Une nouvelle victoire juridique de la Libre Pensée :

Après avoir interpellé le Préfet qui, sans succès, est intervenu pour en exiger le retrait auprès du Président du Conseil général du département des Alpes-Maritimes, M. Ciotti, dont la réputation d’homme politique réactionnaire n’est plus à faire, un citoyen de la commune de Saorge, soutenu par la Libre Pensée et la Ligue des droits de l’Homme, a demandé au tribunal administratif de Nice d’annuler la délibération du 10 février 2014 par laquelle cette collectivité territoriale avait consenti une subvention de 2000 euros à l’Archiconfrérie des pénitents blancs de la Sainte-Croix et du Gonfaron de Saorge.
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Archiconfrérie des pénitents blancs de la Sainte-Croix et du Gonfaron de Saorge

Il s’agit d’une « aimable » association cultuelle, créée en septembre 2009, dont les membres se placent sous la protection de Saint-Jacques le Majeur et de Sainte-Lucie. Elle organise des processions en l’honneur de la Sainte-Croix et deux fêtes annuelles, les 25 juillet et 13 décembre de chaque année. Comme cette activité est un peu courte à ses yeux, elle participe également aux défilés célébrant Sainte-Anne et un gisant. Elle soigne particulièrement la tenue des processionnaires : derrière l’aumônier qui les guide, ils défilent revêtus d’une longue robe blanche et arborent une seyante cagoule immaculée.

Devant tant de piété et d’élégance, le Tribunal administratif n’a pu que conclure que l’Archiconfrérie des pénitents blancs de la Sainte-Croix et du Gonfaron de Saorge (ouf !) est une association cultuelle, de même que toutes les juridictions administratives saisies avaient considéré que présentaient le même caractère les comités organisateurs des ostensions limousines, en l’honneur notamment de Saint-Martial, qui, dit-on, aurait libéré le Plateau de Millevaches du mal des ardents. Or, l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905 concernant la Séparation des Églises et de l’Etat dispose que « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. », en sorte que le versement d’une subvention de 2 000 euros à l’Archiconfrérie était illégal. Selon le juge administratif, le Gonfaron ne peut pas se goinfrer.

2-111.jpgM. Eric Ciotti proteste vigoureusement et invoque les mânes de la tradition de la Provence profonde pour contester ce qu’il analyse comme une offense à un passé glorieux. Néanmoins, il a du mal à tenir la distance avec un tel argument. En dépit de sa dénomination hermétique et de l’accoutrement moyenâgeux de ses membres, l’Archiconfrérie sort, en effet, à peine des fonts baptismaux. Par conséquent, il renonce à saisir la Cour administrative d’appel, conscient probablement que le combat serait perdu d’avance. Il préfère ménager sa monture et poursuivre la grande croisade qu’il a entreprise et qui a pour destination, à défaut d’une entrée triomphale dans Saint-Jean d’Acre, la révision de la Constitution du 4 octobre 1958 en vue d’y insérer une disposition affirmant que la République française aurait des racines chrétiennes.

La Libre Pensée lui souhaite bon courage. Elle lui transmet un message : une rumeur bruissant parmi la France laïque annonce que M. Eric Ciotti serait bien placé pour obtenir le prix Cléricalis 2017. Si cette distinction lui est décernée, elle ne manquera pas de le féliciter.

Paris, le 15 avril 2016

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