Des discussions sont engagées entre syndicats, dont la CGT et Force ouvrière, pour proposer une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle avant l’été. La date pourrait se situer autour du 15 juin ou être décalée à la rentrée de septembre.
Alors que le gouvernement lance le dossier des retraites sans avoir clos celui de la SNCF, la CGT et Force ouvrière (FO) ont engagé des discussions en vue de proposer une journée de grève commune. Cette initiative pourrait pallier l’absence d’une prochaine échéance dans la fonction publique. En effet, l’intersyndicale des fonctionnaires n’est pas parvenue à se mettre d’accord sur un calendrier de mobilisation le 25 mai, après la journée de grève en demi-teinte du 22 mai. Et ce, malgré la probable remise du rapport, en juin, du Comité action publique 2022, qui doit énoncer des propositions détonantes sur la réforme de la fonction publique.
Le 14 mai, sept organisations syndicales (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) se sont retrouvées dans les locaux de Solidaires pour travailler à une plateforme revendicative commune. Au menu : services publics, protection sociale, emploi, travail et répartition des richesses. Le retour de FO dans ce type de réunion est une conséquence directe du départ de Jean-Claude Mailly et de l’arrivée d’une nouvelle direction à la tête de la confédération. Ce changement d’orientation est confirmée dès le 23 mai par la commission exécutive de FO : « Face à l’aveuglement et l’obstination idéologique de l’exécutif, qui se refuse à prendre en considération les demandes légitimes des travailleurs, l’heure est à la résistance et à l’action en défense des revendications essentielles. »
Les fondations d’une participation de FO à une prochaine journée unitaire sont posées. « Dans la cohérence du mandat donné par les 3 500 délégués mobilisés lors du XXIVe congrès confédéral de Lille, la commission exécutive propose aux autres organisations syndicales et de jeunesse de rechercher la plus grande unité possible pour créer dès à présent les conditions d’une action commune et d’un rapport de force interprofessionnel, y compris par la grève », poursuit la déclaration du « parlement » de FO. Il ne reste qu’à trouver une date.
Un calendrier encore incertain
Si la CGT semble pressée et souhaite une date au mois de juin, FO est partagée entre poser une journée avant l’été ou la décaler à la rentrée. Cette dernière préférerait attendre la fin du congrès de la CFDT qui se tient du 4 au 8 juin à Rennes. En réalité, peu de changements sont attendus à la centrale cédétiste, Laurent Berger, son secrétaire général, devant être reconduit pour 4 ans. Mais le départ annoncé de la numéro deux du syndicat, Véronique Descacq, vers la direction des retraites et des solidarités de la Caisse des Dépôts et consignations, donne espoir à FO de raccrocher la centrale de Laurent Berger à une démarche unitaire. Véronique Descacq incarnait jusqu’ici dans la CFDT une ligne dure. Elle n’avait pas de mots assez violents à l’endroit des syndicats mobilisés dans la rue contre les ordonnances à l’automne dernier.
Par contre, l’attente de la fin du congrès de la CFDT, le 8 juin, rétrécit la fenêtre de tir permettant de trouver une date de manifestation avant les vacances estivales. Le temps nécessaire à la construction d’une mobilisation laissant difficilement envisager une journée commune avant le 15 juin. À moins de prendre le risque d’une grève faiblement préparée et n’ayant pas un mouvement social montant sur lequel prospérer. Une rencontre bilatérale entre la CGT et FO a tenté de résoudre les exigences contradictoires des deux organisations. Pour l’heure, rien n’a filtré. « Vous serez au courant très bientôt », a lancé Philippe Martinez, lors d’une conférence de presse à Montpellier jeudi 31 mai en marge du congrès national de la fédération CGT de la santé.
De son côté, l’Union syndicale Solidaires, bien que non conviée par FO à des réunions bilatérales, est volontaire pour une nouvelle journée au mois de juin. Elle souhaitait déjà faire de la mobilisation dans la fonction publique, le 22 mai, une journée interprofessionnelle. « La CGT attend FO, qui attend la CFDT », s’impatiente un peu Eric Beynel, un de ses porte-parole. Alors juin ou septembre ? La réponse pourrait être connue dans la semaine à venir. La CGT doit en débattre la semaine prochaine lors sa commission exécutive. Et éventuellement communiquer ensuite.
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