister à cette invisibilisation, ceux qui ont osé
demander le respect de leurs droits subissent aujourd’hui une telle
répression !
Nous demandons la libération immédiate des personnes arrêtées et enfermées le 25 mai !
Stop à l’intimidation, liberté de manifester sans crainte pour tous !
Lundi 27 mai 2019, 20h, Paris
Premiers signataires en soutien : Ligue des Droits de l’Homme, GISTI,
Droits Ici et Là-bas (DIEL), Coalition internationale des sans-papiers
et migrant.e.s (CISPM), association KOLONE, Association ESSOR, Utopia
56, Collectif Ganges Solidarités, Association WISE, Ah Bienvenus
Clandestins !, Paris d’Exil, United Migrants, Tous
Migrants.
P.-S.
Pour signer le communiqué : stopdublincampaign chez tutanota.com
titre documents joints
- info document (PDF – 180.7 ko)
- http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2258
Commentaires récents