27 novembre 2015 par Secrétariat aux relations extérieures
Après les horribles attentats du 13 novembre, François Hollande et Manuel Valls ont adopté la formule de Georges W. Bush en 2001 : « guerre au terrorisme » + restriction des libertés publiques. Une réaction militariste plus dangereuse pour la société française que pour Daech. Comment, en fait, désagréger le djihadisme ?
Soutenir les forces progressistes au Moyen-Orient
Afghanistan 2001, Irak 2003- 2014, Libye 2011, Sahel 2012, Syrie 2015… Quinze ans de « guerre au terrorisme », de bombardiers, de troupes d’occupation, de drones, de forces spéciales… des centaines de milliards d’euros engloutis, pour quel résultat ? C’est dans les ruines de pays bombardés que les chefs djihadistes recrutent des gens n’ayant plus rien à perdre.
L’éradication du djihadisme dépend des forces organisées au Moyen-Orient et en Afrique. Les forces progressistes peuvent parfois profiter des bombardements mais la participation de grandes puissances étrangères pose beaucoup plus de problèmes qu’elle n’en résout.
La fin de l’interventionnisme militaire ne sera pas la solution miracle, mais un préalable indispensable à l’extinction du djihadisme.
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Les États occidentaux sont pris dans des contradictions fatales. D’un côté, ils mènent une « guerre au terrorisme » sans fin. De l’autre ils restent amis avec le Qatar, l’Arabie saoudite ou la Turquie, qui appuient le djihadisme en sous-main. Ils garantissent l’impunité du colonialisme israélien, qui est pourtant la cause d’un profond ressentiment.
Et, pour plaire à la Turquie, ils traitent toujours le PKK (gauche révolutionnaire kurde) de « terroriste ».
Pourtant, la gauche kurde est aujourd’hui le meilleur rempart contre Daech. Elle lui a infligé des défaites militaires et elle lui oppose une alternative politique, avec un projet de société démocratique, laïque, féministe et écologiste.
Enrayer le délitement de la société
Notre société est malade du capitalisme, minée par les inégalités, par le chômage, par la pauvreté, mais aussi par les discriminations.
Parmi ceux et celles que cela révolte, beaucoup (mais trop peu) s’organisent dans des associations, des syndicats, pour agir collectivement sur la situation. Seule une infime minorité de désespérés et de fanatiques rêvent de meurtre… C’est parmi eux que les chefs djihadistes cherchent à recruter.
Face à cela, l’encadrement de la société par l’école et sa « morale républicaine », par le service militaire ou par la religion est d’autant plus illusoire qu’on laisse le capitalisme continuer à ruiner la société. A la question sociale, il n’y a pas de solution morale.
Militariser la société ? Sûrement pas !
L’« état d’urgence » est une arnaque. Il sera impuissant à stopper des kamikazes. En revanche, il réduit les libertés publiques et entrave la contestation sociale. Ainsi, toutes les manifs sont interdites sauf… les événements commerciaux (matchs de foot, marchés de noël…).
On connaît d’avance les boucs émissaires de ce climat militariste : les quartiers populaires, les migrant-e-s qui fuient la guerre et la misère, la population musulmane qui a déjà subi plusieurs « représailles » racistes depuis les attentats. C’est révoltant.
Refusons cette logique. Contre le djihadisme, contre l’interventionnisme militaire, contre la militarisation de la société, pour les luttes sociales, pour le soutien aux forces progressistes en Afrique et au Moyen- Orient.
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