Si ce n’était les travailleurs des entreprises du CAC 40 qui subissaient la dure exploitation et qui étaient sous la menace permanente de licenciement de la part de ces entreprises du CAC 40, la situation pourrait prêter à sourire, voire s’apparenter à un GAG et pourquoi pas à un GAG 40 !
C’est quoi au juste les 40 plus grosses entreprises françaises ? Ce sont des entreprises qui ont pour seul but, faire du profit, des bénéfices et distribuer un maximum de dividendes aux actionnaires. C’est ainsi qu’en 2014, ces entreprises ont cumulé un résultat net de 64 milliards d’euros. Ces 40 entreprises « françaises » sont détenues par des actionnaires enregistrés à l’étranger. Il y a une forte représentation de capitaux en provenance des États-Unis et du Luxembourg, d’où le poids des fonds d’investissement, et notamment des fonds de pension anglo-saxons. Cela explique que ces entreprises du CAC 40 licencient, délocalisent ou ferment pour aller vers des cieux où l’exploitation est sans limite. Où, pour ce qui concerne la France, elles n’hésitent pas à mener un combat de classe pour démanteler le code du travail, privatiser les services publics, faire pression sur les salaires… En fait, ces entreprises du CAC 40 n’ont de français que le nom. À cet égard, je ne citerai que quelques-unes d’entre elles et c’est parlant :
– Bouygues, 26,8 % de ses capitaux sont français, le reste est entre les mains du Luxembourg, des États-Unis et de pays inconnus. Sic ! En 2014 sa capitalisation boursière était de l’ordre de 8,6 milliards d’euros.
– BNP Paribas, c’est 11,1 % de ses capitaux qui est français, le reste est détenu par le Luxembourg, les États-Unis, la Belgique et des pays inconnus ! Toujours en 2014, sa capitalisation en bourse s’élevait à 60,1 milliards d’euros. Jean-Laurent Bonnafé, son directeur général, arrive en 8e position des patrons du CAC 40, les mieux payés, avec une rémunération annuelle de 3 440 375 euros en 2013.
– Sanofi-Aventis, seulement 35,1 % du capital est français pour le reste, il se situe au États-Unis, au Luxembourg, et de pays dits inconnus ! La capitalisation boursière crève le plafond pour atteindre 108,6 milliards d’euros. Olivier Brandicourt (le bandit court), le nouveau patron de cette entreprise a reçu lors de sa nomination un cadeau financier de bienvenue, de 4 millions d’euros ! C’est une véritable insulte, une provocation envers les travailleurs de cette entreprise qui actuellement luttent contre les suppressions d’emplois et qui revendiquent des augmentations de salaires justifiées. Mais que ces milliardaires de patron et d’actionnaires leur refusent !
– Carrefour, 28,1 % du capital est français pour le reste, ce sont : le Luxembourg, les États-Unis et des pays inconnus. La capitalisation est moindre mais se situe à 16,7 milliards d’euros. Son PDG, Georges Plasset, a émargé en 2013 à hauteur de 3 790 000 euros. Il figure au 7e rang des patrons les mieux payés sur un total de 124. À la fin de 2013, 143 hypermarchés Carrefour existaient dans le monde !
– Publicis, la boîte du socialiste Maurice Levy, seulement 15,1 % du capital est français, les États-Unis et le Luxembourg se taillent la part du lion et pour le reste ce sont des pays inconnus… La capitalisation reste modeste, elle plafonne à 11,9 milliards d’euros. Maurice est le patron du CAC 40 le mieux payé. Sa rémunération annuelle s’élève à 4,5 millions d’euros.
– Legrand, 5,4 % du capital est français, les États-Unis, le Luxembourg et des pays inconnus détiennent la majorité du capital. La capitalisation boursière de l’entreprise atteint tout de même 10,8 milliards d’euros.
– L’Oréal, de Madame Bettencourt, la femme la plus riche de France et du monde. C’est la 15e fortune mondiale. Cependant, seulement 4,4 % des capitaux de cette entreprise sont français, le reste provient des États-Unis et de pays qui n’existent pas. (Sic) On peut dire que cette entreprise excelle dans l’art de multiplier les euros, (comme un certain « Jésus » aurait multiplié les pains), puisqu’avec seulement 4,4 milliards de capitaux français, sa capitalisation boursière en 2014 est de l’ordre de 67 milliards d’euros.
Ces quelques exemples montrent que de l’argent, il y en a et surtout que la canaille patronale mène une lutte de classe acharnée contre les travailleurs. Comme on peut le constater, le grand capital a des ramifications internationales. Lutter contre les entreprises que l’on croit françaises est évidemment indispensable, mais il est absolument primordial d’élever le niveau des luttes sur le plan européen mais aussi et surtout mondial.
Comme on peut le voir et constater les grandes entreprises sont présentes partout dans le monde et les capitaux de ces entreprises sont internationaux. Le capitalisme ne se contente plus d’exploiter à l’échelle de chaque pays, il a internationalisé l’exploitation des prolétaires, l’étendant à toute la planète. Le capitalisme s’est adapté et pour perdurer, il n’a pas hésité à délocaliser l’outil de production, a dévalorisé la force de travail en exploitant et en sous-payant les prolétaires des pays en voie de développement et à parcelliser la production des biens et à les faire fabriquer dans différents pays de la planète pour les assembler dans un pays encore différent.
C’est pourquoi, si autogérer l’entreprise, s’approprier les moyens de production et de distribution est nécessaire à l’échelle locale et nationale, elle ne peut être efficace qu’à la seule condition, que les travailleurs concernés dans le monde par la fabrication aient une connaissance réelle de l’entreprise et de son fonctionnement pour lutter de concert, tous ensemble, contre cette pieuvre capitaliste. La lutte des classes doit s’internationaliser. Pour cela, il est nécessaire d’avoir des syndicats qui soient à la hauteur et non plus des gestionnaires de la crise…
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