Chiche Macron: un référendum sur les dépenses d’armement

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Oui, une question simple : êtes-vous pour donner l’argent du contribuable aux secteurs de la santé et de l’éducation ou à l’armée ? C’est une question qui n’engage aucune délégation de pouvoir et même les anarchistes à ce titre pourraient participer à ce référendum. Car, oui, nous sommes inquiets, les fascistes défilent à Paris et en même temps, le gouverneur militaire de Paris veut mettre du kaki dans l’espace public pour conditionner la population à une ambiance de guerre : «La visibilité des armées est primordiale».

Le lundi 05 mai 2025, le Haut-Commissariat au Plan et France Stratégie ont rendu une note envisageant plusieurs scénarios pour répondre à la commande présidentielle concernant le SNU. Ces scénarios vont d’un SNU renforcé à un service militaire obligatoire, avec des propositions intermédiaires. Dans tous les cas, les dispositifs envisagés mobiliseraient un important budget, allant de 600 millions à 3,5 milliards d’euros. Il s’agit d’organiser une montée en puissance de l’actuel SNU et d’élargir le public touché. Pour rendre le dispositif séduisant, il est même préconisé de valoriser ce service national, quelle que soit la forme qu’il pourrait prendre, dans les parcours scolaires et universitaires, de le prendre en compte pour le calcul de la retraite et dans les progressions de carrière des fonctionnaires. Tout un programme ! La Loi de Programmation Militaire quant à elle prévoit une enveloppe de 413 milliards d’euros d’ici à 2030 alors que le gouvernement cherche par tous les moyens à faire des économies. L’OTAN demande des efforts à tout le monde et on s’achemine vers 3,5% du PIB. Donald Trump, toujours dans l’excès, met la pression pour que les pays européens atteignent 5% du PIB. Quelle gabegie !

Un référendum, car sérieusement, nous voulons rêver d’un avenir où nos enfants et nos proches pourront  vivre en paix, s’épanouir en tant qu’individus. Vivre sur une planète habitable, avoir un droit au logement, à une nourriture saine, à une éducation et à des soins de santé de qualité. Les travailleurs ont besoin d’un salaire décent avec de bonnes conditions de travail et si possible autogérées ;  nos anciens ne veulent pas de retraites rognées voire compromises avec une capitalisation qui pointe son nez. Depuis 1945, en dehors des guerres coloniales, nous n’avons pas connu les horreurs de la guerre. Cette chose la plus abominable qui soit.

Les  gouvernements européens entendent approuver sans débat public, sans transparence ni détail, et dans l’urgence des dépenses de centaines de  milliards au profit des marchands de mort. Alors, oui, les travailleurs doivent donner leur avis. C’est un choix simple qu’il faut proposer aux travailleurs car on en a marre de donner des contributions volontaires en plus de nos impôts pour aider la recherche contre le cancer par exemple. Inversons la tendance et demandons  aux militaires de faire la manche. Est-ce stupide de souhaiter cela ? Certainement pas car nous voulons défendre la paix et la justice sociale. Est-il peut-être plus intelligent de penser que les tambours de la guerre, sortir les ergots avant les sergots, utiliser le langage guerrier et peut-être l’engagement dans les armes apporteront un avenir meilleur ? Non, nous sommes persuadés du contraire. Si tu veux la Paix, prépare la paix.

Chaque contexte militariste s’est toujours accompagné de reculs en matière de droits, de libertés et de politiques sociales, générant peur et restriction des libertés, un scénario idéal pour normaliser les mécanismes de répression et d’autoritarisme, comme on commence déjà à le constater. Urgence Palestine, la Jeune Garde, ne sont-elles pas dans le viseur de Retailleau ? Et d’autres organisation suivront si la dissolution est prononcée, à commencer par les organisations anarchistes si elles dérangent le pouvoir. Et puis de quelle armée parle-t-on ? De celle qui commet des sévices, du harcèlement à l’encontre de parachutistes dont certains ont porté plainte récemment contre leur hiérarchie et contre l’armée. L’armée n’a jamais été un lieu de liberté, ça a toujours été un lieu d’embrigadement et de soumission.

Les libertaires de notre pays ont amplement démontré par le passé leur engagement en faveur de la paix et des politiques anti-guerres et antimilitaristes.

L’augmentation des dépenses militaires européennes – jusqu’à 800 milliards d’euros sur quatre ans – annoncée par la présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, sera mise en œuvre grâce à un mécanisme exceptionnel qui évitera tout débat. C’est du passage en force contre les consciences humaines.

Nous ne pouvons pas et ne voulons pas accepter que l’argent de nos services publics soient réduits au profit des entreprises d’armement.

Nos vies valent plus que leurs profits.

Nous défendons  une culture de la paix.

Nous refusons d’accepter la guerre, parce que c’est une connerie et nous ne voulons pas de la paix des cimetières.

L’Europe des banquiers et des marchands d’armes, en alliance claire avec le complexe militaro-industriel des États-Unis et avec la collaboration indispensable de la classe politique de notre continent, a définitivement fait un pas en avant dans sa volonté de faire de l’Union européenne un espace militarisé et appauvri, subordonné aux affaires de quelques entreprises.

Nous ne sommes pas disposés à permettre à ceux qui nous gouvernent de continuer à démanteler les services de santé, l’éducation, les prestations sociales, la culture, les infrastructures, etc., sous prétexte de devoir affronter militairement de puissants ennemis. Notre véritable ennemi est la pauvreté, le manque de solidarité, la négligence des personnes vulnérables, la détérioration des systèmes de santé, l’effondrement environnemental…

Nous ne sommes pas disposés à accepter les raisons de ces agents à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières qui tentent de nous vendre la peur pour que nous achetions leurs armes et leurs guerres. Nos enfants  ne sont pas nés pour être de la chair à canon dans un carnage militaire. Nous ne sommes pas enclins à permettre le démantèlement des services essentiels à notre société pour gonfler leurs comptes de profits.

La situation actuelle ne nécessite en aucun cas une augmentation du budget militaire. Ce dont nous avons réellement besoin, c’est d’un processus de désarmement qui nous permette de répondre aux véritables besoins de la société. Au lieu de compter sur la course aux armements et sur des solutions guerrières, nous devons nous engager en faveur de la paix ; avec la justice sociale à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières, avec le dialogue et la rencontre avec tous les peuples et toutes les cultures qui nous accompagnent en tant qu’humanité.

Pour toutes ces raisons, nous disons haut et fort : Non aux dépenses militaires ! Non à la guerre !

Le gouvernement a visiblement choisi une autre voie. D’ici quelques semaines, il va présenter une nouvelle « revue stratégique » pour domestiquer l’opinion publique et présenter dans la foulée les besoins des armées. C’est ce qu’il appelle faire œuvre de pédagogie. C’est dommage qu’il ne fasse pas preuve d’autant de pédagogie pour expliquer les besoins sur les plans de la santé, de l’éducation, de la culture etc.

Contre l’économie et la logique de guerre que développent  Macron et son gouvernement, les libertaires appellent à la solidarité internationale, à la construction d’une culture de la paix et de la justice sociale, antimilitariste et anticoloniale.

Micka (GLJD)

https://le-libertaire.net/chiche-macron-un-referendum-sur-les-depenses-darmement/

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