Publié le 19 avril 2016
Licenciée d’une multinationale, étudiant vacataire, enfant de chômeur de longue durée, intermittente bientôt au RSA, précaire de l’université, assistant de vie scolaire en temps partiel imposé, RSAste de longue durée en activité à temps réduit, serveuse au black, chômeur après un CDD non renouvelé, CDI-ste à mi-temps…nous nous sommes rencontrés dans la lutte contre la loi travail, en lien avec les étudiant.e.s et lycéen.ne.s en lutte et la « nuit debout ».
Le modèle social actuel repose sur une frontière symbolique entre chômeurs et salariés qui stigmatise les chômeurs et contraint les salariés en poste au silence et à l’obéissance, sous la menace du chômage. Cette frontière est pourtant artificielle : en réalité, des millions de personnes alternent boulots sous payés, chômage et périodes de RSA. Cette situation a un nom : précarité et elle concerne aussi bien les conditions de travail que les conditions d’existence (manger, se loger, se soigner…).
Il nous semble indispensable d’affirmer ensemble que les intérimaires ne sont pas plus des « bouche-trous » que les chômeurs ne sont des « fainéants ». Les uns et les autres, sont les produits d’une précarisation massive, structurelle, qui n’est pas un dommage collatéral du système économique, mais son mode de fonctionnement même. Cette précarité est partout et concerne des franges toujours plus larges de la société. Les lois Macron, El-Khomri et la réforme de l’assurance chômage en cours ne visent qu’à dégrader toujours plus nos conditions de vie. Dans ce contexte d’attaque de tous les droits collectifs, nous avons éprouvé la nécessité de former un comité afin d’organiser des actions contre la précarisation de nos vies.
Ici, en Ile-de-France, nous proposons d’ouvrir un espace pour mettre en commun les différentes initiatives – qu’elles soient sectorielles ou de convergence, un espace pour discuter, se coordonner, mutualiser les expériences et les pratiques de lutte. Un espace qui puisse accueillir les travailleur.se.s isolé.e.s dans des secteurs peu mobilisés et faire coexister différentes formes d’actions adaptées aux situations de chacun.e.s (par ex : caisse de grève ou de lutte, soutien aux débrayages, blocage des entreprises pour permettre à celles et ceux qui y bossent d’arrêter le travail quelques heures). Ces derniers jours des MacDo ont par exemple été bloqués (à gare du nord, place de la République ou Marne la Vallée…) en solidarité avec la grève des employés du fast-food de gare du nord et dans la cadre d’une mobilisation internationale pour l’augmentation des salaires dans les MacDo .
Nous appelons tous ceux qui refusent de se laisser isoler par cette organisation mortifère du travail et de la société à nous rejoindre pour discuter de ce que nous pouvons continuer à faire ensemble.
Prendre contact, témoigner, signaler des conflits avec lesquels se solidariser, proposer des idées d’actions : comites.action.travail [at] riseup.net
Mardi 19 avril à 9h30, place de la République, Rdv tractages dans les Pôle emploi et les CAF, occasion de se rencontrer, discuter, informer.
Si vous le pouvez ramenez des thermos de café et des verres en plastique, des tables légères et pliantes… À 10 ce sera cdd que ce sera, à 100 ce sera encore mieux. Encore heureux.
P.-S.
Texte tiré du site de la CIP-IDF http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8114
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