31 janvier 2015 par Secrétariat aux relations intérieures
Nous nous associons à l’émotion sincère et légitime de la grande majorité des quatre millions de personnes qui sont descendues dans la rue. Mais nous condamnons la récupération politique en œuvre : la présence de dictateurs, d’ennemis revendiqués de la liberté d’expression ou de dirigeants d’extrême droite dans les manifestations, l’offensive liberticide sous prétexte de lutte contre le terrorisme, les agressions racistes… Après l’émotion il est temps de passer à l’action !
Ne pas se laisser embobiner par « l’unité nationale »
L’unité nationale est un mensonge et un piège. Un mensonge parce que « l’unité nationale » n’est que le masque de ceux qui courent pour récupérer l’émotion populaire provoquée par les meurtres terroristes. Un piège car « l’unité nationale » vise à faire taire toutes les voix discordantes. Pendant ce temps, les politiciens et certains journalistes cherchent à imposer leurs « solutions » : plus de police, moins de libertés et toujours le même système violent et inégalitaire…
Il n’y a pas de sécurité dans un système sécuritaire
Certains proposent comme réponses la restriction des libertés voire la guerre. L’exemple des Etats-Unis a montré les impasses du patriotisme liberticide et du nationalisme guerrier. Ces « remèdes » sont pires que le mal.
En France les attentats ont eu lieu alors que le plan Vigipirate était à un niveau élevé. Pourtant, 17 personnes ont été tuées. Les méthodes sécuritaires sont inutiles et n’ont pour effet que de restreindre les libertés publiques. Nous refusons que l’émotion collective serve de prétexte à de nouvelles mesures répressives d’exception. Nous refusons que cette émotion soit utilisée par ceux qui voudraient exciter les haines et les racismes. Nous condamnons tous les actes de violence qui commencent à être commis au titre de « représailles » contre les musulman-es.
Poser les bonnes questions
Pour stopper le développement du fascisme religieux, posons les bonnes questions. Le fanatisme religieux se nourrit avant tout du sentiment de rejet, entretenu par des décennies d’exclusion sociale, de ghettoïsation, de discriminations, de violences policières. Il est le fruit de la marginalisation provoqué par l’emprisonnement et la répression. La prison est non seulement une aberration humaine mais en plus elle fabrique du terrorisme. Le fanatisme religieux est aussi un produit des guerres menées par les puissances occidentales pour s’accaparer les matières premières (pétrole, gaz). Des groupes islamistes ont pendant longtemps été les instruments des militaires français, américains ou autres pour défendre les intérêts impérialistes. C’est dire l’ampleur de l’hypocrisie actuelle…
Trouver les bonnes solutions
Pour lutter contre l’Etat islamique, commençons par soutenir les combattant-e-s kurdes qui se battent en Syrie dans l’indifférence quasi-générale. Pour lutter contre l’extrême droite et le fanatisme religieux, commençons par reconstruire de la solidarité dans nos quartiers, nos écoles, entre les travailleur-ses, les chômeur-ses et les précaires. La solution n’est pas l’exclusion et la haine, mais la justice sociale et la solidarité.
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