On croit mourir pour la patrie, des valeurs, mais on meurt pour que des élus vous recouvrent de gerbes à chaque commémoration! par R Dainar & N Caudeville

20 juillet 2025

    » Mort. État instantané, sans passé ni avenir. Indispensable pour l’accès à l’éternité. »

Simone Weil 

    » L’humanité est devenue assez étrangère à elle-même pour réussir à vivre sa propre destruction comme une jouissance esthétique de premier ordre. »

Walter Benjamin
Essais

Anatole France disait  » On croit mourir pour la patrie, alors qu’on meure pour des industriels »! C’était déjà pas folichon!

Mais désormais on pourrait le paraphraser par: »On croit mourir pour la patrie, des valeurs, mais on meurt pour que des élus vous recouvrent de gerbes à chaque commémoration! » C’est l’avantage des célébrants, ils sont prêt à vivre pour les valeurs de ceux qui sont déjà morts: « mourir pour des idées, oui mais de mort lente » comme le chanter George Brassens! Aussi le résultat de cette étude plus que sérieuse de l’université de Jord (prononcez Yord) ,en Scandinavie Orientale, nous a paru plus que pertinente !

**Le syndrome de l’enfant héros : quand les candidats ne rêvent que de gerbes et de flashs**

Une étude récente, menée avec le sérieux d’un comptable en fin de trimestre, vient de révéler une vérité déconcertante sur les motivations des candidats aux élections. Oubliez les discours enflammés sur l’intérêt général, les promesses de lendemains qui chantent ou les PowerPoint sur la fiscalité locale. Non, ce qui fait vibrer les aspirants élus, c’est une pulsion bien plus… photogénique : poser devant un parterre de chrysanthèmes lors des commémorations, gerbe à la main, regard solennel, prêt à être immortalisé. Bienvenue dans l’ère du « syndrome de l’enfant qui incarne un héros de roman ».

 Une vocation née sous les flashes

D’après les chercheurs, ce phénomène, qu’ils ont pompeusement baptisé « syndrome du héros commémoratif », touche une majorité de candidats, toutes étiquettes confondues. « C’est une quête d’épopée personnelle », explique le Dr. Dumont, sociologue et auteur principal de l’étude. « Ces candidats, souvent bercés par des récits de cape et d’épée ou des biopics larmoyants sur Netflix, fantasment sur cet instant où, gerbe en main, ils incarneront la grandeur d’un personnage de roman. Ils veulent leur moment de gloire, leur couverture de magazine local, leur post Instagram liké par la section locale du club de pétanque. »

L’étude, réalisée sur un échantillon de 247 candidats à des élections municipales, départementales et régionales, révèle que 78 % d’entre eux citent « être photographié lors d’une cérémonie commémorative » comme principale motivation pour briguer un mandat. Les autres justifications, comme « améliorer la vie des citoyens » ou « défendre des valeurs », arrivent loin derrière, reléguées au rang de vagues hobbies.

La gerbe, cet accessoire incontournable

Mais pourquoi la gerbe, me direz-vous ? Ce n’est pas juste une question de fleurs malodorantes et de rubans tricolores. La gerbe, c’est le Graal du candidat en mal de reconnaissance. « Elle symbolise tout », confie anonymement un adjoint au maire d’une petite commune. « Vous arrivez, costume repassé, écharpe tricolore bien ajustée, et là, bam ! Vous posez la gerbe, vous inclinez la tête, et les appareils photo crépitent. C’est comme jouer le premier rôle dans un film de guerre, mais sans le budget effets spéciaux. »

Les commémorations, qu’il s’agisse du 8 mai, du 11 novembre ou de l’inauguration d’une plaque pour un rond-point rénové, deviennent ainsi des scènes de théâtre où le candidat s’imagine en héros tragique. Certains, selon l’étude, vont jusqu’à s’entraîner devant leur miroir, peaufinant leur « regard pénétré » ou leur « demi-sourire empreint de gravité ». Un candidat, interrogé sous couvert d’anonymat, avoue même avoir investi dans un coach de pose pour optimiser son angle face à l’objectif. « C’est tout un art, la gerbe. Trop penché, on dirait un enterrement. Pas assez, on passe pour un touriste. »

 Une enfance bercée par Zorro et Harry Potter

Le Dr. Dumont attribue ce syndrome à une nostalgie infantile. « Ces candidats ont grandi avec des héros de fiction, des figures comme Zorro, Harry Potter ou Jeanne d’Arc, qui incarnaient des idéaux plus grands qu’eux. Aujourd’hui, ils cherchent à reproduire cette aura dans leur vie d’adulte, mais comme ils n’ont ni cape ni baguette magique, ils se rabattent sur la gerbe et l’écharpe tricolore. » Une analyse confirmée par un conseiller municipal qui, dans un moment de sincérité, a admis : « Quand j’étais petit, je voulais être Robin des Bois. Aujourd’hui, je pose avec des fleurs devant une stèle, c’est presque pareil. »

Et les citoyens dans tout ça ?

Face à ces révélations, les électeurs restent perplexes. « Je pensais qu’ils voulaient réparer les nids-de-poule ou baisser mes impôts », s’étonne Martine, habitante d’une petite ville du centre de la France. « Mais maintenant que j’y pense, notre maire est effectivement très photogénique à la Toussaint. » D’autres administrés, plus cyniques, y voient une aubaine : « S’ils passent leur temps à poser pour des photos, au moins ils ne font pas de bêtises ailleurs. »

Une solution ? Moins de gerbes, plus de Wi-Fi

L’étude conclut sur une note optimiste, proposant des pistes pour canaliser cette énergie héroïco-commémorative. Parmi les suggestions : remplacer les gerbes par des tablettes numériques pour promouvoir des initiatives locales, ou organiser des « selfies citoyens » où les élus poseraient avec des administrés plutôt qu’avec des fleurs. « Il faut leur donner un autre moyen de briller », insiste le Dr. Dumont. « Sinon, on risque de voir des commémorations pour tout et n’importe quoi : l’anniversaire du premier feu tricolore, l’inauguration d’un banc public… »

En attendant, les candidats continuent de rêver de leur moment de gloire, gerbe à la main, sous les regards émus des photographes amateurs. Et si, au fond, ce syndrome n’était qu’une version moderne du vieil adage : « Dis-moi combien de photos tu as dans le journal local, je te dirai quel héros tu es. »

Bref, ils déposent des gerbes, pour mieux se jeter des fleurs !

https://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2025/07/on-croit-mourir-pour-la-patrie-des-valeurs-mais-on-meurt-pour-que-des-elus-vous-recouvrent-de-gerbes-a-chaque-commemoration-par-r-dainar-n-caudeville.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

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