Le chef des douanes postales, Raúl Gómez Badia, vient de déclarer SANS LIEU D’ÊTRE le recours que j’ai déposé récemment, afin de récupérer un paquet de périodiques anarchistes vénézuéliens.
Comme promis aux lecteurs de Havana Times, je tiens à leur disposition les résultats de mes efforts vis-à-vis des autorités cubaines.
Grâce à la Résolution n ° 92-2013, cette instance a déclaré dans son cinquième PAR LEQUEL que “la sanction a été correctement appliquée par l’autorité responsable, au moment de détecter de la littérature s’opposant au processus révolutionnaire au Venezuela et à son chef”.
Je ne sais pas s’il vous ait arrivé la même chose, mais je vois une grande contradiction dans tout cela. Je crois me souvenir que ce qui était initialement indiqué dans l’ordre de confiscation était que les matériaux allait à l’ENCONTRE DES INTÉRÊTS GÉNÉRAUX DE LA NATION.
Serait-ce que les douanes cubaines veillent aux intérêts généraux de la nation vénézuélienne, plutôt qu’aux nôtres ? Ou est-ce je vis au Venezuela, et j’ai été trompé toute ma vie ?
Au moins quelque chose est devenu claire : en plein XXIe siècle l’idéologie monolithique instaurée dans notre pays décide encore de quelle littérature nous devons lire à Cuba, et laquelle nous ne devons pas lire.
Il est très important de souligner que, même si cela semble une évidence, qu’une grande partie de l’intelligentsia de l’île est aliénée, en pensant que nous avons laissé s’écouler 50 ans de période grise, de persécutions contre la diversité de pensée, même si différents milieux universitaires, certaines élites artistiques, fermées à l’ensemble de la société, se permettent aujourd’hui le luxe de transgresser certaines barrières.
Il est également intéressant (et choquant) de vérifier comment une institution comme les douanes cubaines s’abroge le droit de déterminer quels processus internationaux sont révolutionnaires, et lesquels ne le sont pas. Nous savons déjà que le terme est soumis à des lectures différentes.
Une telle procédure méconnait le droit de chaque individu à décider pour lui-même. Nous cherchons à savoir si dans ce cas la révolution est portée par le gouvernement vénézuélien (et ses dirigeants), ou à l’inverse, ce sont les militants du Libertario qui sont les authentiques révolutionnaires.
En outre, la fausseté des “garanties” fournies par l’État est à nouveau mise à découvert. L’arbitraire est évident, ainsi que les attaques contre les droits les plus élémentaires. Il est inutile de contacter les “autorités compétentes”, elles se moquent des citoyens.
Dans ce cas, l’officier Gómez Badía n’a même pas pris la peine de lire les journaux en question, puisqu’il a répété la même erreur que son subordonné, en se référant à son troisième ATTENDU QUE au journal “Le littéraire” plutôt qu’au journal “Le libertaire “.
Face à un tel manque de respect vis-à-vis de soi-même, que pouvons-nous attendre ?
Eh bien nous pouvons le vérifier, puisque un deuxième document nous informe que “contre la résolution qui s’appuie sur le dossier, il ne peut être interjeté un appel dans aucun domaine administratif, le contrôle judiciaire ayant été accéléré”.
Si vers la “voie judiciaire” nous devons nous orienter, nous la prendrons rapidement, même si moi dans leur cas j’aurai rendu les journaux. En fin de compte, tout ce qu’ils font est s’enfoncer de plus en plus, et apparemment, ils ne comprennent même pas ce qu’ils ont écrit là.
En attendant, le journal de la CNT en Espagne (qui nous est arrivé en chair et en papier, et que nous avons maintenant dans nos mains) a publié notre plainte. Que notre gratitude pour la solidarité parvienne à nos frères en Europe.
Isbel Díaz Torres
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